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La sécheresse extrême fait craindre des conflits tribaux

Une crise de l’eau a frappé plusieurs parties du comté de Turkana, le deuxième plus grand par la surface et le plus septentrional du Kenya, les sources de cette précieuse denrée ayant commencé à tarir à la suite d’une grave sécheresse qui a débuté à la fin de l’année dernière.

La sécheresse extrême fait craindre  des conflits tribaux

Dans certains villages du comté de Turkana au Kenya, les habitants marchent plus de 20 kilomètres pour aller chercher de l’eau à des sources qui s’assèchent à mesure que la sécheresse persiste. Selon le ministère de l’Agriculture, les villages les plus touchés comprennent Lorumor, Morulingakirion, Kaapong, Kibish, Napurukanyi, Nakariman et plusieurs centres commerciaux le long du lac Turkana. Robert Lokwei, un habitant du village de Morulingakirion, a déclaré que la source d’eau la plus proche se trouvait à environ 20 kilomètres, ajoutant que «de longues files d’attente se dressent chaque jour devant les sources qui commencent à couler au goutte à goutte. Beaucoup de personnes passent presque une journée entière pour pouvoir remplir un bidon d’eau». «Nous avions l’habitude de puiser de l’eau dans les lits des rivières à proximité, mais en raison de la sécheresse prolongée, ceux-ci sont maintenant secs. Nous sommes maintenant confrontés à une grave pénurie d’eau», a-t-il déploré. Outre les difficultés à s’approvisionner en eau, les habitants de plusieurs villages du comté de Turkana endurent beaucoup pour trouver de quoi abreuver leurs bétails. «En raison des longues distances que je dois parcourir pour pouvoir abreuver mon bétail, j’ai perdu sept de mes vaches», a déclaré Lokwei.

Dans le village de Nakariman, près de la frontière entre le Kenya et le Soudan du Sud, les habitants craignent les affrontements entre éleveurs locaux et ceux de la communauté Toposa à cause de la rareté de l’eau, arguant que les sources d’eau se sont taries pour la première fois depuis plus de cinq ans. «Si nous n’obtenons pas une aide immédiate, nous serons obligés de chercher de l’eau à des sources à risque, ce qui nous exposera aux attaques de la communauté voisine de Toposa», a déploré Peter Lochoto, un éleveur. Albert Loperito, un autre éleveur, a déclaré, pour sa part, que la région dispose de pâturages adéquats mais le manque d’eau entraînera un conflit avec des milices armées qui en profiteront pour vendre du bétail. Proche de la corne de l’Afrique, le Kenya est régulièrement touché par ce phénomène climatique, la sécheresse extrême, qui avait durement affecté la région en 2016-2017 ainsi qu’en 2019. Actuellement, selon l’autorité publique de gestion des sécheresses, 1,1 million de citoyens vivant principalement dans les comtés du nord du pays ont besoin d’aide alimentaire en raison de la sécheresse, liée à des pluies trop faibles et mal réparties lors de la «petite» saison des pluies à partir de novembre. 

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