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Ce qu’il faut savoir sur le vaccin et la campagne de vaccination

Après une année de lutte contre la propagation du nouveau Coronavirus et les impacts négatifs provoqués par la crise sanitaire à plusieurs niveaux, l’espoir renait avec l’annonce de la découverte des vaccins anti-Covid19 qui devrait permettre un retour presque normal à la vie. Dans cette course à la production de vaccin anti-Covid, le Maroc a entreprit un certain nombre de mesures pour gérer la phase de vaccination dans les meilleurs conditions.

Ce qu’il faut savoir sur le vaccin et la campagne de vaccination

Dans cette course à la production de vaccin anti-Covid, le Maroc a pris les devants et semble bien positionné pour recevoir les vaccins à temps et en quantité suffisante :
• Le 20 août, le Maroc conclut deux accords de coopération en matière d’essais cliniques du vaccin anti-Covid-19, avec le laboratoire chinois CNBG (China National Biotec Group Company Limited).
• Le 18 septembre, le Royaume signe un mémorandum d’entente pour l’acquisition d’un vaccin anti-Covid-19 produit par la société russe R-Pharm et développé à Oxford par la compagnie pharmaceutique AstraZeneca.
• Le 9 novembre, S.M. le Roi donne Ses Hautes Orientations pour le lancement d’une opération massive de vaccination contre la Covid-19. 

Quel vaccin ?
La campagne de vaccination concernerait les vaccins de Sinopharm et AstraZeneca. Le Maroc a procédé d’ailleurs aux tests cliniques sur 600 volontaires en coordination avec le laboratoire chinois. Selon plusieurs experts, les médecins en charge de ces tests n’ont pas relevé d’effets secondaires graves chez les bénévoles. «Les équipes assurent un suivi régulier, et jusqu’à aujourd’hui, tout se passe bien Hamdolilah», confiait au «Matin» Pr Kamal Marhoum El Filali, chef de service des maladies infectieuses et membre du comité de veille Covid-19 au CHU Ibn Rochd. Le ministère de la Santé a indiqué, le 24 décembre, que «le Maroc a acquis 65 millions de doses des deux vaccins pour lesquels le Royaume a opté», précisant que la population ciblée s’élève à 25 millions de personnes. Le Maroc a eu des négociations avec Pfizer et Johnson & Johnson, autres laboratoires producteurs de vaccins. La déclaration a été d’ailleurs faite par le Chef du gouvernement, mais sans donner plus d’informations.

Gratuit ou payant ?
Le 8 décembre dernier, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, avait donné Ses Hautes Instructions au gouvernement pour l’adoption de la gratuité du vaccin contre l’épidémie de la Covid-19 au profit de tous les Marocains. Ce Geste Royal noble vise à garantir le vaccin pour tous les Marocains comme moyen adéquat pour s’immuniser contre le virus et contenir sa propagation dans la perspective d’un retour progressif, par la Grâce de Dieu, des citoyens à leur vie normale dans la quiétude et la sécurité, avait indiqué un communiqué du Cabinet Royal.

Qu’en-est-il des autres vaccins ?
Le vaccin Pfizer-BioNTech, BNT162b2, est un vaccin à ARN messager. La seringue contient une multitude de copies de l’ARNm de la protéine S du SARS-CoV-2 encapsulées dans des microgouttelettes lipidiques. Lorsqu’elles pénètrent les cellules, l’ARNm est traduit en protéine S dans le cytoplasme. Les cellules expriment cet antigène à leur surface, ce qui stimule le système immunitaire. Le 2 décembre, le Royaume-Uni devient le premier pays occidental à octroyer une autorisation d’urgence au vaccin BioNTech/Pfizer. D’autres pays ont suivi, notamment les États-Unis, l’Arabie saoudite et Singapour.
Approuvé par le régulateur britannique, le vaccin contre la Covid mis au point par le groupe AstraZeneca avec l’Université d’Oxford offrirait, selon des scientifiques, une protection à partir du 22e jour suivant la première injection, et pour au moins trois mois. La version approuvée prévoit l’injection de deux doses complètes, selon le Pr Andrew Pollard, chef du projet, qui assure disposer de «données très robustes» soutenant cette méthode. Il a assuré qu’il n’y avait «aucune preuve» indiquant que le vaccin n’était pas efficace contre le nouveau variant du virus.

Obligatoire ou non ?
La vaccination, par principe, n’est pas obligatoire. Mais le vaccin reste le moyen pour immuniser la population contre le virus et maîtriser sa propagation. Aussi, la vaccination risque de conditionner la mobilité à l’international et même les activités professionnelles.

Comment s’organise la campagne de vaccination
La campagne nationale de vaccination contre la Covid-19 sera de courte durée, ne dépassant pas trois mois, a souligné le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb dans un exposé présenté devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants autour de la stratégie nationale pour la vaccination. Il a également affirmé que cette stratégie repose sur la gratuité, la transparence, la solidarité et le volontariat. Elle a pour objectif d’atteindre un taux de couverture d’au moins 80%, nécessaire pour assurer l’immunité collective.
Un total de 25.631 membres des personnels médicaux seront mobilisés pour l’opération, dont plus de 11.000 en milieu urbain, avec la possibilité de solliciter l’aide de médecins du secteur privé, d’étudiants en médecine, d’établissements des métiers d’infirmier, du Croissant-Rouge et des organisations de scoutisme. La mise en œuvre de la stratégie de vaccination s’étalera sur 12 semaines à un rythme de 6 jours de travail par semaine et quatre périodes de 21 jours, soit une moyenne de 150 à 200 vaccinations par jour pour chaque membre du personnel de santé, avec la mise en place d’un système de permanence pour assurer un fonctionnement normal des autres services de santé.
La vaccination concernera en premier lieu les agents en première ligne, notamment le personnel de la santé, les autorités publiques, les services de sécurité et le personnel du secteur de l’éducation nationale. Ensuite, l’opération profitera aux autres citoyens selon l’âge. Plusieurs espaces sont en cours d’aménagement, sous forme d’unités relevant de centres de santé, qui dispenseront des prestations à travers deux modes, à savoir le mode fixe en accueillant la population sur place, et un mode mobile, selon un programme prédéfini à cet effet. Il a été également procédé à l’aménagement d’un dépôt national pour le stockage du vaccin, la mise en place d’un plan d’accueil, d’entreposage et de distribution du vaccin dans des conditions sûres, tout en veillant à la préservation et au suivi de sa qualité, à même d’évaluer les outils d’entreposage des vaccinations au niveau national.

Le laboratoire Sinopharm annonce un taux d’efficacité de 79%
Le laboratoire Sinopharm, premier pharmacien chinois à communiquer des chiffres concernant l’efficacité d’un vaccin en préparation, a annoncé que l’un de ses vaccins contre la Covid-19 était efficace à 79%. Dans un communiqué, Sinopharm a fait état d’un taux d’efficacité de 79,43% pour ce produit mis au point par le laboratoire CNBG à Pékin. Ce chiffre reste inférieur à ceux des vaccins des laboratoires Pfizer/BioNTech (95%) et Moderna (94,1%). La Chine, où le nouveau coronavirus a fait son apparition il y a un an, a mis d’énormes moyens dans la mise au point des vaccins, dont elle a promis de faire «un bien public mondial». Cinq vaccins chinois sont ainsi en cours d’essais cliniques de phase 3. Sinopharm n’a pas spécifiquement précisé si ces essais étaient achevés pour ce premier vaccin. Le groupe a, par ailleurs, indiqué avoir déposé une demande d’homologation de ce premier vaccin auprès des autorités chinoises.

Faire arriver les vaccins à bon port, un défi logistique
Le transport des vaccins nécessite une gestion logistique particulière et notamment le contrôle rigoureux de la température dans la chaîne du froid : certains vaccins comme celui de Pfizer et BioNTech exigent des températures de conservation très basses, jusqu’à -80°C, tandis que d’autres sont conservés à des températures plus conventionnelles de +2 à +8°C. Les professionnels de la logistique se préparent donc à cette étape jonglant avec des équations à de multiples inconnues.  Le rôle de la chaîne d’approvisionnement est donc de garantir un stockage, une manipulation et une gestion efficaces du stock de vaccins. C’est le grand défi logistique à relever pour les acteurs du secteur.


Vaccin anti-Covid et immunité, comment ça marche ?
«Face à une pandémie, il y a deux façons d’avoir l’immunité. D’abord, l’immunité naturelle. Elle est acquise par les personnes qui contractent le virus. Or il faut savoir qu’il existe d’autres mécanismes pour acquérir l’immunité naturelle, notamment la production d’anticorps neutralisants. Le problème avec ce type d’immunité c’est qu’à côté de son acquisition, vous risquez en fin de compte de développer la pathologie, ce qui n’est pas à l’avantage des personnes à risques. Ensuite, il y a ce que l’on appelle l’immunité acquise à travers la vaccination. Les personnes arrivent à acquérir ce type d’immunité en administrant un vaccin qui va «tromper» le corps permettant ainsi de produire des anticorps sans développer la pathologie. Ceci dit, entre une immunité naturelle qui comporte des risques et une immunité acquise, dont les effets indésirables sont connus et contrôlés, le choix doit être facile pour les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques.» Azeddine Ibrahimi, directeur du Laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et du Centre de recherche Medical Biotechnology Lab. 

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