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Salaheddine Moutacharif : «L’innovation a besoin de porteurs de projets, de la recherche, de l’expérience et de l’application»

L’innovation par la recherche est un catalyseur du savoir sous toutes ses formes. Partant de ce constat, désormais connu de tous, l’ESSEC Afrique multiplie ses efforts pour cultiver l’esprit entrepreneurial et d’innovation chez les jeunes, et ce, à travers son centre le In-Lab Africa. Ce dernier s’intéresse aux domaines de l’innovation qui importent plus le continent, allant de la CleanTech à la FinTech et de l’artisanat à l’agroécologie.

Comment les établissements d’enseignement supérieur constituent des moteurs de l’écosystème de l’innovation ?
Les établissements d’enseignement supérieur forment les managers, les leaders et les entrepreneurs de l’écosystème de demain. Ils sont, donc, responsables de préparer ces acteurs innovateurs et d’influencer leur façon de penser, de réfléchir et d’innover surtout. Ce moteur est indéniablement le producteur d’innovation et le vivier de compétences dont ont besoin toutes les organisations recherchant l’innovation, la transformation et la maximisation de leurs impacts. Ces institutions d’enseignement sont au cœur de cet écosystème de l’innovation par la recherche aussi, qui constitue le catalyseur du savoir sous toutes ses formes afin d’atteindre les résultats souhaités sur terrain, en apportant les solutions viables aux problématiques de notre monde.

Quelle est votre stratégie pour faire de l’ESSEC une force de recherche et d’innovation ?
En tant que centre d’innovation et d’entrepreneuriat de l’ESSEC Afrique, le In-Lab Africa rejoint l’esprit pionnier du groupe en tant que premier laboratoire d’innovation et d’entrepreneuriat soutenu par une école de commerce. L’In-Lab Africa a trois axes stratégiques :
- Innover : Notre monde évolue si vite et de nouvelles façons de penser et de faire les choses sont donc de mise et doivent être adoptées et pratiquées. Pour nous, l’innovation se pratique en continu et sur tout ce que nous entreprenons : la pédagogie, le contenu, les outils et l’expertise. L’appartenance au groupe ESSEC nous donne aussi l’avantage d’être, depuis toujours, une institution agile et attentive. À l’ESSEC Afrique, nous nous intéressons aux domaines de l’innovation qui importent plus le continent, allant de la CleanTech à la FinTech et de l’artisanat à l’agroécologie.
- Inclure : Le développement d’une plate-forme commune de partage d’expériences et d’échange de connaissances est une nécessité. Comprenant de nombreuses parties prenantes, cette plateforme essaie de comprendre les problématiques et y apporter des solutions collectives en incluant dans son processus l’importance de l’adhésion, la cohérence et l’intégration de l’environnement et le contexte.
- Intraprendre : Le continent africain a besoin de talents combinant des compétences techniques et générales pour de meilleurs résultats. L’un des piliers de notre stratégie est la formation de jeunes entrepreneurs mais aussi intrapreneurs afin de mettre à disposition de l’écosystème de l’innovation et de l’entrepreneuriat des qualités et des ressources humaines préparées à relever les défis.

Quelles sont les synergies à mettre au service de l’innovation pour créer de la vraie valeur ?
L’innovation a tout d’abord besoin d’un environnement propice au développement, c’est ce qu’on appelle «des écosystèmes entrepreneuriaux orientés innovation». Cet environnement est un espace commun à plusieurs parties prenantes, complémentaires entre elles et, surtout, spécialistes et expertes dans un domaine fonctionnel précis. Il permet à chacune d’entre elles d’apporter sa pierre à l’édifice. L’innovation a nécessairement besoin «d’innovateurs», des personnes qui portent les projets d’innovation à travers la recherche, l’expérience et l’application. Ces synergies doivent absolument être bâties sur des bases solides de collaboration et d’adhésion à une vision commune de développement et de création de valeur. L’Afrique en général et le Maroc en particulier, sont devant une opportunité en or. La conjoncture actuelle a aidé à tisser des liens très forts entre l’industrie du pays avec toutes ses autres composantes, notamment le monde académique et le monde des affaires. Cette coalition donnera un coup d’accélérateur aux projets de développement locaux à rayonnement continental et international. Le pari aujourd’hui est d’essayer d’utiliser la technologie et l’innovation pour permettre l’accès à l’information, pour inclure et former, pour investir dans de nouvelles industries et pour se focaliser sur le savoir-faire local tout en s’ouvrant sur le monde pour créer de la valeur locale et être en mesure de l’exporter. Ce sera cela la vraie valeur !

Quel accompagnement pour les étudiants afin de les mettre sur la voie de l’innovation ?
Depuis sa création, l’ESSEC n’a cessé de cultiver l’esprit entrepreneurial et d’innovation, les mettant au cœur de sa pédagogie, de sa recherche et de ses pratiques managériales. À l’ESSEC Afrique, nous concevons en continu des programmes et nous déployons une combinaison de cours, séminaires, stages et programmes d’incubation afin de développer l’esprit d’innovation chez nos étudiants. L’ESSEC Afrique a aussi mis en place un parcours post-bac dédié à l’innovation, l’ESSEC Global BBA – Parcours Innovation et Management digital (IMD), visant à former des futurs managers capables de créer, par l’innovation et la transformation digitale, de la valeur pour les organisations et la société. Au niveau du groupe, l’ESSEC a constitué un écosystème entrepreneurial orienté innovation unique. Il permet aux étudiants, mais aussi à des entrepreneurs externes à l’ESSEC de bénéficier d’un accompagnement privilégié pour innover, créer et faire croître des entreprises dans des domaines d’activité très variés.

Quelle place accordez-vous à l’innovation durable ?
Je pense que l’innovation ne peut être que durable. Aujourd’hui, la durabilité est l’enjeu premier de notre planète. L’innovation peut jouer et joue déjà un rôle avant-gardiste sur plusieurs niveaux : la prévention, la transition et la création de nouvelles industries. Pour l’ESSEC, la voie est claire. C’est pour cette raison que la nouvelle stratégie «RISE» accorde l’un des 3 piliers à la durabilité. À travers l’initiative «Together», nous prenons acte face aux enjeux climatiques en initiant, sensibilisant, formant, incitant et accompagnant notre communauté d’étudiants et de partenaires dans le montage de modèle et la création de projets clean et verts.
À l’ESSEC Afrique, nous accompagnons un flux annuel de 30 projets durables qui couvrent la majorité des Objectifs de Développement durable (ODD) et qui contribuent à créer un impact positif. Ces projets apportent des réponses concrètes aux questions du développement durable tout en faisant de l’innovation la démarche principale de formulation de ces solutions. 

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