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«Tâanat fi dahri al hawae» de Mohamed Belmou, un ensemble de poésies tragiques qui s’ouvrent sur la souffrance

«Tâanat fi dahri al hawae» de Mohamed Belmou, un ensemble  de poésies tragiques qui s’ouvrent sur la souffrance
Présentation du recueil de Belmou avec Mohamed Chiguer et Fatiha Nouhou.

Le hall du Théâtre national Mohammed V a accueilli, récemment, la présentation et la signature du dernier recueil de Mohamed Belmou. Il s’agit de «Tâanat fi dahri al hawae», comprenant 15 poèmes, édité par les publications de l’Association de la pensée plastique en décembre 2019, mais dont les cérémonies de signature avaient été retardées à cause de la propagation de la pandémie de la Covid-19.

Organisée par l’Association de la pensée plastique et le Théâtre national Mohammed V, avec le soutien de la Direction régionale du secteur de la Culture de la région de Rabat-Salé-Kénitra, cette rencontre a été animée par la poétesse et journaliste Fatiha Nouhou, avec une présentation du recueil par le docteur Mohamed Chiguer, professeur de philosophie à l’Université Mohammed V et chercheur en esthétique. Ce dernier n’a pas manqué de vanter la finesse de la personnalité de Belmou qui est très proche des valeurs humaines et un poète qui a su rendre son expérience personnelle une expérience universelle pouvant même se rapprocher des autres expériences vécues, à travers tout ce que peut endurer l’humain dans son quotidien. «Belmou a vécu des moments difficiles dans sa vie. Mais cela ne l’a pas empêché de continuer à écrire. 

Au contraire, il est devenu plus conscient du fait que la vie, dans l’une de ses dimensions, est une tragédie qu’il a transformée en un discours essentiel dans son écriture poétique auquel il accède avec les outils du poète, par le biais d’expressions très profondes et avec une finesse aussi maîtrisée», précise le docteur Chiguer. Et d’ajouter que le titre très significatif du recueil «Tâanat fi dahri al hawae» peut en lui-même être une poésie. «Quand le titre réussit à rassembler et à refléter le contenu du texte, c’est déjà un grand acquis pour le recueil. 

En étudiant ce recueil, j’ai trouvé que la poésie tragique est un élément créatif pour le poète qui travaille sur la tristesse, non pas comme un destin et des pleurs, mais comme un stimulus pour la jeunesse pour la vie et la résistance de celle-ci», indique le professeur Chiguer. Sachant que cette poésie tragique, dans le recueil de Belmou vient, ainsi, suite à la tragédie de la perte et de la séparation, le poète ayant souffert de la mort de sa petite-fille à l’âge de deux ans des suites d’un cancer, amertume qu’il a exprimée par les poèmes «Reviens Arij pour que l’on danse», dans lequel il formule l’horreur de la tragédie et son énormité, puis «Un arc et un arc», et «Je n’ai pas de main» où il raconte son incapacité à faire quoi que ce soit pour sauver Arij. 

Le professeur de philosophie explique, à ce propos, que la nature de la tristesse ne se limite pas à la souffrance personnelle, mais s’ouvre à la souffrance humaine, où les manifestations de la pauvreté, de l’injustice, des guerres, des drames et des catastrophes, et ce qu’elles laissent derrière elles, renforcent le sentiment de tristesse et de trahison auquel toute personne est exposée. 

Toutefois, dans son intervention, le poète Mohamed Belmou souligne que son recueil aborde des problèmes personnels, sociaux et humanitaires que le titre du livre réduit à la trahison à laquelle l’air est exposé dans son vrai sens, à travers la propagation des armes nucléaires, chimiques et bactériennes, puis la pollution et les changements climatiques qui en résultent. «Le titre de mon recueil a, également, une connotation métaphorique, se référant principalement à la liberté, puisqu’on y trouve un texte sur la souffrance du peuple palestinien qui est toujours sous occupation et la souffrance de nombreux peuples à cause des guerres et des catastrophes, en plus de certaines épreuves que j’ai traversées, auxquelles j’ai essayé de résister en écrivant de la poésie». 


Publications

«Tâanat fi Dahri Al Hawae», dont la couverture a été réalisée par l’artiste Mohammed Mansouri Idrissi, vient suite aux trois précédents recueils, notamment «Sawt Attourab» (La voix de la terre) publié en 2001 et «Hamaqat Assalmoun» (Les folies du saumon) en 2007, avec la collaboration de Abdelati Jamil. Puis, «Ramad Al Yaqine» (Cendres de la certitude) 2013-2017. Ce natif de la Casbah Bani Ammar Zerhoun a également plongé dans l’univers des planches, en signant avec le scénariste et dramaturge Abdelilah Benhdar la pièce théâtrale «Himar Raghma Anfihi» en 2018.

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