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Quatre entreprises sur cinq n’investiront pas cette année

La crise sanitaire assombrit les perspectives pour bon nombre d’entreprises au Maroc. L’incertitude qui bat son plein dans le monde des affaires se matérialise par de dures décisions pour certaines sociétés, voire fatales pour d’autres. Un état de fait que confirme la troisième enquête du HCP sur l’impact de la Covid-19 sur les entreprises. 81,1% d’entre elles ne prévoient aucun projet d’investissement cette année, 37,5% ont réduit leurs effectifs, alors qu’un quart anticipe un risque sévère d’insolvabilité.

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La crise sanitaire a profondément secoué le tissu des entreprises. Les retours du marché, consignés dans la troisième enquête menée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur l’impact de la crise sanitaire sur les entreprises, font état de perspectives plus qu’incertaines. 
Quatre entreprises sur cinq ne prévoient aucun projet d’investissement pour 2021 (soit 81,1% de l’échantillon composé de 3.600 entreprises), 3,9% entrevoient une baisse du niveau d’investissement alors que seulement 6,4% anticipent une augmentation cette année. Par catégorie, l’enquête révèle que 10,9% des grandes entreprises (GE) sont optimistes et anticipent une augmentation du niveau d’investissement en 2021. Cette proportion est de 8,3% chez les PME et 5,4% pour les TPE.
Par ailleurs, au terme du second semestre 2020, environ un quart des chefs d’entreprises anticipent un risque sévère d’insolvabilité contre 32% qui ne prévoient aucun risque. Pour la moitié environ des TPME, l’insolvabilité représente un risque sévère à modéré contre 35% chez les GE.

Import-export : débandade quasi générale
C’était prévisible. La vague des restrictions mondiales a fait perdre aux exportateurs marocains des opportunités en or. En effet, 81,3% des entreprises exportatrices ont déclaré avoir subi une baisse du volume de leurs ventes à l’étranger pendant le second semestre 2020. Ce repli a été observé dans des proportions différentes selon les catégories d’entreprises : 93,5% chez les TPE, 78,5% chez les PME et 69,5% pour les GE. Dans ce contexte marqué par une incertitude, et sur l’horizon des 12 prochains mois, le HCP indique que la vision des chefs des entreprises exportatrices semble un peu pessimiste quant à l’évolution de leurs ventes à l’extérieur. 
En effet, près de 40% d’entre eux anticipent une diminution de leurs exportations et 22% prévoient une légère progression. Côté importation, même constat. Les effets résultant de la crise sanitaire sont observés également au niveau du volume des importations des biens et services sur la période de juillet-décembre 2020. L’enquête indique que 79,4% de l’ensemble des entreprises qui s’approvisionnent à l’étranger ont déclaré avoir connu une baisse de volume par rapport à la même période de l’année 2019. Ce repli a été fortement ressenti chez les TPE avec 83,2%, suivies des PME (78,3%) et des GE (69,3%).

Taille dans les effectifs : Les GE en première ligne
La baisse de la production conjuguée à un climat d’incertitude a poussé automatiquement les entreprises à tailler dans leurs effectifs. Selon les résultats de l’enquête, 37,5% des entreprises organisées ont déclaré que leurs effectifs auraient connu une diminution au second semestre 2020, alors que seulement 2% auraient renforcé leurs équipes durant cette période. Et c’est chez les GE que la proportion des structures ayant réduit leurs effectifs serait la plus grande avec 41,9%, contre 33,4% pour les PME et 39,3% chez les TPE. En outre, la réduction des effectifs employés atteint 50% et plus pour 43% des entreprises ayant déclaré une baisse de leur emploi (37,5%) au second semestre 2020. Cette proportion s’élève à plus de la moitié des TPE, 27% pour les PME et 11% chez les GE. Naturellement, les entreprises spécialisées dans la construction (56%) et celles opérant dans l’hébergement et la restauration (64%) ont baissé leurs effectifs de plus de la moitié. 


Mesures d’accompagnement : Le verre à moitié plein

Face à la crise, l’État a mis en place tout un arsenal de mesures d’accompagnement dédié aux entreprises en difficulté : du report des échéances aux garanties des crédits. Selon l’enquête du HCP, les entreprises opérant dans les industries chimiques et para-chimiques (25,8%) ont le plus recouru aux prêts garantis par l’État contre 24,8% pour les mines et 12,2% pour les entreprises de l’hébergement et restauration. Au total, 16% des entreprises déclarent avoir bénéficié des prêts garantis par l’État. La proportion des entreprises déclarant avoir bénéficié du report des échéances de crédits est de 18%. Cette proportion atteint 28% chez les GE, 24% chez les PME et 15% pour les TPE. Selon les secteurs d’activité, une entreprise sur cinq a bénéficié d’un report des échéances de crédit dans le secteur du commerce, transports et entreposage, industries électrique et électronique et des industries métallique et mécanique. Les entrepreneurs bénéficiant de ces mesures affirment être moyennement satisfaits. En effet, la moitié d’entre eux estiment que ces mesures ont contribué à l’amélioration de la situation de leurs entreprises. Ce sentiment de satisfaction est plus faible au niveau des TPE (44%), comparé aux PME et aux GE (58%). Pour les structures n’ayant bénéficié d’aucune de ces mesures de financement (67,2%), 24% d’entre elles estiment que la complexité des procédures constitue la principale raison, suivie du manque d’accompagnement (18%). Par catégorie, plus d’un quart des TPE citent la complexité des procédures comme un obstacle à l’accès à ces mesures de financement dans ce contexte de crise, contre 20% pour les PME et 12% pour les grandes entreprises.

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