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Le groupe Crédit du Maroc (CDM) appréhende l’avenir avec une stratégie «ambitieuse». La banque, qui a fait preuve de résilience face à la crise en 2020, met sur les rails un nouveau projet d’entreprise. Baptisé «Tajdid 2022» (Renouvellement), le plan du groupe concourt vers un seul objectif : «être la banque préférée de ses clients, utile, responsable et performante, portée par l’engagement de ses collaborateurs». Bref la meilleure banque de la place. Concrètement, la feuille de route à laquelle l’institution consacre 1 milliard de DH d’investissement prévoit l’installation d’un nouveau Core Banking System dont la mise en production est programmée pour 2023. «Le nouveau système assurera à la banque un fonctionnement au quotidien sécurisé et une agilité renforcée», fait valoir Bernard Muselet, président du directoire du groupe, le 2 mars, lors d’un webinaire consacré à la présentation des résultats annuels de la banque (www.lematin.ma).
Un autre chantier, l’accélération sur le digital pour une expérience client «optimale». Ainsi, la banque planche sur l’installation à partir de cette année de solutions digitales «innovantes au service des clients et des collaborateurs». Le tout assorti d’un nouveau modèle de distribution 100% humain et 100% digital. Cela se traduira, à partir de cette année et jusqu’en 2023, par une vaste opération de modernisation du réseau d’agences. Le nouveau modèle alliera donc le digital et le contact physique en agence pour une meilleure satisfaction de la clientèle.
La banque table sur une croissance de plus de 10% de son PNB
Sur le plan comptable, CDM, en étroite relation avec le groupe Crédit Agricole SA, compte poursuivre la mise en œuvre de l’usage des indicateurs bâlois avancés, qui entraîneront de «profonds» changements dans la conduite de ses activités. Il s’agit, en effet, d’adapter la politique d’allocation des fonds propres aux activités, garantir la fiabilité des informations sur les risques et renforcer la capacité d’anticipation de ces derniers. Selon le management du groupe, les processus impactés ont été identifiés et les chantiers nécessaires à leur adaptation seront engagés selon un planning établi par une équipe projet et validé par le Comité de pilotage des risques, présidé par le président du directoire. L’aboutissement de l’ensemble de ces chantiers devrait permettre à la banque de conquérir pas moins de 300.000 nouveaux clients et une croissance de plus de 10% de son produit net bancaire (PNB). Rappelons que le groupe a réalisé, en 2020, des performances commerciales et financières résilientes. Ainsi, les emplois clientèle affichent une baisse limitée de 0,7% à 43,89 milliards de DH. En dépit du contexte de crise, les crédits aux particuliers ont résisté, clôturant l’exercice avec des encours quasi stables (-0,4%). Cette évolution est portée principalement par les crédits à l’habitat dont l’encours s’accroît de 2,1%. En revanche, les crédits à la consommation se replient de 9,3%. Pour leur part, les crédits aux entreprises parviennent à limiter l’impact de la crise sanitaire, en contenant leur baisse à 0,3% pour s’établir à un peu plus de 23 milliards de DH. La banque affiche un produit net bancaire, en léger repli de 0,9% à 2,381 milliards de DH. Cette baisse, le management du groupe l’attribue à la marge sur commissions qui se contracte de 8,1% pour atteindre 385,5 millions de DH. Cette évolution est liée notamment à la baisse des flux en agence et des flux monétiques en lien avec le confinement et au recul de l’activité import/export. Le résultat net part du groupe, quant à lui, s’établit à 190,3 millions de DH, en chute de 62,6% sur un an. Le coût du risque consolidé s’est amplifié de 124,7% à 721,7 millions de DH.
