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Le professeur Lahoucine Barrou décrit une situation inquiétante au service de réanimation du CHU Ibn Rochd à Casablanca

Le nombre de cas de personnes touchées par le coronavirus, ainsi que celui des décès et des cas graves ou critiques ont considérablement augmenté ces derniers jours. Le nombre de cas actifs encore sous traitement ou suivis médicalement a atteint 60.579 personnes, dont 1.304 cas graves. Une situation alarmante pour les professionnels de santé qui craignent que le pire soit à venir. Pr Lahoucine Barrou, chef du service anesthésie-réanimation au CHU Ibn Rochd de Casablanca, fait le point sur la situation au sein de l’un des plus importants centres universitaires hospitaliers du Royaume.

Face à l’augmentation exponentielle des nouveaux cas de contamination à la Covid-19, plusieurs spécialistes tirent la sonnette d’alarme et prédisent une aggravation de la situation sanitaire dans le pays. Le ministère de la Santé a indiqué dans son dernier bulletin quotidien, publié mardi, que le nombre de cas actifs encore sous traitement ou suivi médicalement a atteint 60.579 personnes, dont 1.304 cas graves. Il a souligné en outre que le taux d’occupation des lits de réanimation Covid est passé à 41% au niveau national. Toutefois, il faut savoir que la situation est très variable et, les services de réanimation des grands centres urbains sont déjà presque saturés.

«Durant la première et la deuxième vague, nous avions transformé beaucoup de services au CHU en services de réanimation, donc le nombre de lits disponibles ne pose pas de problèmes. La gravité se situe dans la mobilisation du personnel, du matériel et des médicaments nécessaires pour chaque personne admise en réanimation, qui, en moyenne, passe 3 semaines dans les services de réanimation», explique Pr Lahoucine Barrou, chef du service anesthésie-réanimation au CHU Ibn Rochd de Casablanca. Pire encore, les services transformés en réanimation étaient occupés par d’autres malades, chose qui signifie que les malades qui ne sont pas atteints par la Covid-19 vont devoir attendre plus longtemps pour bénéficier des soins nécessaires, avec des rendez-vous repoussés, des interventions chirurgicales reportées, etc.
«Aujourd’hui, nous avons plus de 37 malades dans les services de réanimation du CHU. Il s’agit de malades graves tous sous ventilation artificielle, ayant un âge moyen de 45 ans, et qui, généralement, n’ont pas été vaccinés. Il y a des malades vaccinés, mais fort heureusement, ils n’ont pas développé des formes très graves», précise Pr Barrou. Et d’ajouter que «cette situation intervient à un moment où les professionnels de santé sont fatigués et que certains sont actuellement tombés malades de la Covid-19».

Selon le responsable, le pic des contaminations n’a pas encore été atteint et le pire est à venir. D’où l’urgence pour tous les citoyens de se faire vacciner et de respecter les mesures barrières, à savoir le port correct du masque, la distanciation et le lavage fréquent des mains avec l’eau et le savon et le gel hydroalcoolique afin d’inverser la courbe de contaminations et éviter une aggravation de la situation sanitaire. 

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