Le secteur tertiaire demeure, de loin, le premier bénéficiaire du financement bancaire. En 2020, les crédits que lui ont octroyés les banques ont progressé de 6,1% sur un an (+38,6 milliards DH). Les prêts au secteur tertiaire se sont ainsi accrus à un rythme plus élevé que la moyenne du crédit bancaire. Celui-ci, pour rappel, a enregistré une hausse de 4,5% l’année dernière (+41 milliards de DH) pour se chiffrer à 958,1 milliards. C’est ce qui ressort de la dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) «Premiers résultats de l’année 2020». La croissance du crédit bancaire à ce secteur reflète une hausse de 23,1% des prêts accordés aux Hôtels & restaurants (+3,2 milliards de DH), de 6% pour ceux en faveur des activités financières (+8,6 milliards) et de 2,7% des crédits destinés aux particuliers et Marocains résidant à l’étranger (+8 milliards de DH).
L’année 2020 a également connu une orientation favorable pour les concours accordés au secteur secondaire dans un contexte de crise. Pour ce secteur, le financement bancaire s’est renforcé de 1,4% (+3,4 milliards de DH), s’accélérant ainsi après +1% enregistré en 2019. Cette légère accélération est portée essentiellement par une progression de 6,6% des crédits aux activités industrielles (+5,6 milliards de DH), de 11,5% aux activités extractives (+2,4 milliards) et de 1% au secteur du BTP (+940 millions. En revanche, les prêts alloués aux secteurs de l’électricité, du gaz et de l’eau ont chuté de 13,3% (-5,6 milliards de DH).
Pour ce qui est des crédits consentis au secteur primaire, ils ont diminué de 2,8% (-1 milliard de DH). Ce repli est «en lien avec le recul de la valeur ajoutée agricole de 8% en moyenne durant les 4 trimestres de 2020», explique la DEPF.
À noter que pour les créances en souffrance (CES), les taux les plus élevés sont relevés dans le textile (27,1%), le tourisme (22,2%), les matériaux de construction (22,1%) et les autres industries manufacturières (20%).
Rappelons que les créances en souffrance globales se sont exacerbées de 14,4% (+10,1 milliards de DH), leur plus haut niveau depuis 2014. Cette accélération découle notamment des sociétés non financières privées (+12% ou +4,8 milliards de DH) et de celles publiques (+171% ou +620 millions de DH). Face à la hausse des créances en souffrance, les banques ont renforcé leurs provisions de 11,7% à 54,2 milliards de DH. Ainsi, le taux de couverture de ces créances par les provisions spécifiques ressort à 67,7% en 2020.
Le secteur primaire, le parent pauvre du crédit bancaire en 2020
Suite au recul de la valeur ajoutée agricole de 8% en 2020, les crédits alloués au secteur primaire ont diminué de 2,8% sur un an. En revanche, les crédits octroyés ont augmenté de 6,1% pour le secteur tertiaire et de 1,4% pour le secondaire. Pour les créances en souffrance, les taux les plus élevés sont relevés dans le textile (27,1%), le tourisme (22,2%), les matériaux de construction (22,1%) et les autres industries manufacturières (20%).
Moncef Ben Hayoun
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19 Avril 2021
À 20:45