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Rachid Talbi Alami : «Nous n’avons pas de charte de la majorité, nous avons des règles de conduite tacites»

Le nouveau président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, souligne qu’il n’existe pas une charte rédigée pour réguler les relations entre les trois formations politiques membres de la coalition gouvernementale. Les rapports entre le RNI, le PAM et le PI sont régis par une sorte de cadre tacite tirant sa substance de l’éthique politique. Le but est de permettre une gestion «intelligente et responsable» des conflits qui pourraient survenir durant la vie de ce mandat gouvernemental, explique ce membre du bureau politique du RNI.

Rachid Talbi Alami : «Nous n’avons pas  de charte de la majorité, nous avons  des règles de conduite tacites»
Rachid Talbi Alami.

Le Matin : Comment fonctionne la nouvelle majorité composée de votre parti, le RNI, ainsi que du PAM et de l’Istiqlal ?
Rachid Talbi Alami :
Après les élections des Chambres professionnelles, on a commencé à discuter de l’approche optimale de notre action commune. Certes, on est arrivés premiers, mais on a tenu à impliquer les deux autres partis politiques de la coalition dans la réflexion autour de la configuration de la majorité. On a réfléchi ensemble à la meilleure manière de répartir les charges et les responsabilités entre les trois partis politiques. Cette coordination s’est matérialisée davantage lors des élections communales et les régionales. Les négociations avec les partis de la coalition se sont déroulées dans cet esprit et on peut dire qu’on a atteint 80 à 85% des objectifs prévus au départ. C’est vrai, il y a eu quelques couacs au départ, de même que certains engagements n’ont pas été respectés de notre part ou de la part des autres partis politiques, mais ces incidents demeurent liés plus aux personnes qu’aux entités politiques en jeu.

Y a-t-il une charte écrite qui permet de réguler et d’encadrer les relations entre les trois composantes de cette majorité ?
Non, il n’y a pas de charte rédigée dans ce sens. Mais l’on se réfère dans la gestion de nos relations aux meilleures pratiques, aux habitudes et traditions consacrées sur la scène politique. On a des règles de conduite tacites, pour ainsi dire. Et le nombre réduit des composantes de cette majorité, qui ne dépasse pas trois formations politiques, nous facilite les choses. C’est un avantage qui rend aisés le contact et les discussions entre les trois alliés. Cela dit, il y a des réunions régulières entre les trois partis ou à chaque fois qu’il y a une question à régler de manière concertée. On pose le problème et en discute autour d’une même table. Ce qui n’était pas le cas avant quand la majorité était composée de beaucoup de formations politiques. Aujourd’hui, il y a une approche tout à fait différente. Par exemple, pour la formation du gouvernement, on n’a pas discuté en premier des profils pour leur trouver par la suite les portefeuilles correspondants. On s’est penché d’abord sur la formation de la majorité avec un nombre confortable de députés, puis on est passé au programme gouvernemental, avant d’aborder la question de l’architecture gouvernementale. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à chercher les profils adéquats, selon l’architecture et le programme gouvernemental proposés.

Est-ce à dire qu’il n’y aura pas de relations conflictuelles entre les membres de cette majorité, comme c’était le cas, par exemple, avec l’ancienne majorité gouvernementale ?
Je l’espère, mais ce qui est sûr, c’est qu’on veillera à ce que cette majorité reste forte et solidaire et que les conflits soient abordés dans un esprit de responsabilité et d’écoute. Les mécanismes du travail au sein de cette majorité ne fonctionnent pas selon la logique d’un chef et des exécutants, mais plutôt selon l’esprit d’une équipe. Et c’est dans cet esprit-là que nous comptons surmonter les problèmes qui peuvent éventuellement être source de blocage ou de divergence et mettre en péril la cohésion de la majorité.

Est-ce que ce même esprit préside aux relations entre les composantes de la majorité au niveau des régions et des communes ?
Absolument ! c’est la même logique qui prévaut également à ce niveau. On entend justement agir pour régler nos différends dans cet esprit. Nous sommes une nation vivante et les différends existent, mais chacun de son côté interviendra pour gérer au mieux les problèmes qui peuvent surgir.

Comment avez-vous procédé pour la préparation du programme gouvernemental ?
Nous avons pris en considération les principales propositions des programmes électoraux de chacune des formations politiques. Le programme électoral présenté par le Chef du gouvernement, il y a quelques jours, est le fruit de tout cela. C’est un programme qui puise sa substance dans les programmes électoraux des trois partis, mais qui répond aussi aux aspirations des citoyens. 

Propos recueillis par Brahim Mokhliss

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