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Satisfecit de la BAD pour ses investissements au Maroc

À fin 2020, le portefeuille actif de la Banque africaine de développement (BAD) au Maroc est composé de 36 projets pour des engagements nets d’environ 3,2 milliards d’euros. Il couvre sept secteurs d’intervention, en tête l’énergie (31%), la gouvernance (22%) et le secteur privé (13%). La performance du portefeuille est jugée globalement satisfaisante avec une note de 3,5 sur une échelle de 4. Toutefois, les efforts doivent être poursuivis pour améliorer la performance environnementale et sociale.

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La Banque africaine de développement vient de publier un rapport sur la performance de son portefeuille actif au Royaume. L’analyse porte sur l’ensemble des opérations financées pour les secteurs public et privé, y compris les assistances techniques (seuls les projets nationaux du secteur public sont notés), notamment la conformité aux conditions de prêt, la performance financière, la performance environnementale et sociale. «La performance globale découlant de la mise en œuvre du portefeuille de la Banque au Maroc en 2020 – telle qu’évaluée par les notations des missions de supervision – est globalement satisfaisante. La note moyenne est de 3,5 sur une échelle de 1 à 4», souligne la BAD. C’est la troisième meilleure note depuis 2007, après celles accordées en 2018 et 2019 (3,70 et 3,75 respectivement). Cette légère régression est en grande partie liée aux mesures prises par les autorités marocaines pour endiguer les effets néfastes de la pandémie de la Covid-19 (restrictions de déplacement, couvre-feu, suspension des chantiers, etc.). La note globale attribuée en 2020 se justifie par de bons résultats dans la mise en œuvre des opérations (une note moyenne de 3,75), ainsi qu’une bonne performance dans l’atteinte des objectifs de développement des projets (3,75). Toutefois, les efforts doivent être poursuivis pour améliorer la performance environnementale et sociale particulièrement pour les projets dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’énergie. Néanmoins, ajoute la BAD, le portefeuille national ne comprend aucun Projet problématique (PP) ni Projet potentiellement problématique (PPP).
Le portefeuille actif (projets approuvés en cours d’exécution) de la Banque au Maroc est composé de 36 opérations (31 du secteur public, 4 pour le privé et 1 opération du fonds de transition) pour des engagements nets d’environ 2,7 milliards d’Unités de compte (soit 3,2 milliards d’euros). La taille moyenne des projets est de 170 millions d’UC (1 UC = 1,19 euro). Les prêts du secteur public (opérations souveraines) s’élèvent à 2,3 milliards d’UC, pour 20 projets, tandis que le secteur privé totalise 351 millions d’UC pour 4 opérations. En outre, le portefeuille couvre sept secteurs d’intervention : l’énergie (31%), la gouvernance (22%), le secteur privé (13%), le social (12,7%), l’eau/l’assainissement (10%), le transport (9%), et l’agriculture (2,3%). «On note la forte concentration des interventions dans les infrastructures : près de 50,1% du total des engagements», détaille la BAD. À noter que le taux de décaissement global du portefeuille s’améliore de 35,7% en avril 2019 à plus de 47% au 31 décembre 2020.
Par ailleurs, l’analyse des engagements annuels de la Banque au Maroc montre que les financements accordés en 2020 ont nettement diminué (308 millions d’UC), par rapport à 2019 (814 millions d’UC) ou encore 2018 (602 millions d’UC). «L’engagement de 2020, en nette diminution, est consécutif à la gestion prudentielle des ressources dont disposait la Banque et surtout à la priorité accordée par la Banque à la réponse à la Covid-19», explique l’institution financière africaine.

Ainsi, en 2020, le conseil d’administration du groupe de la BAD a approuvé 2 opérations totalisant 308 millions d’UC, soit 381 millions d’euros, pour accompagner le Maroc à faire face à la crise sanitaire. Il s’agit d’un appui budgétaire à la réponse à la Covid-19 pour environ 210 millions d’UC qui prévoit, entre autres, le renforcement de la résilience du secteur privé. S’ajoute un financement additionnel du programme d’appui à l’amélioration de la protection sociale de 98 millions d’UC afin d’atténuer les impacts de la Covid-19 sur les populations touchées.


De nouvelles solutions adaptées au secteur privé à l’étude

Selon la Banque africaine, le secteur privé marocain est caractérisé par la prédominance de PME dont les actifs ne sont pas conséquents. Ceci constitue l’une des contraintes majeures qui limitent le financement des PME par la Banque, car le montant minimum que cette dernière peut investir dans une opération est de 10 millions de dollars qui doit représenter au minimum le tiers du montant global du programme d’investissement des clients. «Ce montant jugé trop élevé par les clients potentiels de la Banque que sont les PME, limite considérablement le nombre d’opérations dans lesquelles la Banque peut s’engager», indique l’institution. L’autre contrainte est relative à la compétitivité de l’écosystème financier marocain, qui permet aux PME d’accéder à des financements en monnaie locale très compétitifs. Toutefois, ajoute la BAD, le nouvel instrument sous-souverain pourrait présager un regain d’intérêt auprès du secteur privé pour leur financement. La Banque poursuit, par ailleurs, un dialogue constant avec les autres institutions qui sont plus flexibles dans le financement des opérations du secteur privé en faisant toutefois face aux mêmes problématiques. Le co-financement dans ce secteur est une problématique du fait des volumes des transactions. Si les transactions sont supérieures à 30 millions d’euros, le co-financement se mobilise naturellement. «La Banque a déjà engagé des réflexions sur ses instruments de financement et sa politique de tarifications en tenant compte du contexte local et de ses spécificités tout en veillant à renforcer les ressources dédiées au Maroc, sur le guichet privé, de façon à renforcer la visibilité sur un marché local très compétitif», révèle la BAD.

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