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«La Syrie a utilisé des armes chimiques lors d’une attaque en 2018»

«La Syrie a utilisé des armes chimiques lors d’une attaque en 2018»
Les enquêteurs de l’OIAC ont interrogé 30 témoins, analysé des échantillons prélevés sur les lieux et des images satellites afin de parvenir à leurs conclusions. Ph. Reuters

L’armée de l’air syrienne a utilisé du chlore lors d’une attaque dans la ville de Saraqeb en 2018, a annoncé lundi l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) après une enquête. Il s’agit du deuxième rapport de l’équipe d’identification et d’enquête (IIT) de l’OIAC, qui a désormais le pouvoir de désigner l’auteur d’une attaque chimique. L’ITT a «conclu que des unités de l’armée de l’air arabe syrienne ont utilisé des armes chimiques le 4 février 2018 à Saraqeb», à une cinquantaine de kilomètres au sud d’Alep, a déclaré l’organisation basée à La Haye dans un communiqué. Le rapport établit «qu’il existe des motifs raisonnables de croire» qu’un hélicoptère militaire de l’armée de l’air syrienne «a frappé l’est de Saraqeb en larguant au moins un cylindre». «Le cylindre s’est rompu et a libéré du chlore sur une grande surface, affectant 12 personnes», précise le rapport. Les enquêteurs de l’OIAC ont interrogé 30 témoins, analysé des échantillons prélevés sur les lieux, examiné les symptômes signalés par les victimes et le personnel médical, ainsi que des images satellites afin de parvenir à leurs conclusions. 

Les enquêteurs ont indiqué «regretter» que le régime syrien leur ait refusé l’accès au site même de l’attaque, malgré des demandes répétées. Malgré de fortes objections de la part de la Syrie et de ses alliés, dont Moscou, une majorité des 193 États membres de l’OIAC avaient autorisé en 2018 l’Organisation à désigner l’auteur d’une attaque chimique et non plus seulement à documenter l’utilisation d’une telle arme. Le gouvernement syrien a toujours nié toute implication dans des attaques chimiques, affirmant avoir remis tous ses stocks d’armes chimiques sous supervision internationale aux termes d’un accord conclu en 2013. 
Les enquêteurs de l’OIAC ont, eux, estimé que les ordres ayant conduit à l’attaque de Saraqeb en 2018 devaient provenir de hauts responsables, et qu’il n’y avait aucune indication que des «éléments ou individus solitaires» en soient à l’origine. Selon l’ONU, Damas n’a toujours pas répondu à 19 questions posées depuis des années sur des installations qui auraient pu être utilisées dans la production ou le stockage d’armes chimiques. 

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