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Les transferts de fonds internationaux disséqués

Bank Al-Maghrib et la Banque mondiale ont publié une étude qui permet de mieux comprendre le comportement financier des receveurs de transferts de fonds au Maroc dans l’objectif d’améliorer ce service. Sur la base des résultats de cette étude, les différentes parties prenantes seront sollicitées pour la conception et l’implémentation d’un plan d’actions dédié. Voici les principaux résultats de l’étude.

Les transferts de fonds internationaux disséqués
Le coût n’est jamais cité spontanément comme un critère de choix ou d’appréciation d’un service de transfert de fonds international.

Une nouvelle étude permet de mieux comprendre le comportement financier des receveurs de transferts de fonds au Maroc avec l’objectif d’améliorer ce service. Elle a été réalisée par Bank Al-Maghrib et la Banque mondiale (BM), dans le cadre de l’Initiative Greenback au Maroc, lancée en 2019, comme émanation du projet Greenback Initiative lancé en 2011 par la BM afin de promouvoir la transparence et favoriser une saine concurrence entre les fournisseurs de services de transferts de fonds et développer des mesures d’éducation financière et de protection du consommateur pour aider les clients à choisir le service le plus adéquat. L’étude est basée sur les travaux de 16 groupes de discussion dans 4 régions : Casablanca-Settat, Beni Mellal-Khénifra, Souss-Massa et Oriental.

Sur la base de ses résultats, les différentes parties prenantes (fournisseurs de services, autorités publiques, bailleurs de fonds notamment) seront sollicitées pour la conception et l’implémentation d’un plan d’actions de l’Initiative Greenback dédié.

Ainsi, les résultats de l’étude montrent que les transferts sont généralement effectués par des membres de la famille proche. La France reste le pays prédominant dans 3 régions sur 4. L’Oriental se distingue par une majorité d’expéditeurs résidant en Espagne (53%). La moitié des bénéficiaires des transferts internationaux (toutes régions confondues) reçoit des envois réguliers, c’est-à-dire tous les deux mois ou plus.

Les opérateurs de transferts de fonds plébiscités

Dans la plupart des localités, l’expéditeur et le destinataire ont le choix entre plusieurs fournisseurs de services de transferts de fonds. Les services de deux opérateurs de transferts de fonds internationaux sont prédominants (97% l’utilisent). Les virements bancaires sont rarement utilisés (12% y ont recours parfois), alors que 62% des participants disposent d’un compte bancaire. Environ 1% des participants révèlent recourir à l’envoi informel. Le coût n’est jamais cité spontanément comme un critère de choix ou d’appréciation d’un service de transfert de fonds. En revanche, l’ensemble des participants met spontanément en avant la simplicité de la procédure de retrait des fonds et le caractère instantané de la réception.

Pour le retrait du transfert, l’étude montre que les établissements de paiement sont privilégiés par rapport aux banques, même si les bénéficiaires ont un compte bancaire. Le principal critère de choix est la proximité du point de retrait, le second la qualité du service.

Portefeuilles électroniques : réaction mitigée

L’étude révèle, en outre, un manque de connaissance et d’information sur les institutions et services financiers, ainsi qu’un manque de confiance quant à la fiabilité des services.

La carte bancaire est en général appréciée pour son caractère pratique et valorisant, mais provoque aussi des craintes et des mécontentements. S’agissant des banques, le manque de connaissance et d’information fait que la population à revenu modeste et peu instruite se sent souvent mal à l’aise dans ces institutions.

Pour les options alternatives, les participants s’intéressent surtout à la solution de la carte bancaire ou prépayée. Toutefois, la réception de transferts sur les portefeuilles électroniques suscite une réaction mitigée et révèle divers freins. Les répondants révèlent aussi avoir des comportements de suiveurs dans l’adoption des nouvelles technologies. En guise de recommandations, les auteurs de l’étude préconisent des programmes d’éducation financière, l’amélioration de l’offre, en particulier pour ce qui est de la transparence de l’information, l’attractivité des services financiers numériques et la qualité du service dans les banques. Ils recommandent également à la Banque centrale de faciliter le dialogue entre les parties prenantes, de partager les bonnes pratiques internationales et analyser l’adéquation des informations et des régulations de protection au consommateur.

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