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Rabat fait parler ses murs grâce au Festival Jidar

Plus de 2.090 m² de surface sont offerts aux 20 artistes participants pour exprimer leurs talents et transmettre leurs messages. Le festival prendra fin le 26 septembre, mais les fresques resteront sur les façades de la capitale pour le plaisir des yeux.

Un travail minutieux par petites touches, des artistes à la renommée mondiale manient pinceaux et brosses pour donner naissance à des œuvres géantes sur les murs de Rabat. Ces Streets artistes ont intégré la vie des quartiers de la capitale dans le cadre de la sixième édition de Jidar-Rabat Street Art Festival lancée le 16 septembre. Sur l’avenue Moustapha Assayeh, Eliane Chali, venu de l’Argentine, prend possession des murs à l’aide de vastes aplats colorés. En couleurs primaires et style abstrait, ses fresques créent des effets visuels surprenants. Sous le regard de petits curieux du quartier, cet artiste autodidacte retranscrit la créativité et le dynamisme de Rabat en peinture murale. Inspiré aussi par l’architecture de la capitale, Matthieu Velvet aborde au niveau de l’avenue Hassan II deux sujets opposés. Avec une touche de violet marquante, il raconte des scènes «bruyantes» avec beaucoup de personnages et d’autres avec un paysage très calme. Influencé par sa formation de designer industriel, Matth «aime raconter des choses de la vie à travers les objets». Il est sensible au rapport qu’on peut avoir au matériel. Le festival Jidar-Rabat offre plus de 2090 m2 de surface aux 20 artistes participants pour exprimer leurs talents et transmettre leurs messages. C’est le cas de Paola Delfín dont le travail démontre le pouvoir de son auteur.
L’artiste mexicaine aime s’imprégner de la ville où elle crée. Avant de passer à l’œuvre, Paola s’est baladée dans les rues de Rabat, a pris des photos afin de faire la rencontre qui l’inspire. Et c’est le portrait d’une vendeuse sur un étal au marché qui l’a accrochée. Connue pour son engagement social, cette muraliste autodidacte transmet à travers sa fresque, sur l’avenue Moulay Ismail, la force des femmes qui travaillent pour subvenir à leurs besoins. Jidar propose une diversité de styles et d’artistes avec des œuvres captivantes. Les riverains ne se lassent pas d’admirer les «jidar» (fresque) géants. «Les murs étaient tristes avant», confie une jeune rbatie. Curieux, amateurs et professionnels n’hésitent pas à s’approcher pour découvrir les œuvres avec des beaux mots et des encouragements. «Les bâtiments sont plus beaux. Ces fresques encouragent à faire des balades et découvrir le travail des artistes», affirme Hamza, habitant au niveau de l’avenue Mohamed Zerktouni. Après une longue journée de travail, ce jeune rbati vient contempler de loin le travail de Bakr. L’œuvre de cet artiste marocain originaire de Fès est de 17,50 de hauteur et 10,70 de largeur. «Je ne connais pas forcément tous les artistes participant à Jidar, mais j’apprécie les œuvres», ajoute un ami de Hamza. Derrière les fresques habillant les façades blanches de la capitale, il y a un grand travail de recherche et de créativité afin de transmettre les messages en un langage unifié. Pleines de vitalité, ces œuvres reflètent le travail titanesque réalisé par les artistes qui passent de longues heures suspendus à bord d’une nacelle afin d’inspirer la réflexion. Pour eux, c’est important de laisser leurs marques dans un festival où d’autres noms internationaux ont inscrit leurs noms. Leurs récits nous livrent des tranches de vie dont la contemplation procure émotion et émerveillement. C’est le cas de Imane Droby, une véritable férue de street art qui se concentre quelles que soient les conditions pour raconter en couleurs une scène de vie marocaine avec une précision millimétrique et une finesse magnétique.
En réunissant des artistes de différents horizons, Jidar suscite un nouveau regard sur la rue et crée un lien entre les quartiers mais pas seulement. Organisé avec le soutien de la ville de Rabat, cet évènement est la preuve que les temps ont changé pour le street art au Maroc. Cela fait six ans déjà qu’il illumine la ville de Rabat. Le festival prendra fin le 26 septembre, mais les fresques resteront là et on pourra en profiter sans modération. 

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