Tissage de brocart : À la rescousse d’un métier en voie de disparition

Dans le but de pérenniser le tissage de brocart, un métier menacé de disparition, un accord de partenariat a été conclu, récemment à Fès, entre des représentants de l’Unesco au Maroc, de la Direction régionale de l’artisanat et de l’économie sociale de Fès, de la Chambre d’artisanat de la région de Fès-Meknès et de la Direction de la formation professionnelle et de la formation continue des artisans.
En vertu de cet accord, une formation d’une durée de 9 mois sera dispensée à 8 jeunes artisans, garçons et filles de moins de 35 ans, sélectionnés au terme d’un concours en vue d’assurer la relève et de perpétuer le métier du tissage du brocart. Le brocart est une étoffe de soie rehaussée de dessins brodés d’or et d’argent, rappelle-t-on. Ce partenariat lie aussi l’Unesco et le maître-artisan Abdelkader Ouazzani, l’un des derniers maîtres du métier du brocart, dans la perspective de création d’un atelier de formation des apprentis au brocart.
Les jeunes artisans candidats au concours doivent avoir une expérience en matière de tissage traditionnel au niveau de la région de Fès-Meknès. Durant la période de formation, les 8 stagiaires bénéficieront d’une bourse mensuelle de 1.500 DH et des facilités et encouragements pour la création d’ateliers de tissage de brocart.
Les jeunes artisans intéressés doivent adresser les demandes de participation au concours avant le 31 mai 2021 à la Direction régionale de l’artisanat et de l’économie sociale, sise au quartier Jnane El Kamel, rue Antar Ibnou Chaddad (BP 31) Fès, à l’Institut spécialisé dans les arts d’artisanat, sis rue Chakib Arsalane, Aïn Nokbi, Fès-Medina, ou au siège de la Chambre d’artisanat de la région Fès-Meknès, rue Chakib Arsalane, Fès-Ville nouvelle. Les demandes doivent contenir les pièces requises (carte d’identité, CV et diplômes professionnels)
Le programme de formation sera conduit par le maître-artisan, Abdelkader Ouazzani, avec l’objectif d’assurer la transmission du savoir-faire artistique, des compétences et des expertises aux jeunes apprentis.
Signalons que l’initiative de sauvegarde du métier de brocart s’inscrit dans le cadre de l’approbation par le Maroc, le 14 février 2006, de la convention de l’Unesco pour la sauvegarde du «Patrimoine culturel immatériel», et de l’Accord de Projet signé par les deux parties, le 17 octobre 2017 au siège de l’Unesco-Paris, pour l’élaboration et la mise en place d’un système des «Trésors humains vivants» au Maroc. Ce partenariat tend à sauvegarder les métiers de l’artisanat menacés de disparition et à assurer leur pérennité, en tant que composante essentielle de l’identité nationale et du patrimoine culturel immatériel. Il permet de reconnaître et de soutenir des personnes qui incarnent la sagesse traditionnelle, de former les jeunes générations dans les connaissances et les compétences traditionnelles et d’encourager les jeunes à apprendre à utiliser et à transmettre la connaissance.