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«La présidence marocaine du FIT nous aidera à attirer plus de pays africains»

Le Maroc prend la présidence du Forum international du transport (FIT). Ce mandat d’une année intervient alors que les efforts de relance de l’économie mondiale s’intensifient. Compte tenu du rôle des transports dans la revitalisation de nombre de secteurs comme le tourisme, la présidence marocaine s’annonce importante. En visite au Maroc, Young Tae Kim, le secrétaire général du FIT, nous en explique les enjeux, d’autant que le Royaume est le premier pays africain à présider ce Forum.

«La présidence marocaine du FIT nous aidera à attirer plus de pays africains»
Young Tae Kim, SG du Forum international du transport. Ph. Saouri

Le Matin : Le Maroc prend la présidence de la prochaine édition du Forum international du transport. Quels seront selon vous les enjeux et les priorités de cette présidence qui intervient alors que la crise de la Covid-19 commence à s’estomper ?
Young Tae Kim :
Tout d’abord, je tiens à féliciter le Maroc pour son accession à la présidence du Forum international du transport (FIT) cette année. Le Royaume est le premier pays africain à prendre la présidence du Forum et, d’ailleurs, il n’y a que deux pays africains membres jusqu’à aujourd’hui : le Maroc et la Tunisie. Le Maroc est devenu membre en 2018, mais il était très présent avec nous bien avant cette date. Pour les thématiques à aborder, je crois que le Maroc mettra l’accent la question de la sécurité routière ainsi que celle de la décarbonisation des transports. On va donc se focaliser sur ces thématiques et tenter de les approfondir. Il y a aussi un point très important que le Maroc œuvrera à réaliser avec le FIT : inviter plus de pays africains à travailler avec le Forum. 
Aujourd’hui, sur les 63 pays membres que compte le FIT, 43 ou 44 sont des pays européens. On essaie donc de s’ouvrir à d’autres pays, car aujourd’hui on ne compte que 2 pays africains, alors qu’en Asie par exemple on compte 7 pays. La présidence marocaine va donc nous aider à aller plus loin et travailler avec plus de pays, car la question du transport est globale et concerne le monde entier. Il y a certainement d’autres questions à aborder, mais je pense que, surtout dans cette période post-Covid, il faut œuvrer à rétablir l’économie et normaliser la vie. Je pense que dans ce contexte, le Maroc va certainement jouer un rôle très important.
 
Quels atouts le Maroc peut-il faire valoir pour réussir cette présidence ?
Je pense que le Maroc a la volonté et la responsabilité. Je peux confirmer clairement que les responsables gouvernementaux connaissent bien le FIT et ont collaboré depuis longtemps avec le Forum. On va donc essayer de poursuivre le travail réalisé, même si on a beaucoup souffert ces deux dernières années avec la situation inédite engendrée par la pandémie de la Covid-19. Je pense d’ailleurs qu’aujourd’hui on connaît mieux la situation et on saura mieux s’adapter. On a déjà partagé beaucoup d’informations, notamment en ce qui concerne les questions courantes et les problèmes sectoriels. Je peux citer dans ce sens le secteur de l’aviation, du transport maritime et même le tourisme. Mais aujourd’hui, je crois qu’il est temps d’aller au-delà du transport. À cause de la pandémie, on a vu le tourisme et le commerce mondial s’arrêter. Le transport est appelé à jouer un rôle primordial pour reconnecter le monde et je pense qu’à partir de la lecture de ce contexte, on peut travailler ensemble sur beaucoup de questions.
 
Vous êtes en visite de travail au Maroc durant laquelle vous avez prévu plusieurs rencontres avec les responsables marocains. Sur quoi porteront ces rencontres ?
Le mandat de présidence du FIT est d’une année. D’un certain point de vue, c’est une longue période, mais d’un autre, elle est très courte. D’où l’importance de bien la planifier. Je suis donc venu pour ouvrir les discussions, mais avant tout pour témoigner de mon respect pour la nouvelle présidence. Durant mon séjour, on va discuter des points majeurs qui seront abordés durant les 11 prochains mois.
 
Y a-t-il des projets de coopération entre le Maroc et le FIT ?
Il y a certains projets sur lesquels on travaille ensemble, tels que la décarbonisation des transports. Le Maroc a la réputation d’avoir une grande volonté de travailler sur cette question et il suffit de rappeler le Sommet de Marrakech (sur le climat, ndlr) pour mesurer l’intérêt que le Royaume porte à cette question. Le Maroc est l’un des quatre pays avec qui on a travaillé sur cette question depuis près de quatre années. Ces pays représentant le monde en voie de développement et les économies émergentes et c’est le Maroc qui représente l’Afrique dans cette initiative.
 
Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté le secteur du transport dans le monde ? Et comment se présente la phase post-Covid ?
La notion de connectivité est centrale dans le secteur du transport. L’histoire de l’humanité en général nous apprend qu’on a toujours essayé de connecter et on est toujours à la recherche de cette connectivité. On a essayé d’aller plus vite avec des inventions majeures comme le TGV par exemple. Mais avec l’arrivée de la Covid-19, on a fait face à une situation de déconnexion complète. Chaque individu s’est retrouvé bloqué chez lui et ne pouvait même pas aller à l’école ou au travail. Le défi aujourd’hui est donc de revenir à la normalité. Cela passera par une reconnexion des transports et donc des autres secteurs qui y sont liés. Cela prendra du temps, mais il faut garder espoir et œuvrer pour aller de l’avant dans une situation qui change constamment et rapidement. 


Entretien réalisé par Ayoub Lahrache

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