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Samedi 04 Mai 2024
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Les tapis Zindekh exposés au Jardin Rouge à Marrakech

Dans cette exposition, les broderies des femmes de la région d’Azizal se confondent avec les figures aux bras ouverts de Keith Haring, le parme de Nicolas de Staël ou encore la géométrie de Sonia Delaunay.

Les tapis Zindekh exposés au Jardin Rouge à Marrakech

Des tapisseries de femmes berbères orneront du 7 octobre au 15 novembre la résidence artistique Jardin Rouge de la Fondation Montresso à Marrakech. Dans cet espace, qui soutient et accueille des artistes du monde entier, on peut admirer les broderies transmises précieusement de mère en fille dans le Moyen Atlas. Dans l’exposition Lady Berbère les tapisseries Zindekh réalisées par des femmes de la région d’Azizal depuis les années 1990 se confondent avec les figures aux bras ouverts de Keith Haring, le parme de Nicolas de Staël ou encore la géométrie de Sonia Delaunay. Une combinaison entre la tradition et la modernité, l’art et l’artisanat, les secrets de femmes et leurs visions audacieuses du monde, c’est ce que propose Lady Berbère.
Il s’agit d’un symbole de dialogue entre l’art populaire et l’art contemporain. Au même moment où aura lieu de cette exposition, le Jardin Rouge accueille en résidence l’artiste Tina Tictone qui initie un nouveau projet sur la symbolique méconnue des tapis berbères. Grâce à la rencontre avec Stéphanie Cassan, initiatrice du projet Lady Berbère, et de la collectionneuse Nathalie Heller-Loufrani, elle pourra échanger quelques secrets avec les brodeuses du Moyen Atlas. Au détour de la conversation, il sera question de transmission, d’héritage et de pluralité du langage. 


Un tapis, une histoire

Conçus selon un rituel transmis de mère en fille depuis des générations, les tapis berbères sont le récit incarné de chacune des femmes qui livrent leur Secret.
Brodés sur des sacs vierges de plastique de riz ou de farine, avec des rebuts de vêtements, de bouts de laine et autres fils, durant des mois, ces ouvrages expriment dans un langage codé au travers de dessins simples les événements majeurs du quotidien de ces femmes, tels la maternité, le mariage, la naissance, la sexualité, mais aussi la nature et l’environnement.
La collectionneuse Nathalie Heller-Loufrani rappelle que «les tapisseries Zindekh sont à l’origine un objet fonctionnel pour adoucir un quotidien parfois pénible, en recouvrant le sol de terre pour y poser les enfants en bas âge, en les empilant pour se protéger du rude froid. On peut aussi retrouver un Zindekh sur le dos de l’âne du mari.
Ces tapisseries sont aussi l’objet de troc pour des femmes qui n’ont pas de revenu et constituent le moyen social et culturel d’expansion et d’émancipation pour elles.»


Histoire de l’événement

Lady Berbère est plus qu’une simple exposition, c’est un événement qui inclut un riche programme racontant des pans de vie. Il a pour objectif de mettre en lumière le travail des femmes de l’Atlas et d’encourager la scolarisation des filles des zones rurales en soutenant l’association Semnid. Il veut surtout rendre hommage à la Lady Berbère.
Cet événement est né de rencontres successives entre Stéphanie Cassan, fondatrice de l’agence de communication Virages, et la collectionneuse Nathalie Heller-Loufrani. S’est joint à l’aventure Ilham Echaddadi, passionnée d’art et de culture, la Fondation Good Planet et son fondateur Yann-Arthus Bertrand, l’Institut français de Marrakech et l’artiste Keya. Lancée le 4 juin 2021 dans le désert d’Agafay, Lady Berbère comporte plusieurs rendez-vous culturels.

 

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