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Les questions cruciales pour l’Afrique au centre des «10e Dialogues stratégiques»

L’Afrique était au centre des thématiques abordées lors des «Dixièmes Dialogues stratégiques», plateforme d’analyse et d’échange Nord-Sud qui réunit deux fois par an les experts et chercheurs du Policy Center for the New South (Rabat) et du Centre HEC de Géopolitique (Paris). S’intéressant à des thèmes cruciaux pour l’avenir du continent, ces dialogues ont donné la parole à des chercheurs marocains et internationaux afin d’ouvrir les débats sur «Les rivalités de puissance en Afrique» et «L’Afrique face au terrorisme».

Les questions cruciales pour l’Afrique au centre des «10e Dialogues stratégiques»

Les Dixièmes Dialogues stratégiques, organisés par le Policy Center for the New South (PCNS) ont, de nouveau, accordé une place de choix à l’Afrique. Axant cette édition sur deux axes principaux, à savoir «Les rivalités de puissance en Afrique» et «L’Afrique face au terrorisme», la plateforme d’analyse et d’échange Nord-Sud a donné la parole, encore cette année, à des chercheurs de renommée mondiale pour mener la réflexion autour des questions stratégiques pour l’avenir du continent. vAbordant la question des «rivalités de puissance en Afrique» lors de cette édition, le directeur du Centre HEC de Géopolitique, Pascal Chaigneau, a axé son intervention sur «les stratégies des grandes puissances en Afrique». Ces stratégies s’avèrent multiformes sur un continent à la fois «convoité et complexifié», a soutenu le chercheur en affirmant qu’elles sont marquées par une logique de compétition, qui profite des confrontations régionales pour se positionner.
Poursuivant son intervention, le chercheur a donné notamment l’exemple de la Grande-Bretagne et la France. La première est en pleine évolution, avec un nouveau ministre de plein exercice pour le Développement et une conférence sur l’investissement en Afrique organisée en janvier, alors que la deuxième a rompu avec la vision «Quai d’Orsay». M. chaigneau a rappelé, par ailleurs, que la France est confrontée à un dilemme : à chaque jour qui passe dans son champ d’influence, elle est perçue comme un «recolonisateur».

De son côté, la Chine s’érige en médiateur politique, au Sud-Soudan et au Zimbabwe, a poursuit le chercheur, en affirmant qu’elle ne s’avère «pas toute-puissante», d’autres acteurs tels que l’Inde étant aussi présents. “L’Océan Indien ne sera pas un lac chinois”, telle est la vision du Premier ministre indien Narendra Modi», même si elle est contredite par les faits, a rappelé Pascal Chaigneau.
Abordant, pour sa part, le second thème des Dialogues stratégiques, «l’Afrique face au terrorisme», le général de Corps d’armée Olivier Tramond, a dressé le «bilan des opérations militaires françaises». Il a retracé l’histoire d’une opération d’abord bilatérale avec Serval (2013-14), puis régionale avec Barkhane. Cette opération, dont «le retrait des 5.000 hommes et 100 coopérants militaires n’apparaît pas dans un horizon visible», a mené 750 actions de combat et formé 7.000 militaires africains, a-t-il affirmé en soulignant que «la situation n’est pas brillante mais pas désespérée». De son côté, Abdelhak Bassou, Senior Fellow au Policy Center, a souligné la maritimisation du terrorisme en Afrique, de Mogadiscio aux côtes tanzaniennes et du Mozambique, en passant par le Golfe de Guinée.  «La façade africaine de l’Océan Indien, en tant que zone stratégique future visée par le terrorisme, doit faire l’objet de toutes les attentions», a-t-il insisté. Certains spécialistes, a-t-il rappelé, estiment que les Shabab somaliens gagnent 7 millions de dollars par an en prélevant des taxes de 100 à 160 dollars sur chaque container au port de Mogadiscio et en s’adonnant à la contrebande maritime.

Intervenant également lors de l’un des panels de cette édition, l’Amiral Alain Oudot de Dainville, ancien chef d’état-major de la Marine française, est revenu également sur cette question de piraterie dans le Golfe de Guinée et ses liens avec le financement du terrorisme. «Les pirates actuels ne sont pas des bandits de grand chemin, mais des hommes d’affaires organisés», a-t-il souligné en rappelant qu’une hausse de 10% par an de la piraterie a été enregistrée au niveau du Golfe de Guinée sur les 10 dernières années. 

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