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«Le système de santé marocain peut s’inscrire dans une stratégie de collaboration régionale grâce aux clusters de recherches régionaux»

Amref Health Africa a organisé, du 8 au 10 mars, la Conférence internationale de 2021 pour le programme de santé en Afrique (AHAIC 2021), sur le thème «Une décennie d’action : entretenir la dynamique pour parvenir à la CSU en Afrique».Cet événement a été marqué par le lancement, le mardi 9 mars, du premier Africa Sustainability Index (l’indice de durabilité de l’Afrique), dans le cadre de l’initiative FutureProofing Healthcare. Dr Saber Boutayeb, professeur en oncologie médicale à l’Université Mohammed V à Rabat, qui faisait partie des participants à cette conférence, nous parle, dans cet entretien exclusif, de l’importance du rôle de la collaboration régionale pour encourager l’innovation dans le secteur de la santé à l’échelle du continent.

«Le système de santé marocain peut s’inscrire  dans une stratégie de collaboration régionale grâce  aux clusters de recherches régionaux»

Le Matin : Parlez-nous un peu de vous et de votre rôle dans l’indice de durabilité de l’Afrique.
Dr Saber Boutayeb
: Je suis oncologue médical, enseignant à l’Université Mohammed V et responsable de l’hôpital de jour de l’Institut national d’oncologie.
Je m’intéresse particulièrement aux problématiques d’accès aux soins et à l’innovation. J’ai été contacté dans le cadre de «l’Indice de durabilité de l’Afrique» en tant qu’expert de la recherche médicale, entre autres, dans celle de l’oncologie médicale. Mon rôle est de superviser avec les autres panélistes le développement de l’indice et d’orienter ses domaines d’intérêt pour s’assurer que nous mettons en évidence les interventions nécessaires pour ce dont les patients ont besoin maintenant et à l’avenir.

Qu’est-ce que le «Africa Sustainability Index» ?
Africa Sustainability Index est une initiative qui vise à accélérer et à soutenir l’évolution future des soins de santé en suivant et en mesurant les progrès accomplis par les pays africains dans ce domaine et en orientant les politiques vers des systèmes de santé plus durables, personnalisés, intégrés et totalement digitalisés.
Bien qu’il existe d’autres indices dans d’autres régions, l’Indice de durabilité de l’Afrique est un outil stratégique en ligne, le premier du genre, qui fournit une vue d’ensemble unique de l’état actuel de 18 systèmes de santé en Afrique.

À quoi ressemble un système de santé durable en Afrique ? Et qu’en est-il au Maroc ?
Le système de santé durable en Afrique peut se traduire, entre autres, par l’accessibilité des soins de santé sur le continent. En effet, l’accès à la santé est l’un des principaux problèmes qui minent le système de santé africain. Alors pour pallier ce problème, nous devons relever ce défi en assurant la viabilité des soins de santé et en permettant aux communautés d’avoir les ressources nécessaires pour accéder aux soins de santé.
Le système de santé marocain peut s’inscrire dans une stratégie de collaboration régionale grâce aux clusters de recherches régionaux où les pays africains collaborent entre eux pour fournir une assistance et des financements en faveur du développement du secteur. Cette collaboration peut aussi couvrir les projets de recherche innovants et le partage des données tout en donnant la priorité aux partenariats public et privé (PPP).
Un excellent exemple de PPP au Maroc, est la MAScIR – la Fondation marocaine pour la science, l’innovation et la recherche avancées – qui a su fixer un cadre pour les contrats de recherche avec les fabricants facilitant ainsi la conclusion des accords de collaboration avec des centres de recherche et des acteurs universitaires.

Vous mentionnez la résilience des systèmes de santé. Qu’avons-nous appris sur les systèmes de santé africains à la suite de la pandémie Covid-19 ?
La pandémie Covid-19 a non seulement affecté notre santé, mais elle a également mis à l’épreuve nos systèmes de santé. En Afrique, nous avons très vite ressenti l’impact de la Covid-19 en raison de la forte pression subie par nos systèmes de santé.
Pour ce qui concerne les leçons à tirer suite à la crise de la Covid-19, nous avons compris que la communication autour de l’avenir de la santé est la clé, d’où le lancement de L’Indice de durabilité de l’Afrique. L’indice qui vise à identifier les principaux facteurs qui affectent la capacité des systèmes de santé à faire face à la pression. Les données de l’Indice peuvent être utilisées pour orienter les politiques qui permettent aux systèmes de santé de continuer à gérer la crise et à s’en remettre. Elles peuvent également servir de base aux mesures permettant de mettre en place des systèmes de santé plus résistants, prêts à faire face à la fois aux crises sanitaires et aux besoins de santé actuels de la population.

Il existe six signes vitaux : l’accès, le financement, l’innovation, la qualité, l’état de santé et des facteurs plus généraux. Lequel de ces facteurs est le plus important à vos yeux ?
Tous les signes vitaux sont importants, mais l’innovation est une chose qui me passionne, car à mon avis, l’innovation passe par la collaboration, ce qui permettra d’assurer l’avenir des systèmes de santé africains.

Quelles sont les limites des données ?
Malgré la rigueur de la méthodologie, l’indice n’est pas sans faille, par conséquent, nous devons nous concentrer sur la collecte de données, qui a toujours été un défi dans notre région. Aujourd’hui, les données disponibles sur les systèmes de santé ne sont pas cohérentes vu le manque d’informations fiables à ce sujet. 

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