Le secteur mondial de l’eau s’y met

Dix compagnies spécialisées dans la gestion de l’eau ont rejoint «Race to Zero», une campagne mondiale pour à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Le français Suez, l’australien Yara Valley Water ou encore les quatre entreprises britanniques rejoignent en fait les 13% des villes mondiales de plus de 500.000 habitants et au moins un cinquième des 2.000 plus grandes entreprises publiques qui s’engagent à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre. Le zéro émission signifie l’équilibre entre les quantités de gaz émises et absorbées. Cette campagne est lancée en 2019 sous les auspices des Nations unies. Ses acteurs couvrent désormais près de 25% des émissions mondiales de CO2 et plus de 50% du PIB mondial, souligne l’ONU-Climat. Ces dix compagnies de l’eau nouvellement adhérentes emboitent le pas aux 19 grandes entreprises ayant déjà relevé leurs objectifs d’agir positivement dans 100 bassins versants caractérisés par le stress hydrique et d’assurer la résilience de l’approvisionnement en eau et des services d’assainissement à 100 millions de personnes, rappelle le communiqué de «Race to Zero». S’il n’est pas directement impliqué dans l’émission de gaz à effet de serre, le secteur de l’eau potable et l’assainissement subit les contrecoups du dérèglement du climat avec son corolaire, le stress hydrique. «Les impacts du changement climatique sur la rareté et la qualité de l’eau augmentent la demande en énergie pour accéder à la ressource, la transporter et pour rendre sa qualité suffisante pour être distribuée».  Cela se traduit, selon le Partenariat de Marrakech pour l’action mondiale en faveur du climat, par 10% des émissions totales de tels gaz. 
Le risque est que cette part augmente proportionnellement avec la raréfaction des ressources hydriques. Neuf catastrophes naturelles sur dix liées aux changements climatiques affectent l’eau, comme les sécheresses et les inondations.