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Les syndicats optimistes après leur première rencontre avec Chakib Benmoussa

C’est dans un climat positif qui prête à l’optimisme que se sont déroulées les premières rencontres entre le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, et les secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs du secteur de l’enseignement. Ces rencontres ont été émaillées des protestations des enseignants-cadres des Académies qui ont investi la rue, signant ainsi la première manifestation sous le gouvernement Akhannouch.

Les syndicats optimistes après leur première rencontre  avec Chakib Benmoussa
Chakib Benmoussa recevant, le 15 octobre 2021, les syndicats du secteur de l'enseignement.Ph. DR

Chakib Benmoussa a reçu, vendredi 15 octobre, en petit comité, Abdelghani Erraki, SG du Syndicat national de l’enseignement (SNE), affilié à la CDT, Miloud Maassid (UMT), Youssef Alakouch, SG de la Fédération libre de l’enseignement, affiliée à l’UGTM, Abderazak El Idrissi, SG de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), et Sadek Rghioui (FDT). Bien qu’aucun communiqué de presse n’ait été émis par le ministère – hormis des posts sur Facebook et Twitter –, les déclarations à la presse et les communiqués publiés par certains syndicats à l’issue de ces entrevues portent à croire que, pour les partenaires sociaux, cette reprise du dialogue, qui était au point mort, est appréciée.  

La FNE, dans un long communiqué, dit être entièrement disposée à reprendre le dialogue en vue d’apporter des solutions aux problèmes qui affligent le secteur de l’enseignement. Tout en déplorant les actions en justice engagées contre les enseignants-cadres des Académies, Abderazzak El Idrissi a appelé à mettre un terme à ce dossier en les intégrant dans le statut fondamental des fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale, et ce après une refonte de celui-ci. Le SG de la FNE a également exhorté le ministre à précipiter, notamment, l’adoption des décrets rectificatifs afférents aux cadres de l’administration pédagogique, aux cadres d’orientation et de planification, aux porteurs de diplômes d’enseignement supérieur et de doctorats, aux adjoints techniques et administratifs et aux enseignants chargés hors-cadre.  M. El Idrissi a aussi évoqué les problèmes auxquels font face d’autres catégories du corps enseignant (tels les inspecteurs ou les professeurs agrégés, les éducateurs du préscolaire…), de même que les problèmes opposant syndicalistes et responsables dans certaines Académies régionales. 
Le dirigeant syndical a aussi abordé les aspects liés aux infrastructures et aux équipements, lit-on dans le communiqué. Et de souligner que le ministre a, quant à lui, insisté sur le maintien de ces rencontres et sur la nécessité d’œuvrer à la résolution des problèmes soulevés, dans la mesure des moyens disponibles, tout en mettant l’accent sur le point relatif à l’adoption d’un nouveau statut fondamental unifié des personnels du ministère de l’Éducation nationale. 

De son côté, le Syndicat national de l’enseignement (affilié à la CDT) a indiqué, dans un communiqué, que l’entrevue avec le ministre Benmoussa a été une occasion pour faire part de sa vision pour un enseignement gratuit, accessible à tous, en phase avec les exigences actuelles et pavant la voie à la société de connaissance. Le SNE a, par ailleurs, demandé au ministre de rompre avec certaines conceptions qui cantonnent l’éducation au rang de «secteur non productif» et de renoncer à l’approche sécuritaire face aux revendications des différentes catégories de personnel enseignant, fait savoir la même source. Cette entrevue a été l’occasion pour Abdelghani Erraki de présenter au ministre une note préliminaire visant à faire bouger les 26 dossiers en suspens depuis le mandat de son prédécesseur Saaïd Amzazi, ajoute le communiqué, signalant que le ministre s’est montré réceptif à la poursuite du dialogue là où il s’était interrompu auparavant. 
Le département de Chakib Benmoussa a indiqué, pour sa part, sur sa page officielle sur Facebook, que ces rencontres préliminaires ont pour objectif de poser les jalons pour l’avenir en élaborant une feuille de route commune, en instaurant la confiance et en favorisant le dialogue aux fins d’améliorer la situation du corps enseignant et de faire évoluer le niveau des élèves et des étudiants.

Les enseignants-cadres des AREF envahissent à nouveau les rues. Quelles sont leurs revendications ?
Les enseignants-cadres des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) sont à nouveau descendus dans la rue. Alors qu’une accalmie était espérée après les fortes annonces faites pendant la campagne électorale à l’endroit des enseignants, lors de la présentation du programme gouvernemental, eux semblent sceptiques quant à ces promesses et intentions. «Vous voulez nous faire part de votre bonne volonté ? Faites marche arrière sur la politique de contractualisation !» dixit Othmane Errahmouni, coordinateur régional de la «Coordination des enseignants à qui on a imposé la contractualisation». 

En réponse à une question du «Matin» sur la disposition des représentants de Coordination à s’asseoir à la table de dialogue avec les autorités de tutelle, M. Errahmouni a affirmé qu’«ils étaient tout à fait disposés à dialoguer, à condition que le décret sur la contractualisation, adopté en 2016, soit annulé dans un premier temps». «Après, on peut discuter des modalités pour intégrer les enseignants contractuels dans la fonction publique», a-t-il ajouté. 
«Notre mobilisation vise à faire annuler ce décret et à sauvegarder, par lâ même, la gratuité de l’école publique», a-t-il fait savoir. «Si le pouvoir central essaie de renvoyer la balle dans le camp des Académies régionales (dans le cadre des SEGMA), celles-ci auront recours à l’augmentation des frais d’inscription pour couvrir leurs dépenses, ce qui revient à porter préjudice à la gratuité de l’école publique», a expliqué M. Errahmouni, avançant l’exemple des Centres de la formation professionnelle. «Il s’agit là d’une véritable privatisation !» a-t-il soutenu. «Nous sommes prêts à dialoguer sur cette base (l’annulation dudit décret)», a-t-il ajouté, affirmant que la Coordination compte mener des formes de contestation au niveau local et régional, et également national avec une marche nationale prévue le 16 novembre prochain à Casablanca, qui sera suivie par la tenue d’un Conseil national. 

Hicham Oukerzaz

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