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Pr Saïd Moutawakil : «La période d’incubation explique la poursuite de la tendance haussière des décès, malgré la baisse du nombre de contaminations»

En dépit de l’amélioration des indicateurs relatifs au taux de reproduction et de positivité, on ne peut négliger l’aggravation de celui des cas critiques admis aux soins intensifs et qui risque d’entraîner malheureusement une recrudescence du nombre des décès. Qu’est-ce qui justifie donc ce décalage entre la baisse du nombre de contaminés et la poursuite de la même tendance à la hausse des décès ? Le professeur en réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, Saïd Moutawakil, attribue justement ce décalage à la période d’incubation qui peut durer jusqu’à 15 jours avant que le malade ne développe la forme modérée ou grave de la maladie.

Depuis trois jours, le nombre de contaminations enregistre une baisse. Un bilan encourageant qui confirme le plateau et la tendance baissière. Mais peut-on dire pour autant que le pic de cette nouvelle vague est déjà dépassé ? Pour Saïd Moutawakil, professeur en réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, l’analyse de la moyenne journalière communiquée par le ministère de la Santé et l’étude du graphique retraçant la courbe relative à l’évolution du nombre de nouveaux cas font ressortir une tendance baissière. 

D’après ce responsable, le pic de l’épidémie est déjà passé et la courbe des nouveaux cas commence à fléchir. Une régression qui va se poursuivre d’ailleurs progressivement au cours des prochains jours, mais qui ne sera pas suivie systématiquement d’une baisse du nombre de décès, à cause de l’existence d’un décalage entre le nombre de contaminations et celui des cas critiques. «Il ne faut pas oublier que la période d’incubation relative au virus peut aller de 6 à 8 jours avant que la personne contaminée ne développe une forme modérée ou grave de la maladie. Donc, si l’on tient compte de cette donne, la baisse du nombre de contaminations sera observée dans quelques jours», indique le même responsable. 

Le professeur Moutawakil a tenu par ailleurs à réfuter les rumeurs selon lesquelles la hausse du nombre de contaminations serait due à la saturation des services de réanimation, rappelant dans ce sens que le taux d’occupation se situe à 50%, avec une forte pression sur ces services dans certaines villes, notamment Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès. 

Dans ce contexte, M. Moutaouakil a appelé à davantage de responsabilité, au strict respect des mesures de prévention et à une participation active à la campagne nationale de vaccination qui connaît d’ailleurs un avancement considérable avec plus de 28 millions de doses injectées, et plus de 11 millions de personnes complètement vaccinées, selon le dernier bilan bimensuel publié mardi dernier par le ministère de la Santé. 

Il convient de rappeler que le Maroc a reçu de nouvelles quantités de vaccins, ce qui permet aux autorités sanitaires de continuer l’opération de vaccination dans de bonnes conditions. En outre, et en vue d’intensifier cette campagne, la vaccination a été élargie aux personnes âgées de plus de 18 ans et les centres de vaccination restent ouverts tous les jours jusqu’à 20 h, sans prise de rendez-vous ni condition de lieu de résidence.

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