Près de 18 ans après l’adoption du système d’enseignement «LMD» (licence, master, doctorat), le Maroc se prépare pour basculer vers le système de «Bachelor» à partir de la prochaine rentrée universitaire. Cette nouvelle réforme qui vient en réponse aux attentes de la société et du marché du travail vise la mise en place d’un dispositif plus efficient de nature à promouvoir les compétences de l’étudiant.
Selon le responsable gouvernemental, l’adoption de ce nouveau système était prévue pour cette rentrée universitaire, mais elle a été retardée en raison de la conjoncture actuelle, marquée par la propagation de la Covid-19. Ainsi, le nouveau système sera mis en œuvre à partir de l’année prochaine selon une approche graduelle et expérimentale, sachant que 12 universités nationales ont déjà exprimé leur désir de s’engager dans ce nouveau projet pédagogique.
S’agissant des objectifs de ce nouveau système, ils s’annoncent très ambitieux. Le ministère table, avec la mise en œuvre de ce programme, sur l’amélioration du rendement interne des établissements à accès ouvert à travers la limitation des déperditions et le renforcement du taux de diplomation. Les autres ambitions affichées concernent l’amélioration de l’employabilité des étudiants en renforçant la maîtrise des langues étrangères, le développement personnel, les soft-skills, la culture générale et la facilitation de la mobilité internationale en adaptant le système marocain aux standards internationaux, à travers l’adoption du diplôme le plus délivré au monde.Une évaluation de l’ancien modèle, adopté par les universités marocaines avait dévoilé plusieurs insuffisances, notamment un taux de décrochage universitaire important. Selon des statistiques officielles, le nombre d’étudiants ayant décroché une licence en 2018-2019 se limitait à 118.000 lauréats, alors que les nouveaux inscrits atteignaient 264.000 étudiants. C’est dire l’importance du taux de déperdition. À cela s’ajoutent d’autres lacunes relevées, notamment une faiblesse des acquis disciplinaires et une absence de système d’orientation efficient, ainsi que l’inexistence de formations en soft skills et une implication insuffisante des partenaires socio-économiques. Ce qui engendre des profils de faible qualité sur le marché de l’emploi et des formations inadaptées aux besoins. Ainsi, le taux de chômage des licenciés atteint 19%. Une situation due notamment à l’inadéquation du système avec le marché du travail.