Sans la protection de la couche d’ozone, le réchauffement planétaire aurait pu être encore plus marqué que ne le prévoit le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) qui présage une augmentation de 2°C au cours du siècle.
Les résultats d’une étude parue mercredi dans la revue scientifique britannique «Nature» indiquent que la hausse de la température moyenne aurait été de 4°C sans l’application du Protocole de Montréal.
Signée depuis 1987 par 197 pays, dont le Maroc, cette convention porte sur l’élimination graduelle des émissions des hydrofluorocarbones (HFC), puissants gaz à effet de serre qui retiennent la chaleur jusqu’à 10.000 fois plus que le CO2, utilisés notamment dans la réfrigération et les sprays. Les chercheurs de Lancaster (Royaume-Uni) ont découvert via des modèles que la capacité des plantes à stocker le CO2 aurait été dégradée par les produits qui affectent aussi la couche d’ozone. En février dernier, les résultats publiés dans la revue «Nature Climate Change» ont montré que chaque année, les forêts ont piégé 16 milliards de tonnes de CO2 contre une moyenne annuelle de 8,1 milliards de tonnes libérées à cause de la déforestation.
La Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique estime que 97% des gaz visés par le Protocole de Montréal ont été éliminés. Conséquence, la dernière évaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone montre qu’elle s’est rétablie dans certaines parties de la stratosphère à un rythme de 1 à 3% par décennie depuis 2000.