Taux directeur maintenu inchangé par Bank Al-Maghrib (BAM). Lors de son dernier Conseil, BAM a estimé que l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates. Le Conseil a ainsi jugé le niveau actuel de 1,5% approprié.
La reprise est également enregistrée sur le marché du travail, avec une atténuation des pertes nettes annuelles d’emploi qui s’établit à 202.000 au premier trimestre de l’année, contre 451.000 le trimestre précédent. «Tenant compte d’une entrée nette de 40.000 demandeurs d’emploi, le taux d’activité a reculé d’une année à l’autre de 45,5 et le taux de chômage s’est aggravé à 12,5% globalement et à 17,1 en milieu urbain».
L’institution table, par ailleurs, sur une progression de 3,5% du crédit bancaire au secteur non financier cette année et de 3,8% en 2022. En ce qui concerne le taux de change, il devrait de déprécier de 0,6% en 2021 et de 1,4% l’année prochaine, «sous l’effet essentiellement d’un niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux». Cette révision du crédit bancaire s’explique également par une quasi-stabilité à 4,45% en moyenne des taux débiteurs, avec en particulier une augmentation de 21 points de base d’un trimestre à l’autre pour les particuliers et un recul de 5 points pour les entreprises.Sur le volet des finances publiques, selon les projections de BAM, une atténuation progressive du déficit budgétaire est attendue, pour revenir à 7,1% du PIB en 2021 et à 6,6% en 2022. L’endettement du Trésor continuerait, quant à lui, d’augmenter pour s’établir à 77,8% du PIB cette année, et 80% l’année suivante.
Enfin, les comptes extérieurs devraient poursuivre leur reprise. Selon Bank Al-Maghrib, les exportations devraient bondir de 14,5% en 2021, ensuite de 5,6% en 2022, «tirées principalement par les ventes de la construction automobile et des phosphates et dérivés». Pour leur part, les importations progresseraient de 16,6% cette année, avant d’enregistrer un ralentissement de leur rythme à 3% en 2022. Avec l’ouverture des frontières, les recettes voyages devraient se reprendre graduellement pour s’établir à 44,4 milliards de DH cette année et à 63,4 milliards l’année prochaine. Les transferts des MRE (Marocains résidant à l’étranger) devraient garder leur trend de progression avec un taux de 7,6% à 73,3 milliards en 2021 et de 2,8% à 75,4 milliards en 2022. «Dans ces conditions, après une atténuation notable à 1,5% du PIB en 2020, le déficit du compte courant terminerait l’année à 3,8% du PIB avant de s’alléger à 2,6% en 2022».