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Le taux de chômage monte à 12,8% et s’aggrave dans les villes

Le taux de chômage finira-t-il l’année en dessous des 11% comme le prévoit le HCP ? En tout cas, il est reparti à la hausse au terme du deuxième trimestre, s’établissant à 12,8%, alors que l’économie montrait des signes de reprise et que la base de comparaison, soit le deuxième trimestre 2020, correspond à une période de confinement, donc à une activité en berne. C’est dire que les créations d’emploi enregistrées d’avril à juin 2021 n’ont pas été suffisantes pour absorber une grande partie des pertes du deuxième trimestre de l’année dernière. N’eût été la bonne campagne agricole, avec plus de 103 millions de quintaux, le chômage aurait été plus élevé. D’ailleurs, seul le monde rural a généré de l’emploi, 414.000 postes entre les deuxièmes trimestres 2020 et 2021, alors que 9.000 ont été perdus en milieu urbain. Avec une croissance du PIB attendue à 7,2% ce troisième trimestre selon le HCP, après 12,6% les trois mois précédents, et le durcissement des mesures de restriction et leur impact connu sur un pan de l’économie, peut-on espérer une inflexion du

Le taux de chômage monte à 12,8% et s’aggrave dans les villes

Au grand dam du gouvernement et de l’opinion publique, la population au chômage prend de l’ampleur. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), 128.000 personnes sont venues grossir les rangs des chômeurs entre les deuxièmes trimestres 2020 et 2021, alors même que l’activité économique donne des signes de reprise, tranchant avec la période de confinement. Ce chiffre traduit une baisse de 100.000 chômeurs en milieu rural et une hausse de 228.000 en milieu urbain. Ce qui porte à 1.605.000 le nombre de chômeurs au niveau national. Le taux de chômage passe ainsi de 12,3 à 12,8% sur la période, avec une hausse à 18,2% dans les villes (contre 15,6% un an plus tôt) et un recul à 4,8% (contre 7,2%) dans les campagnes. Sans surprise, c’est chez les jeunes de 15 à 24 ans (30,8%) et les diplômés (20,4%) que le chômage a le plus sévi. Les femmes suivent avec un taux de 15,9%.
Merci l’agriculture ! La campagne agricole et ses plus de 103 millions de quintaux ont relativement sauvé les meubles. Si l’économie nationale a créé 405.000 nouveaux postes sur la période, c’est en effet essentiellement grâce au monde rural qui en a généré 414.000, au moment où les zones urbaines perdaient 9.000 emplois, contre une perte de 589.000 une année auparavant et une création annuelle moyenne de 64.000 postes au cours des trois années pré-pandémie, détaille le HCP.
C’est donc le secteur agriculture, forêt et pêche qui a créé le plus d’emplois avec 318.000 postes. Il est suivi des BTP (108.000) et des services (40.000). En revanche, l’industrie, y compris l’artisanat, a vu 53.000 postes disparaitre.

Deux tiers des actifs citadins dans les services
«Parmi les 10.892.000 actifs occupés estimés au deuxième trimestre de 2021, le secteur des services emploie 45,2%, suivi de l’agriculture, forêt et pêche avec 33,1%, de l’industrie y compris l’artisanat avec 11,1% (dont 44% sont des activités artisanales) et des BTP 10,5%», souligne le HCP.
Près de 7 actifs occupés ruraux sur 10 (70,7%) exercent dans le secteur de l’agriculture, forêts et pêche, et deux tiers des actifs occupés citadins (66,6%) travaillent dans les services.
Sur un an, le nombre d’heures travaillées par semaine a doublé. 
Il est ainsi passé de 234 millions à 471 millions, soit pas loin du niveau enregistré à la même période de 2019 qui était de 499 millions. «En outre, le nombre moyen d’heures travaillées par semaine et par personne est passé de 22 à 43 heures, ce qui représente une hausse de 94%». Les plus fortes hausses ont été relevées dans le BTP (43 heures contre 14) et dans l’industrie, y compris l’artisanat (47 heures contre 19).
La population active occupée en situation de sous-emploi lié au nombre d’heures travaillées a atteint 470.000 personnes, soit 4,3%. Celle en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé ressort à 529.000 personnes, soit un taux de 4,9%. «En somme, le volume du sous-emploi, dans ses deux composantes, a atteint 999.000 personnes. Le taux global de sous-emploi a ainsi baissé de 13% à 9,2% au niveau national». Il est de 12,2%, contre 14,1% en milieu urbain et de 8,9% contre 9,5% en milieu rural. 


 Les actifs concentrés dans cinq régions, les chômeurs aussi

Les derniers chiffres du HCP font état d’une concentration (72,1%) des actifs âgés de 15 ans et plus dans cinq régions. Sans surprise, la région Casablanca-Settat arrive en tête avec 21,8%. Elle pointe devant Marrakech-Safi (13,7%), Rabat-Salé-Kénitra (13,4%), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (11,9%) et Fès-Meknès (11,2%).
Par ailleurs, 4 régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (46,1%). En tête de course, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma avec 52%. Elle est suivie de Marrakech-Safi (48,8%), Casablanca-Settat (47,9%) et, enfin, de la région de Drâa-Tafilalet (46,6%). A contrario, les taux les plus bas ont été observés dans l’Oriental (43,3%), à Fès-Meknès (42,3%) et Souss-Massa (42%). Les chômeurs sont également concentrés dans cinq régions (71,3%). Il s’agit de Casablanca-Settat (27,3%), Rabat-Salé-Kénitra (12,3%), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (9,5%) et l’Oriental (9,4%). Cependant, le taux de chômage le plus élevé a été enregistré dans les régions du Sud avec 20,8% et l’Oriental (18,4%). Avec moins d’acuité, note le HCP, deux autres régions dépassent la moyenne nationale (12,8%), à savoir Casablanca-Settat (16,1%) et Fès-Meknès (14,8%)». Les taux les plus bas sont, en revanche, affichés par Béni Mellal-Khénifra (9,7%), Marrakech-Safi (8,7%) et Drâa-Tafilalet (8,5%).

 

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