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Salaheddine Aboulghali : «Après onze ans de travail, il est naturel d’aspirer à faire partie du gouvernement, mais ce n’est pas une obsession»

Deuxième du classement des partis politiques à l’issue des législatives, le PAM étudiera la proposition du Chef du gouvernement et se prononcera en toute «responsabilité et honnêteté», mais sans précipitation, précise Salaheddine Aboulghali, parlementaire et ancien membre du bureau politique du Parti authenticité et modernité (PAM), invité de L’Info en Face.

Salaheddine Aboulghali : «Après onze ans de travail, il est naturel d’aspirer à faire partie du gouvernement, mais ce n’est pas une obsession»

Les indicateurs sont plutôt positifs, révèle d’emblée l’invité de L’Info en Face, sans pour autant s’aventurer dans les détails, préférant laisser le temps au conseil national du PAM d’étudier les propositions du RNI et de savoir «si oui ou non, il y aura participation du PAM au gouvernement». Il précise également qu’à ce jour, aucune date n’est officiellement arrêtée au sujet du conseil national, mais les procédures, selon les statuts du parti, veulent que le conseil national valide ou non l’entrée du PAM au sein du gouvernement. «Une fois que les offres sont étudiées, élucidées, bien dans le détail, sur le projet politique et tous les points qui convergent avec le programme du parti, la décision sera soumise aux instances du conseil national dans les plus brefs délais», explique l’invité.  

Toujours prudent sur les détails des négociations, M. Aboulghani estime que les négociations prendront le temps nécessaire, «en fonction de la consistance des négociations et de la volonté des uns et des autres d’accompagner un prochain gouvernement sur des points convergents dans des programmes politiques qui sont déjà établis, une fois que cela sera acté, le Conseil national du PAM validera ou pas l’entrée du parti à l’exécutif. C’est-à-dire que le conseil national a le dernier mot, donc il faut respecter les procédures. Il y a un protocole, il faut le respecter et il sera respecté». Toutefois, il rappelle que son parti a déjà annoncé qu’il ne se mettait pas de lignes rouges pour les alliances politiques et «qu’il est ouvert à toute alliance politique qui prendrait en compte ses perspectives, son programme, ou en tout cas une partie de son programme politique, et surtout ses objectifs. Parce qu’il y a des valeurs derrière tout ça». Et de rappeler par la suite que le PAM est un parti qui a des valeurs, des objectifs, des fondations solides, des raisons d’être assez proche du RNI, puisque ce sont des «sociaux-démocrates». «Nous croyons en cette philosophie de solidarité envers les populations, nous travaillons beaucoup avec les territoires et nous partageons avec le RNI une ouverture économique très intéressante».

  

Quelle pourrait être la valeur ajoutée du PAM au gouvernement ?

La décision de valider ou non les portefeuilles qui seront proposés au PAM par le Chef du gouvernement incombe au conseil national du parti. Partant de cette confirmation, l’invité de L’Info en Face insiste pour dire qu’il accorde sa totale confiance au conseil national du parti, et à sa tête Abdellatif Ouahbi, pour statuer sur l’offre du RNI. Et il ajoute : «Si le PAM décide de rentrer au gouvernement, il méritera amplement les portefeuilles qui lui seront proposés».  Très prudent sur l’avenir des négociations, l’invité de L’Info en Face dit préférer laisser le temps à son parti de discuter de ce sujet en toute responsabilité et honnêteté, «et ne pas essayer d’éviter ou d’esquiver les grands défis ou les grandes réformes, notamment ceux liés à la crise économique». 

Par ailleurs, M. Aboulghani note que le PAM n’a jamais eu vocation à gouverner aussi impatiemment. «Nous ne sommes pas extrêmement pressés. Aujourd’hui, ça fait 11 ans qu’on est dans l’opposition. On était, en 2011, classés quatrième au Maroc. Nous avons regagné la confiance des Marocains en 2016 en devenant le second et aussi en 2021. Nous avons aujourd’hui 86 députés au Parlement et plus de 6.700 élus dans les collectivités territoriales et donc cela montre que le PAM, après onze années d’existence, est aujourd’hui ancré dans les territoires», note-t-il. Et d’ajouter que son parti a la particularité d’être un parti jeune, «avec de jeunes militants, une ouverture d’esprit, une participation accrue des femmes et des jeunes dans la vie publique. Et donc, aujourd’hui, après onze ans de travail, oui, il est naturel qu’on puisse aspirer à participer au gouvernement, mais ce n’est pas une obsession».

  

Qu’en est-il de la présence du PAM dans l’opposition

C’est une donnée qui semble aussi présente et plausible pour le parti. «Ce ne sera jamais une catastrophe de ne pas faire partie du gouvernement et d’intégrer l’opposition. Je vous rappelle que nous avons brillé dans l’opposition et parfois les Marocains vous écoutent encore un peu plus quand vous êtes dans l’opposition», explique l’invité de L’Info en Face. Et d’ajouter : «Nous avons appris, nous avons étudié, nous avons exercé et nous avons aussi failli parfois. Et donc l’opposition parlementaire, pour moi, c’est une école où nous avons beaucoup appris. Aujourd’hui, je pense qu’il est temps qu’on puisse effectivement peut-être faire partie d’une coalition gouvernementale qui pourrait éventuellement répondre aux besoins, vu que notre programme politique, notre idéologie, nos objectifs et les fondations de notre parti peuvent être aujourd’hui utiles».

Les points de convergences des programmes du RNI et du PAM, selon Aboulghali

Tout d’abord, sur l’échiquier politique, explique l’invité, «notre idéologie est très claire, nous sommes des sociaux-démocrates. Notre philosophie pour la création de ce parti a été validée par le conseil national et le bureau politique en 2012. Nous croyons en la solidarité et l’ouverture économique, c’est-à-dire un État fort, une économie de marché ouverte, tout en ayant un État régalien qui est fort et qui peut imposer certaines pratiques et certaines mesures, même au niveau fiscal, qui prônent la solidarité nationale». Des principes qui pourraient donc converger avec celles du RNI qui partage la même idéologie. Et l’invité d’insister : «Notre idéologie est basée sur trois axes principaux, l’égalité, la justice sociale et la liberté. Je vois très mal de futurs ministres du PAM qui s’éloignent de ces valeurs, je vois très mal une participation au gouvernement ou toute alliance qui ne respecterait pas les fondements de cette idéologie politique». 

Souad Badri & Mohamed Sellam

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