Le compte à rebours pour l’élection des membres de la Chambre des conseillers a commencé. Prenant fin hier à midi, la phase de dépôt des candidatures a laissé place à la période de campagne électorale. Durant cette période, qui précède le 5 octobre, date du scrutin, les candidats, membres des conseils communaux, préfectoraux, provinciaux et régionaux, des Chambres professionnelles, des organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives ainsi que les représentants des salariés, tenteront de convaincre les quelques 84.327 électeurs. Dans le détail, il s’agit de 34.000 grands électeurs devant élire 72 conseillers représentant les collectivités territoriales. Il s’agit aussi de quelque 47.573 grands électeurs qui vont élire 20 conseillers et de 560 entrepreneurs qui vont choisir 8 conseillers. Les 20 membres restants seront choisis par les 2.230 élus des Chambres professionnelles.
Les partis de la majorité en pole position
Après la Chambre des représentants, la majorité gouvernementale, composée du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et du Parti de l’Istiqlal (PI) a toutes les chances de dominer la Chambre des conseillers. Selon Mohamed Zineddine, professeur de sciences politiques et de droit constitutionnel, «la victoire du trio de la majorité est assurée le 5 octobre». L’universitaire explique sa lecture par la victoire du RNI et de ses alliés lors des élections des Chambres professionnelles ainsi qu’au niveau des collectivités territoriales.
En effet, le RNI avait remporté 638 sièges (28,61%) lors des élections des Chambres professionnelles, se plaçant ainsi en tête de ce scrutin, qui s’est déroulé en août dernier. Le Parti authenticité et modernité (PAM) est arrivé en deuxième position avec 363 sièges (16,28 %), suivi par le Parti de l’Istiqlal avec 360 sièges (16,14%). Ce même classement a été respecté lors des élections des conseils des provinces et des préfectures. Le RNI vient d’obtenir 429 sièges, suivi du PAM qui a obtenu 317 sièges et de l’Istiqlal qui en a décroché 254 au sein de ces instances.
«Avec cette configuration où la majorité gouvernementale obtient aussi la majorité au sein de la deuxième Chambre, l’action de l’Exécutif sera plus facile», souligne M. Zineddine. On n’assistera plus à des blocages comme c’était le cas lors du précédent mandat du gouvernement où certains projets de loi, comme celui de Code pénal, ont eu des difficultés à passer au niveau de la deuxième Chambre, précise l’universitaire dans une déclaration accordé au «Matin». Cette configuration permettra également d’unifier les visions entre les deux Chambres du Parlement, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre du nouveau modèle de développement et la partie relative à la régionalisation avancée, précise M. Zineddine en rappelant la primauté de la deuxième Chambre en ce qui concerne les textes de loi relatifs à ce chantier.
À rappeler que la présidence de la deuxième Chambre avait été assurée par l’opposition lors du mandat précédent. Une option qui ne sera pas possible cette année, vu la majorité numérique qui sera assurée par les partis de la majorité gouvernementale. Un autre coup dur pour l’opposition parlementaire qui se retrouve affaiblie au niveau des deux Chambres.