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Solidarité : La société civile au pas de charge

Holdings, entreprises, grandes ou petites, professions libérales, salariés, étudiants, enfants… L’élan de solidarité qui caractérise le mois du Ramadan, et dont font preuve tant la société civile par sa mobilisation que le secteur privé à travers sa générosité en dons, suscite de plus en plus d’engouement, notamment à la faveur de la pandémie qui sévit et qui a fragilisé une grande partie de la population sur le plan économique. Distribution de kits alimentaires ou de packs ftour, accompagnement en santé et assistance médicale, tout y passe et la société civile cherche à aider par n’importe quel moyen. Cette ferme volonté, qui prend du grade durant le Ramadan, ne peut être que salutaire et gagnerait à être suivie. Tour d’horizon.

Casablanca

L’Association marocaine de solidarité sur tous les fronts

En parallèle à leurs actions ponctuelles tout au long de l’année, les bénévoles de l’Association marocaine de solidarité (AMS) sillonnent intensivement, durant le Ramadan, les rues et artères de la métropole. Objectif : apporter de l’aide, sous toutes ses formes, à ceux qui en ont besoin. Cette année, ce sont 250 packs alimentaires qui sortent chaque jour des locaux de l’AMS, un café fermé pour cause d’état d’urgence sanitaire suite à la décision des autorités et cédé par son propriétaire à l’AMS, qui en fait usage comme dépôt.
Chaque jour, les bénévoles de l’association s’y retrouvent à 15h afin de préparer les packs. Ils sont étudiants, salariés, sans emploi, enfants accompagnés de leurs parents, etc., tous animés par la même cause : aider son prochain. Vers 17h, les packs ftour sont prêts, ils contiennent des viennoiseries, du pain, du fromage, du jus, du yaourt et du lait, des dattes, de la chebbakia et un sandwich froid. Les packs sont ensuite chargés dans les voitures, puis les bénévoles se divisent en plusieurs équipes, chacune partant dans une direction, en ce sens que les lieux cibles sont nombreux.
Il y a lieu de citer l’hôpital Moulay Youssef, où les membres de l’association distribuent les packs aux pensionnaires, mais surtout à leurs familles, généralement venant de très loin et sans moyens à proprement parler. Une deuxième équipe se dirige vers l’orphelinat de Hay Hassani, où résident encore une trentaine de jeunes sur le point de le quitter.
Une troisième équipe met le cap sur l’ancienne Médina où les attendent plusieurs personnes en situation de rue, ainsi que des familles nécessiteuses, tandis qu’une quatrième équipe se charge de livrer leurs packs à des agents de sécurité et des femmes de ménage dans des établissements, et qui sont de permanence au moment de la prière du Maghreb, heure de la rupture du jeûne.
La communauté subsaharienne est également au cœur des préoccupations de l’AMS, dont les membres partent à sa rencontre dans les rues et boulevards de Casablanca. L’AMS effectue également des tournées à Derb Soltane et Lissasfa, ainsi que dans la nouvelle ville d’Errahma.
«À la veille du Ramadan, nous avons organisé une opération de distribution de paniers alimentaires. À ce jour, nous en avons distribué 500, avec un objectif de 1.500 paniers distribués avant la fin du mois sacré», explique Fatiha Mghoghi, présidente de l’AMS. Pour atteindre ses objectifs, l’association est accompagnée en dons par des holdings, des entreprises, des mécènes... 

Abdelhakim Hamdane


Moyen-Atlas

El Baraka Angels solidaire avec les habitants des zones enclavées

Pour le Ramadan 1442, l’Association El Baraka Angels s’est fixé comme objectif de distribuer des paniers contenant 35 kg de denrées alimentaires de première nécessité à 1.500 foyers dans des villages enclavés dans le Moyen-Atlas.
Selon Salwa Zine, présidente de l’Association, grâce à la confiance et à la générosité des donateurs, El Baraka Angels est en phase d’atteindre ses objectifs, et ce, malgré la pandémie qui a chamboulé beaucoup de domaines.
«À ce jour, nous avons déjà pu organiser une première distribution de 500 paniers aux habitants de plusieurs douars dans la commune d’Aït Tamlil relevant de la province d’Azilal. Une seconde opération est prévue pour ce mercredi 28 avril, avec comme cible 200 foyers relevant de la commune de Tazzarte dans la province d’Al Haouz, et une 3e prévue dimanche 2 mai prochain, au profit de 250 foyers à Imintanout dans la province de Chichawa», a-t-elle indiqué.
Plusieurs autres opérations de distribution de paniers alimentaires seront organisées incessamment par El Baraka Angels. Elles permettront d’atteindre les 1.500 foyers ciblés, voire plus.
À souligner que l’Association El Baraka Angels a vu le jour suite à une expédition humanitaire exceptionnelle à laquelle ont participé les fondateurs en tant que simples citoyens, en janvier 2013, au profit des habitants de la région d’Anfgou.
Un voyage qui a non seulement mobilisé la société civile, mais qui a aussi permis de rappeler l’existence de cet autre Maroc, celui de la montagne et de l’enclavement. C’est pour dire que dès le départ, les premières actions d’El Baraka Angels ont porté sur la nutrition et l’accès aux denrées alimentaires de première nécessité, en périodes de grand froid et durant le mois du Ramadan, pour des communautés habitant en zones montagneuses difficiles d’accès. 

Mohammed Drihem


Khouribga

L’Association Mohammadia de bienfaisance mobilisée durant le Ramadan

L’Association Mohammedia des œuvres sociales s’est distinguée, durant ce mois du Ramadan, à travers ses actions en faveur des personnes démunies, en particulier les veuves, les personnes âgées et celles en situation de handicap dans la province de Khouribga.
«En ces temps de pandémie, la solidarité et l’entraide sont essentielles pour soulager les familles modestes, notamment celles fragilisées par les incidences socioéconomiques de la crise sanitaire liée à la propagation de la Covid-19», explique Khadija Saih, présidente de cette association fondée en 1992.
Ainsi, ce sont plus 100 personnes qui ont déjà bénéficié de cette action hautement significative, à travers la distribution de paniers contenant chacun du sucre (5 kg), de la farine (20 kg), de l’huile (3 l), des lentilles (4 kg), du thé (500 g) et du concentré de tomate (1 kg), en plus de jus, de fromage, de la confiture et du beurre.
«Ces actions sont tributaires de la mobilisation de bienfaiteurs issus des villes de Khouribga et de Casablanca, ainsi que de la contribution d’une société de produits alimentaires», conclut Khadija Saih.
Rappelons au passage que les actions sociales de l’association sont multiples à travers les centres urbains et ruraux de la province de Khouribga. Elles concernent en particulier le domaine de la santé et de l’enseignement. 

Farid Bennar


Marrakech

«Pikala», le vélo de la solidarité

Au fin fond de la Médina de Marrakech, précisément au quartier Riad Laârousse, l’Association Pikala (vélo) a élu domicile. Sa vocation première, celle de dispenser des formations en mécanique vélo, enjolivées de mini-cours en marketing et gestion, en langues, etc., n’a pas empêché les membres de Pikala d’adapter un pan de leurs activités au mois du Ramadan. En effet, l’Association Pikala, accompagnée par un partenaire de longue date, l’Association Henna Café en l’occurrence, a lancé une opération de distribution de ftour dans la cité ocre. Henna Café se charge de fournir les repas, tandis que les bénévoles de Pikala se chargent de la distribution des packs depuis l’avènement du mois sacré.
«L’Association Henna Café est notre partenaire depuis longtemps. Elle travaille sur l’éducation, notamment les cours d’anglais, et à notre niveau, nous travaillons sur la mobilité verte et l’éducation à la sécurité routière. Nous avons deux approches différentes, mais dans la situation actuelle, il est très important de s’adapter à la circonstance, et nous avons ainsi trouvé le moyen d’établir une complémentarité entre nos actions», explique Cantal Bakker, fondatrice de Pikala.Au total, 150 packs ftour sont distribués chaque jour, dont 78 sont remis aux personnes nécessiteuses au niveau des ateliers de Pikala à Riad Laârousse, alors que les 72 restant sont distribués, à vélo par les bénévoles, aux quatre coins de la cité ocre. Ces derniers, au nombre d’une vingtaine, se relayent à raison de 3 bénévoles par jour, en plus d’un membre de l’association. Le pack est composé de pain, d’un fruit, de dattes, de chebbakia et de l’incontournable harira, et peut varier selon les jours pour inclure œuf, mssemmen ou fromage.
Les packs sont distribués au niveau du bureau de l’Entraide nationale, au «Mouqef» (place publique où se rassemblent des ouvriers proposant leurs services à la tâche), au niveau de deux Fondouks situés à Bab Lakhmiss, ainsi qu’au niveau de l’hôpital Ibn Tofaïl et du CHU Mohammed VI, à certaines personnes hospitalisées et à leurs familles. 

Abdelhakim Hamdane


Kénitra

L’Association Sanad au chevet des démunis

Conformément aux valeurs de solidarité et de partage, l’Association Sanad pour l’action sociale a organisé, à l’occasion du mois sacré du Ramadan, une opération de distribution de kits alimentaires en faveur des familles nécessiteuses.
Cette opération, organisée en partenariat avec l’ONG «Secours islamique France», concerne plus particulièrement les veuves, les personnes en situation de handicap et les personnes au chômage ou en situation précaire. Compte tenu de la situation d’urgence sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, l’Association Sanad a fait appel à des associations locales ayant acquis une grande expérience dans le domaine caritatif, notamment l’Association musulmane de bienfaisance de Kénitra et l’Association Al Karama des personnes en situation de handicap. Ces dernières se sont chargées de la distribution de 1.900 paniers alimentaires au domicile des bénéficiaires, et ce, afin d’éviter tout risque de rassemblement.
Il est à rappeler que l’Association Sanad pour l’action sociale a été créée en 2019. Elle regroupe en son sein des bénévoles de différents horizons, connus pour leur dévouement pour la cause sociale. Cette jeune association compte à son actif plusieurs opérations, à commencer par la distribution de denrées alimentaires en faveur des familles démunies au début de l’état d’urgence sanitaire, ainsi qu’une autre opération lors de l’Aïd Al Adha de l’année dernière.
À noter qu’en plus des actions ponctuelles ou de circonstances, l’Association Sanad a établi un programme ambitieux dans lequel figure la prise en charge des orphelins au sein de leurs familles, tant pour l’habillement et l’alimentation que pour le suivi scolaire et médical.
Dr Taoufik Lahlou, son président, précise que 200 orphelins ont été pris en charge dans une première étape, en accordant la priorité aux familles ayant le plus d’orphelins ou d’enfants en situation de handicap. Il s’agit, indique-t-il, d’un parrainage qui s’étalera sur toute l’année. L’Association envisage, par ailleurs, la réalisation de projets tels que le creusement de puits et leur équipement de pompes alimentées par l’énergie solaire au niveau du monde rural, ainsi que la remise de matériel médical au profit d’hôpitaux et de Centres de santé au niveau de plusieurs communes. 

Driss Lyakoubi


Fès

Élan de solidarité de la société civile en faveur des familles nécessiteuses

La société civile et des généreux bienfaiteurs de la ville de Fès se sont mobilisés pour apporter une aide humanitaire en ce mois sacré aux personnes dans le besoin, surtout en cette période fortement impactée par la pandémie de la Covid-19. En effet, des associations et des mécènes, qui ont choisi de travailler dans l’anonymat total, ont contribué à alléger le lourd fardeau de la consommation alimentaire qui pèse sur les foyers démunis durant le Ramadan.
En ce sens, une association locale apporte discrètement son aide alimentaire à des foyers nécessiteux dans l’ancienne médina, en leur fournissant des produits de première nécessité ou en leur procurant des bons d’achat pour s’approvisionner dans les grandes surfaces.
De même, des bienfaiteurs assurent de manière anonyme un soutien en nature ou en espèces, soit à leurs proches qui se trouvent dans le besoin, soit aux familles humbles et dignes qui n’osent pas tendre la main. Ils ciblent les foyers démunis, les veuves, les femmes et enfants abandonnés, les orphelins et les personnes en situation de précarité ou de handicap.
Parallèlement, d’autres associations, dont certaines à connotation politique, saisissent l’occasion de l’approche des échéances électorales et apportent discrètement leur assistance aux foyers, tout en les priant de ne pas les oublier le jour du scrutin…
Par ailleurs, des acteurs associatifs s’activent également pour venir en aide aux citoyens dont la situation s’est aggravée avec le marasme causé par la pandémie du nouveau coronavirus avec la perte d’emploi, le chômage forcé, la fermeture d’entreprises, de cafés, de restaurants et autres commerces avec le confinement et le couvre feu pour la lutte contre la propagation de la pandémie.
Un élan de solidarité salutaire qui prouve que la société civile et les généreux bienfaiteurs sont soucieux de faire acte de bonté et de générosité, en appliquant scrupuleusement les percepts fondamentaux de l’islam, religion de piété, de fraternité, de compassion et d’entraide mutuelle. 

Kaddour Fattoumi

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