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Tarik El Malki : «L’USFP compte sur ses moyens modestes, nous n’utilisons ni argent ni religion pour acquérir des voix»

Convaincu que le contexte politique est autre que celui des élections de 2016, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) ambitionne de multiplier ses scores électoraux en se basant sur un programme qu’elle qualifie de crédible et réaliste. Le parti prône également une transparence auprès des électeurs. «Nous n’utilisons ni la religion ni l’argent pour gagner des électeurs, donc nos députés auront une crédibilité totale», dit Tarik El Malki, membre du bureau politique du parti.

Tarik El Malki : «L’USFP compte sur ses moyens modestes, nous n’utilisons ni argent ni religion pour acquérir des voix»

Tout est en place pour que le parti puisse avoir un positionnement extrêmement honorable lors de ces élections, lance d’emblée Tarik El Malki, membre du bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et coordinateur du programme économique du parti. Le secrétaire général du parti avait en effet affiché la couleur en formulant la détermination du parti à arriver dans le top trois au scrutin du 8 septembre 2021. Une ambition que Tarik El Malki qualifie d’objectif qui reste conditionné par un certain nombre d’éléments. Sur les indicateurs que le parti considère comme favorables à son retour en force sur la scène politique, l’invité de L’Info en Face cite l’élément contextuel, national et international, favorable à un retour à des idées modernistes et progressistes, voire gauchistes, autour desquelles l’USFP a articulé son programme politique et économique.
L’autre élément d’optimisme est le classement du parti lors des élections professionnelles. L’USFP s’est en effet classé quatrième après le RNI, le PAM et l’Istiqlal. Le même rang au classement est occupé par le parti en termes de candidats pour ces élections de septembre, avec 13.000 candidats, soit 1.500 de plus que lors des dernières échéances, un autre indicateur qui explique l’ambition du parti d’occuper le troisième rang aux élections de 2021, c’est-à-dire multiplier le score de 2016 par 3. Une comparaison que M. El Malki appuie en évoquant un contexte électoral différent. «En 2016, il y a eu un taux élevé d’abstention et une polarisation entre les deux partis politiques qu’étaient le PJD et le PAM. Aujourd’hui, la donne a complètement changé», a-t-il noté.
Enfin, M. El Malki cite le profil de ses camarades candidats aux élections avec notamment l’inclusion de nombreux jeunes et de nouvelles personnalités, «nous avons même essayé d’arriver à la parité totale dans certaines listes régionale», précise l’invité. Ce même élément a permis au parti, selon M. El Malki, de s’adapter plus aisément à l’outil digital utilisé en force pour cette campagne électorale. «Le profil de nos candidats nous a permis de nous adapter facilement à l’outil digital pour mener à bien notre campagne électorale 2.0 avec des moyens assez modestes», tient à préciser l’invité de L’Info en Face qui n’a pas manqué de rappeler le timing de l’octroi de la subvention étatique qui intervient «après les résultats des élections et en fonction des scores de chaque parti». 
En plus de ces éléments encourageants selon le parti pour grimper dans les scores, le coordinateur des programmes économiques de l’USFP évoque une stratégie électorale claire et un programme réaliste qui tient compte des contraintes imposées par la crise sanitaire. «Nous avons choisi la crédibilité et le sérieux, que ce soit sur le plan des idées ou des candidats. Nous considérons que les cinq prochaines années seront une période charnière pour le Maroc, compte tenu des défis que nous impose la crise», explique-t-il. 

Sur le bilan du gouvernement actuel, dont il est membre, l’invité de L’Info en Face dit que son parti assume ses responsabilités, notamment le tournant social du programme, et se dit «solidaire de ce bilan», tout en déplorant la «rupture qui a été imposée par la crise sanitaire», qui expliquerait une certaine stagnation de la croissance. De plus, ajoute l’invité, «nous n’avions qu’un seul ministère dans ce gouvernement, nous ne pouvons donc pas assumer tous les maux que nous avons aujourd’hui». M. El Malki n’a par ailleurs pas manqué de mettre en avant «la contribution intellectuelle» de l’USFP dans la réflexion autour des grands enjeux qui se sont imposés ces deux dernières années. Il évoque dans ce sens la gestion par l’État de la crise et le retour en force de beaucoup d’idées modernistes, comme le concept de l’État providence.  
Quant au programme électoral de l’USFP, Tarik El Malki explique qu’il comprend des propositions de réforme dans plusieurs domaines, notamment économique, social ou encore culturel. Ces réformes ont été quantifiées pour pouvoir également proposer les pistes pour les financer, explique l‘invité. Le financement des réformes proposées se base, entre autres, sur la réforme fiscale qui peut générer des fonds d’une valeur de 30 milliards de DH additionnels par an pour les caisses de l’État. Les socialistes promettent également un taux de croissance graduel de 6% entre 2022 et 2026 et l’instauration d’un impôt sur la fortune et sur l’héritage.
L’autre élément de financement proposé par M. El Malki et qu’il qualifie d’innovant est celui de la refonte de la politique monétaire. «Dans notre programme, nous avons veillé à fixer des tendances à des horizons plus ou moins proches. Ainsi, le taux de croissance de 6% que nous avons projeté de 2022 à 2026 va permettre au Maroc de compter parmi les économies émergentes. Ce chiffre de croissance est un cap, son impact aura comme effet d’augmenter le revenu national par habitant de 50%», explique le membre du bureau politique de l’USFP. Ce taux de croissance, insiste l’invité, reste réaliste et permet au parti de fixer des objectifs crédibles qui tiennent compte de la conjoncture économique à court et moyen termes. 

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