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S.E.M. Simon Martin : «Je suis impressionné par l’engagement du secteur privé marocain en faveur du climat»

À quelques jours du coup d’envoi de la COP 26, qui se tient cette année à Glasgow au Royaume-Uni, «Le Matin» a rencontré S.E.M. Simon Martin, ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, pour échanger sur les enjeux et les ambitions de ce sommet mondial. Décarbonation, contributions déterminées au niveau national, finance climat, investissements verts… autant de questions abordées avec le diplomate britannique qui évoque aussi l’avenir du partenariat avec le Maroc en matière de lutte contre les changements climatiques.

S.E.M. Simon Martin : «Je suis impressionné par l’engagement du secteur privé marocain en faveur du climat»

Le Matin : La COP 26 se tient dans quelques jours. Quels sont, selon vous, les enjeux de ce Sommet mondial sur le climat ?
Simon Martin :
La COP 26 sera le moment des décisions pour le monde. Nous avons montré la voie lors de la COP 21 à Paris, nous avons démarré sur ce chemin lors de la COP 22 à Marrakech. Maintenant, il s’agira de s’assurer que les pays du monde entier vont prendre les décisions et les actions nécessaires afin d’éviter un réchauffement de la planète de plus de 1,5°C. C’est possible, mais ce n’est pas gagné d’avance, donc nous visons de plus grandes contributions déterminées au niveau national (NDC).
Il faut, toutefois, remarquer que quand nous avons pris la présidence de cette COP, il y a deux ans, il y avait moins de 30% des pays du monde, qui se sont engagés pour atteindre l’objectif «zéro émission nette» de CO2 d’ici 2050. Aujourd’hui, ce sont plus de 70% des pays qui se sont engagés sur cette voie. Il s’agit là d’importants progrès et nous sommes certains que cela va continuer et que nous allons gagner d’autres engagements.
L’autre question cruciale de ce Sommet est le financement : comment trouver le moyen pour que les pays développés offrent un financement de 100 milliards de dollars par an, en faveur de l’action climatique dans les pays en développement ? Nous n’avons pas réussi jusqu’ici à réaliser cet objectif, mais avec les décisions qui seront prises à Glasgow, je suis confiant que nous l’atteindrons dans les plus brefs délais.
Mais comme l’a souligné mardi le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, lors de la rencontre action climat organisée par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, la CGEM et l’ambassade du Royaume-Uni, le financement n’est pas uniquement externe, car il s’agira également de diriger le secteur privé vers des projets de développement durable.
Dans ce sens, nos deux pays travaillent sur les moyens d’inclure les critères environnementaux dans les politiques d’investissement, peut-être y compris dans des fonds comme le Fonds Mohammed VI pour l’investissement. L’objectif est de s’assurer que tous les projets qui sont soutenus par de tels fonds soient en accord avec les principes de développement durable et de zéro émission nette de CO2. Il sera plus facile d’attirer le capital privé si les fonds souverains s’engagent dans la voie du développement durable.

Pensez-vous que les initiatives portées par le secteur privé, en matière de protection du climat, peuvent jouer le rôle de moteur pour pousser d’autres acteurs à leur emboîter le pas ?
Effectivement, je pense que c’est possible. Par exemple, si on prend en considération l’évolution des stratégies, telles que la responsabilité sociale des entreprises, il y a peut-être 20 ou 25 ans, seule une minorité des entreprises adoptaient un tel choix, alors que d’autres le considéraient comme un luxe. Maintenant, c’est devenu quelque chose de naturel dans les modes de vivre et d’opérer au sein des entreprises et c’est également devenu un impératif pour les actionnaires.
J’ai été impressionné, lors de ma rencontre mardi dernier, par l’engagement du secteur privé marocain pour la protection du climat. D’ailleurs, l’entreprise marocaine «Les Eaux Minerales d’Oulmès» s’est engagée sur le chemin «Race to Zero», en matière d’émissions de CO2, devenant ainsi la première entreprise de la région à annoncer son intention de rejoindre ce processus. J’ai confiance que d’autres acteurs vont suivre cette action pionnière et que cette approche sera très rapidement un avantage pour les entreprises qui peuvent l’intégrer. Je pense que cela deviendra, à l’avenir, tout à fait normal.

Le Maroc et le Royaume-Uni ont déjà collaboré dans des projets de développement durable. Quelles perspectives pour ce partenariat ?
Il existe beaucoup d’opportunités dans ce domaine. Nous sommes déjà investisseurs dans le domaine des énergies renouvelables, à travers le projet «Noor Ouarzazate». Nous avons également plusieurs entreprises britanniques présentes dans le Royaume dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, l’hydrogène vert, l’ammoniac vert, mais aussi dans la fabrication des équipements tels que les lampes solaires. Je pense que l’avenir de notre partenariat sera très actif et dynamique dans ce domaine. 


Entretien réalisé par Mohamed Sellam

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