Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Nation

Les syndicats célèbrent virtuellement le 1er Mai pour la deuxième année consécutive

Les restrictions sanitaires liées à la Covid-19 n’ont pas empêché les centrales syndicales de célébrer les festivités annuelles du Premier Mai, du moins virtuellement. Elles ont ainsi lancé à cette occasions des appels aux travailleurs, prononcé les discours mobilisateurs et exprimé leur griefs à l’égard du gouvernement.

Les syndicats célèbrent virtuellement le 1er Mai pour la deuxième année consécutive

Le Premier Mai est une occasion annuelle où les partenaires sociaux s’expriment sur le bilan des réalisations et exposent la liste de leurs revendications, exprimées à travers des meetings et des défilés, notamment de la part des travailleurs affiliés aux différentes centrales syndicales. Mais cette année, comme celle d’avant, ils ont été privés de le faire sur le terrain. En effet, les pouvoirs publics ont interdit toutes les célébrations sur le terrain pour éviter toute violation de l’état d’urgence sanitaire, notamment les risques que représentent les rassemblements dans les espaces publics.

Cependant, comme l’année dernière, les centrales syndicales et leurs militants se sont rabattus sur le monde virtuel pour s’exprimer, scander leurs revendications et dénoncer les atteintes au droit syndical. Ce qui en a fait, malgré la conjoncture pandémique, un Premier Mai festif pour les militants syndicalistes. En effet, les centrales syndicales ont eu un agenda chargé, mobilisant durant cette journée leurs troupes à travers l’appel habituel du Premier Mai. Les secrétaires généraux, à partir des quartiers généraux de leurs syndicats, ont prononcé les discours habituels et dressé le bilan social de l’année. Quels sont donc les mots d’ordre formulés par les organisations syndicales et les messages véhiculés par l’ensemble des partenaires sociaux ?
«Ensemble pour faire face aux régressions sociales et imposer le respect du droit syndical». C’est le leitmotiv autour duquel l’Union marocaine du travail (UMT) a mobilisé ses militants. À cette occasion, le secrétaire général de la centrale, Miloudi Moukharik, a critiqué les actions du gouvernement entreprises (ou non entreprises) pour faire face à la pandémie. Il a mis l’accent sur l’impact négatif de la pandémie sur la situation sociale des travailleurs privant des milliers de personnes de leurs emplois. Il a, dans ce sens, indiqué que le nombre des licenciements a atteint 600.000 et environ 1,5 million de postes affectés, secteur informel inclus. Il a regretté le fait que la crise sanitaire n’ait pas empêché le gouvernement d’essayer de faire adopter des lois qui portent atteinte aux droits de la classe ouvrière, faisant référence  au projet de loi sur la grève que rejettent les syndicats. Évoquant le dialogue social, il a déclaré qu’«au lieu d’instaurer un dialogue social responsable et constructif, le gouvernement n’a pas tenu la session d’avril 2021 du dialogue social, laissant traîner des dossier épineux, ce qui a donné lieu à des mouvements sociaux», a-t-il regretté dans son allocution adressée à travers les réseaux sociaux aux umtistes.

«Non à l’exploitation de la conjoncture actuelle pour attenter aux droits, libertés et acquis sociaux». C’est un autre slogan mobilisateur lancé par la Confédération démocratique du travail (CDT). Dans une allocution prononcée au nom du bureau exécutif de la centrale, la Confédération a, pour sa part, émis une série de critiques à l’égard du gouvernement. Elle a rappelé son opposition à toute action susceptible de porter préjudice au pouvoir d’achat des citoyens et sa prédisposition à lutter pour l’augmentation des salaires, la baisse de l’impôt sur le revenu et la justice fiscale. À cet égard, la CDT a estimé que le gouvernement a persisté dans ce qu’elle a qualifié d’«approche unilatérale» dans la prise des décisions en cherchant à adopter des lois restrictives pendant la période de confinement, profitant du gel du dialogue social, faisant état d’une année blanche concernant le dialogue social aux plans central, sectoriel et local.
De son côté, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) a célébré cette année les festivités du Premier Mai sous le signe d’«Une lutte renouvelée pour une justice sociale». Elle a ainsi appelé à une mobilisation pour l’instauration d’une justice sociale qui sauvegarde les droits des travailleurs, consolide leurs acquis et garantit leur droit à une vie décente. À l’instar des autres syndicats, elle a mis en garde contre toute exploitation de la crise sanitaire pour étouffer les libertés syndicales et porter atteinte aux droits et acquis de la classe ouvrière.

Pour sa part, l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a choisi de célébrer le Premier Mai sous le mot d’ordre «Déterminés et unifiés pour la protection des droits et des libertés». Le syndicat a appelé le gouvernement, dans une allocution prononcée à cette occasion, à accélérer la mise en œuvre de l’ensemble de ses engagements contenus dans les accords sociaux des années 2011 et 2019. Le syndicat a également appelé à mettre en œuvre les mécanismes du dialogue social national, à retirer le projet de loi sur la grève et à le remettre sur la table du dialogue social, tout en exprimant son rejet de tous les modes de travail fragiles dans les secteurs public et privé. 

Lisez nos e-Papers