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Pr Rachid Yazami : «Les universités marocaines doivent se distinguer par leurs pôles d’excellence»

À l’occasion de la semaine scientifique organisée par l’Université Ibn Tofaïl, le Pr Rachid Yazami, physicien, ingénieur et inventeur de l’anode graphite pour les batteries lithium-ion, était l’invité de marque de l’École nationale des sciences appliquées de Kénitra (ENSAK). Il nous a accordé à cette occasion un entretien riche en enseignements qui met en lumière l’importance et la valeur du travail pour évoluer dans le domaine des sciences de manière générale et dans les énergies propres en particulier.

Pr Rachid Yazami : «Les universités  marocaines doivent se distinguer  par leurs pôles d’excellence»

Le Matin : Que représente pour vous votre présence à la semaine scientifique organisée par l’Université Ibn Tofaïl ?
Rachid Yazami :
Cette visite à l’Université Ibn Tofaïl fait partie d’un programme de visites de plusieurs universités marocaines, après le lancement des travaux de construction du Centre d’excellence de fabrication des batteries à Fès. Je voudrais souligner que c’est un centre ouvert à tous les Marocains de toutes les régions du Royaume. S’il y a des propositions d’autres universités de créer d’autres centres de recherches dans ce domaine, elles sont les bienvenues et je suis prêt à y apporter ma contribution.

L’université Ibn Tofaïl s’est illustrée ces dernières années dans le domaine du développement durable et elle s’est distinguée dans le classement international «Times Higher Education» en se positionnant dans le top des classements thématiques «Énergie propre», «Eau et assainissement» et «Pas de pauvreté». Quel enseignement peut-on tirer à partir de ce positionnement ?
Les universités marocaines doivent se distinguer par leurs pôles d’excellence. Comme c’est le cas de l’Université Ibn Tofaïl qui s’est illustrée dans le domaine du développement durable. Partant de ce constat, la particularité des batteries d’énergie est qu’il s’agit d’un domaine pluridisciplinaire intégrant l’économie verte, l’intelligence artificielle, le génie électrique, la mécanique… Toutes ces disciplines peuvent contribuer à créer un écosystème favorable à la recherche scientifique et au développement économique qui prend en compte les ressources limitées de notre planète.

Le Maroc a franchi de grands pas dans le domaine des énergies propres, que ce soit pour le solaire, l’éolien ou l’hydraulique. À votre avis, quelles sont les perspectives d’avenir de ce choix stratégique ?
Le Maroc a fixé le cap de 2030 pour porter la part des énergies renouvelables à 42% et améliorer la gouvernance énergétique. Nous sommes en 2021 et nous avons encore 9 ans devant nous. Nous espérons que ce but sera atteint, car il s’agit d’une volonté et d’une responsabilité collectives et nous devons tous nous y atteler pour la réalisation de cette Stratégie Royale. Aboutir à 52% du mix énergétique à partir des énergies propres, c’est quelque chose de fabuleux, d’historique et d’inédit. C’est une première au niveau mondial et je suis optimiste concernant la réalisation de ces objectifs.

Quel est votre message aux étudiants et aux jeunes chercheurs pour exceller dans ce domaine d’avenir et aussi dans d’autres filières ?
Si j’ai un conseil à donner à nos jeunes étudiants, c’est de travailler laborieusement, car il n’y a rien de gratuit dans la vie. Il faut avoir de la volonté, croire en ses capacités, développer des valeurs, être honnête et aimer son pays. En s’armant de ces principes, tout devient plus facile par la suite et les obstacles s’estompent. L’objectif ultime est de réaliser un travail de qualité qui ne peut être que source de fierté. Il faut aussi que nos jeunes saisissent toutes les occasions qui se présentent à eux, en mettant du cœur dans tout ce qu’ils entreprennent. 
Les étudiants doivent en outre maîtriser plusieurs langues afin qu’ils élargissent leur champ de connaissance et de communication. Cela dit, il faut également qu’ils soient soutenus par les départements concernés. Personnellement, c’est grâce à une bourse marocaine au début de mes études et à une bourse française par la suite que j’ai pu évoluer aux niveaux académique, scientifique et professionnel. 

Propos recueillis par Driss Lyakoubi

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