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Prise en charge de l’infertilité au Maroc : Une première victoire

2021 débute par une bonne nouvelle. Le ministère de la Santé décide d’intégrer certaines classes thérapeutiques indiquées dans la prise en charge de l’infertilité à la liste des médicaments remboursables dans le cadre de l’AMO. Cette décision tant attendue concerne 1,750 millions de personnes, selon la Société marocaine de médecine de reproduction et de médecine fœtale (SMMR).

Prise en charge de l’infertilité au Maroc : Une première victoire
La SMMR, en partenariat avec la SRMGO, le CMF, l’AGP et la SMFC, a organisé une conférence, jeudi 7 janvier à Casablanca, dans le strict respect des mesures de protection contre la Covid-19 pour informer le grand public sur le volet concernant la prise en charge de l’infertilité.

C’est une avancée considérable en matière de prise en charge médicale. Sur proposition de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), le ministre de la Santé a publié tout récemment un arrêté ministériel portant intégration de 165 nouveaux médicaments dans le guide des médicaments remboursables, et ce, à partir de sa parution au BO. En effet, 70 médicaments de cette liste additive rentrent dans la prise en charge des affections de Longues durée aux différents stades de leur évolution comme le cancer, l’HTA, le diabète, le rhumatisme psoriasique et l’hépatite B et C et la dépression. La décision porte aussi sur des classes thérapeutiques concernant la fertilité qui est restée pendant des années une aspiration et une exigence astreignante ; ce qui profiterait à de grands groupes d’assurés. 
C’est dans ce cadre que la SMMR, en partenariat avec la Société Royale marocaine de gynécologie obstétrique (SRMGO), le Collège marocain de fertilité (CMF), l’Association des gynécologues privés (AGP) et la Société marocaine de la fertilité et la contraception (SMFC), a organisé une conférence, jeudi dernier à Casablanca, dans le strict respect des mesures de protection contre la Covid-19. L’objectif étant d’informer le grand public sur le volet concernant la prise en charge de l’infertilité. 
Publiée dans le Bulletin officiel (BO) du 24 décembre 2020/N6946, la liste des médicaments remboursables dans le cadre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) permettra un accès plus facile aux soins pour de nombreux patients souffrant de cette pathologie. En chiffres, quelque 1,750 millions de personnes sont concernées.
Selon Pr Omar Sefrioui, gynécologue-président de la SMMR, il s’agit d’une décision majeure qui va certainement changer la donne de la prise en charge de l’infertilité au Maroc et permettre sans doute aux couples de dépasser les difficultés liées à l’accès aux soins nécessaires. «Cela permettra à un plus grand nombre de couples infertiles d’accéder aux techniques de la PMA et de réaliser leur rêve de devenir parent. De même, cela pourrait également contribuer au maintien de l’équilibre de la pyramide générationnelle. On assiste actuellement à un recul de l’indice de fécondité, qui se situe autour de 2,1 en milieu urbain».
Il s’agit aussi «d’une première victoire d’un combat de longue haleine mené par la SMMR et toutes sociétés savantes impliquées dans ce domaine ainsi que les associations de soutien aux couples infertiles… notamment MAPA», mais le combat est loin d’être terminé pour le médecin-gynécologue. «Nous continuons cette lutte pour permettre aux personnes souffrant d’infertilité l’accès aux remboursements de toutes les prestations médicales relatives à la prise en charge de la PMA (examens biologiques, examens radiologiques, thérapeutiques, chirurgie...)», dit-il.
Et pas seulement. La SMMR a poursuivi la formation continue dédiée à la PMA malgré les conditions difficiles dues au contexte de la pandémie de la Covid-19. De nombreux cycles de formation ont ainsi été organisés, via sa plateforme digitale de la société savante. Insémination, fécondation in vitro, diagnostic prénatal, médication... sont autant de thématiques abordées durant ces derniers mois.
Cet évènement a été l’occasion pour M. Sefrioui de mettre, également, l’accent sur l’impact de la crise sanitaire sur secteur. «De nombreux couples se sont vus obligés de reporter leur projet de procréation à cause du confinement, alors que le facteur temps est un critère crucial dans la prise en charge de l’infertilité», prévient-il  


Bon à savoir 

Selon une enquête de la SMMR, 11,8% des couples marocains ont du mal à concevoir, soit plus de 850.000 couples. Des statistiques pratiquement similaires aux statistiques internationales. Lesquelles seraient, selon les praticiens, en constante augmentation et pourraient atteindre jusqu’à 30% dans certaines régions. Les troubles endocrinaux et hormonaux dus à certains facteurs exogènes (en particulier environnementaux) seraient parmi les causes de cette prévalence. Si le nombre des personnes concernées par l’infertilité va en augmentant, la pratique de la PMA connaît également une évolution importante. En France, près de 20.000 naissances par an sont obtenues, dans le cadre d’une PMA (dont 70% environ par FIV-Fécondation in vitro et 30% par insémination artificielle). Chez nos voisins tunisiens, quelque 10.000 FIV sont réalisées par an, alors qu’au Maroc on en compte seulement 2.800 par an.

 

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