Connexion
L’échec du Raja de Casablanca, mardi au complexe Mohammed V, a engendré une onde de choc, puisque le demi-finaliste de la précédente édition a cédé le ticket qualificatif à une formation sénégalaise qui en est à sa première participation historique en Ligue des champions. Toutefois, le facteur de l’impraticabilité de la pelouse ne peut être ignoré en cette situation, car le Raja était tout simplement incapable de développer son style de jeu, sur son propre terrain. Les immenses flaques d’eau qui joncheaient la pelouse réduisaient automatiquement la distance parcourue par le ballon au sol. Une passe courte ne pouvait donc dépasser les 4 mètres, malgré toute la puissance donnée par les joueurs. Le club se devait donc d’opter pour un jeu strictement aérien, et ce en l’absence de ses deux meilleurs éléments en ce registre : Ben Malongo (positif au Covid-19) et Sanad El Ouarfali (blessé la veille du match). Bref, toutes les conditions de l’échec étaient rassemblées, mardi.
Après une première mi-temps marquée par un gros raté de Hadhoudi face au portier sénégalais, Jamal Sellami lançait Mouhcine Metouali sur la pelouse pour améliorer la qualité des centres. Le capitaine du RCA allait réussir quelques services en surface adverse, mais l’efficacité de Nouh Essaâdaoui et de Soufiane Rahimi n’était pas au rendez-vous. Plus les minutes filaient, plus la frustration devenait plus grande et plus le FC Teunhgeth prenait confiance. Le temps réglementaire laissait enfin place aux tirs aux buts, un exercice qui n’a vraiment pas réussi aux Verts, auteurs de trois ratés consécutifs (Metouali, El Haddad et Saâdaoui). Le FC Teungeth rentrait donc au Sénégal avec le ticket qualificatif, lui qui dispute sa toute première Ligue des champions, alors que le Raja se voyait transféré vers la deuxième compétition continentale. En effet, les équipes éliminées du deuxième tour préliminaire de la Ligue des champions de la CAF sont qualifiées d’office aux deuxième tour préliminaire additionnel de la Coupe de la Confédération de la même année.
L’arbitre aurait-il du suspendre le match pour impraticabilité de la pelouse ?
Outre le fait d’avoir ignoré un penalty flagrant en faveur du Raja en première période, après une intervention irrégulière sur Soufiane Rahimi en surface de réparation, l’arbitre algérien Ben Brahim Lahlou a été vivement critiqué après le match, surtout pour ne pas avoir suspendu le match. Selon le règlement de la Ligue des champions, un match peut être «interrompu après son coup d’envoi pour une raison de force majeure, et notamment pour raison de terrain impraticable et/ou mauvaises conditions atmosphériques jugées comme telles par l’arbitre». La CAF explique également que le referee est le seul concerné par cette décision : «Le devoir de vérifier les dimensions du terrain, de statuer sur la régularité et la praticabilité du terrain… incombe exclusivement à l’arbitre… Une fois que le match a commencé, il appartient exclusivement à l’arbitre de décider de la suspension ou de l’arrêt total du match pour les raisons énumérées aux Lois du Jeu».
Maintenant, l’on se demande pourquoi les officiels du Raja n’ont pas fait pression pour acculer l’arbitre à suspendre le match. En tout cas, le Raja retrouvera la Coupe de la CAF cette saison, une compétition qu’il avait remportée en 2018 et qui avait souri à la RSB la saison écoulée. Les joueurs de Jamal Sellami devront rapidement dépasser la déception de cet échec, eux qui auront à disputer la demi-finale de la Coupe Mohammed VI des clubs arabes champions lundi prochain, face à Ismaïly d’Égypte.
