L’attitude de l’Espagne, qui a accueilli sur son territoire le chef des séparatistes du polisario sous une fausse identité et de connivence avec l’Algérie, continue de susciter l’indignation au Parlement européen. L’eurodéputé Tomás Zdechovský s’est insurgé, samedi, contre cette décision qui s’inscrit en faux par rapport aux valeurs et principes de l’Europe. «Je me demande comment il est possible que les autorités espagnoles autorisent l’entrée illégale avec une fausse identité d’une personne comme Brahim Ghali, accusé d’avoir commis des actes de viol ?» s’est interrogé l’eurodéputé tchèque. «Cela va à l’encontre de nos valeurs et de nos principes», a-t-il tranché.
L’accueil par l’Espagne du chef des séparatistes sous une fausse identité et avec des papiers falsifiés en coordination avec l’État algérien a suscité de vives réactions de réprobation et de condamnation à travers le monde. Le pays ibérique est accusé d’aider un criminel de guerre à s’extirper de la justice et de cautionner ses actes. Des militants sahraouis des droits de l’Homme avaient déposé plainte devant la justice espagnole contre le chef des séparatistes pour des crimes contre l’humanité, génocide, torture, disparition forcée et viol. Un mandat d’arrêt avait été émis à son encontre par les autorités espagnoles en 2008. En 2013, il avait été inculpé par la justice espagnole.
Pour rappel, les victimes espagnoles des actes terroristes perpétrés par les séparatistes du polisario avaient réclamé, samedi 24 avril, l’arrestation immédiate du dénommé Brahim Ghali. «Faisant l’objet d’un mandat de recherche et d’arrêt pour les attentats qu’il a commis», le dénommé Brahim Ghali «doit être interpellé immédiatement par les autorités espagnoles», soulignait l’Association canarienne des victimes du terrorisme (Acavite) dans un communiqué, condamnant «son entrée illégale» en Espagne. Le chef des séparatistes est accusé d’«assassinats de travailleurs canariens» dans le territoire du Sahara, ainsi que d’être «le commanditaire ayant ordonné les assassinats, les enlèvements collectifs et les disparitions d’équipages en haute mer de marins canariens lors de la période allant de 1973 à la fin de 1986», affirmait l’Association.
Agissant avec le soutien de la Fédération nationale des victimes d’Espagne, dont elle est membre, l’Acavite, qui réunit les proches de plus de 300 victimes du terrorisme du polisario, dénonce la décision des autorités espagnoles d’autoriser «l’entrée et l’hospitalisation illégales dans un hôpital public» d’un criminel notoire qui a assassiné des citoyens espagnols.