Le chantier de la dématérialisation a démarré il y a plusieurs années au Maroc, notamment dans le cadre de la stratégie e-gov, avec la mise en place d’un ensemble de projets réunissant les acteurs de l’écosystème (institutions publiques, fédérations sectorielles, entreprises, startups…) pour la transformation des services publics. L’émergence de la pandémie de la Covid-19, il y a plus d’un an, a rendu plus urgent le passage vers le digital, compte tenu de la question sanitaire, accélérant la mise en place des projets au service des citoyens.
Le programme «Startup d’État», de l’innovation au cœur de l’administration
Le digital est en train de changer le visage de notre pays à plusieurs échelles, porté par une jeunesse inventive et créative. Et pour accompagner et soutenir cet écosystème au service notamment de la digitalisation de l’administration, l’Agence de développement digital (ADD) et l’Agence française de développement (AFD) ont lancé un programme innovant et ambitieux baptisé «Startup d’État». Ce programme de conception agile de services publics numériques, inspiré de la méthode utilisée au sein de l’incubateur public français Beta.gouv.fr, vise à conduire une expérimentation complète de mise en œuvre d’un dispositif de startups d›État au sein de l›administration marocaine et à permettre à l’ADD et aux administrations partenaires d’appréhender cette méthode par la pratique.
Mais qu’est-ce qu’une Startup d’État ? C’est un service public numérique développé par une équipe autonome pour répondre à un problème concret lié à une politique publique. Elle a pour objectif d’améliorer un service public et n’a, le plus souvent, pas de personnalité juridique propre au moment de son lancement.Pour sa première année, ce sont 180 candidats qui ont participé à l’appel à projets intra-prenariaux lancé au sein de 8 administrations et entreprises publiques marocaines. Le 17 décembre 2020 a connu l’organisation d’un hackathon, impliquant une dizaine de finalistes, qui a permis de désigner deux candidats gagnants : Yassine Moumad, au ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports, et Salima Hda au niveau de Bank Al-Maghrib. Le premier lauréat propose un projet qui consiste à développer la production de contenus audio visuels destinés aux réseaux sociaux à travers la transformation des Maisons des Jeunes et la seconde lauréate s’est distinguée avec un projet d’accélération de l’éducation financière au Maroc. «En mettant en œuvre ce projet, nous souhaitons expérimenter cette démarche de startup d’État au sein de l’administration marocaine et permettre aux intra-preneurs d’explorer d’ores et déjà des solutions concrètes à une ou deux problématiques liées à l’amélioration des services publics. En fonction des résultats, cette démarche pourrait être généralisée par la suite», avait indiqué Sidi Mohammed Drissi Melyani, DG de l’ADD à l’occasion.Les deux lauréats de ce programme bénéficient d’un accompagnement tout au long de cette année 2021 par une équipe constituée d’experts de l’innovation dans les services publics pour créer ou améliorer dans un délai court un service public.