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En trois jours de canicule, quelque 1.200 hectares de forêt partent en fumée

Vingt feux concomitants déclarés à travers le Royaume ont réduit en cendres 1.200 ha de forêt dans 10 provinces durant la période entre les 9 et 11 juillet. Le climatologue Mohammed Said Karrouk estime qu’avec le changement climatique, les canicules seront de plus en plus récurrentes et avec elles le risques d’incendies. D’où la nécessité de se préparer à ces « phénomènes extrêmes ».

En trois jours de canicule, quelque 1.200 hectares de forêt partent en fumée

Pas moins de 20 feux concomitants ont réduit en cendres 1.200 ha de forêts dans 10 provinces. Il s’agit  de Larache, Al Hoceïma, Sefrou, Taounate, Béni Mellal, Marrakech, Tanger, Khémisset, Ifrane et Chefchaouen. Ces incendies ont été favorisés par la vague de chaleur exceptionnelle ayant frappé le Maroc du 9 au 11 juillet 2021, selon le département des Eaux et forêts, relevant du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. 
Selon la même source, les plus importantes superficies endommagées ont été enregistrées dans les deux feux de la province de Sefrou, précisément au niveau de la commune rurale d’Ighezrane (Ribate Al Kheir) et dans la commune rurale Laânaceur (DayatIffer) avec des superficies estimées respectivement de 350 ha et 470 ha. Le feu de Laânaceur (DayatIffer) a démarré dans le territoire de la province de Sefrou et a évolué vers le territoire de la province d’Ifrane, sachant que les espèces forestières touchées sont constituées de pin maritime, thuya, de chêne vert, de pin d’Alep et d’essences secondaires. S’agissant du feu d’Ighezrane, il a démarré aux abords de la route régionale n°504 reliant Ribate El Kheir à Jbel BouIblane, alors que pour le feu de Laânceur, la naissance des flammes a été repérée aux alentours de DayetIffer.

Contacté par «Le Matin», Mohammed Saïd Karrouk, professeur de climatologie et ex-membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a indiqué que cette vague de chaleur ayant provoqué les incendies est une conséquence directe du changement climatique dont pâtit le Royaume à l’instar des autres pays du monde. Le climat du Royaume, explique-t-il, connaît de nouvelles caractéristiques sur lesquelles il faudra se focaliser dans le cadre d’un laboratoire d’étude. «Aujourd’hui, avec le changement climatique et l’installation d’un nouveau climat, nous sommes face à une nouvelle configuration où les événements climatiques qui se produisent ne peuvent plus être considérés comme des cas d’exception. La vague de chaleur qui s’est produite pourra de nouveau avoir lieu et il faudra s’attendre à l’accentuation de ce genre de phénomène au futur et s’y préparer à travers la mobilisation des moyens techniques et économiques et le renforcement des infrastructures afin d’y faire face», nous explique le même expert.
Il convient de noter que l’ensemble des corps spécialisés sont intervenus dès le déclenchement de l’alerte contre les deux incendies susmentionnés et sous la supervision des autorités locales de la région de Fès-Meknès et des provinces de Sefrou et d’Ifrane, Un plan d’action d’intervention a été ainsi arrêté et mis en œuvre. Près de 736 personnes ont été mobilisées, appartenant à la Protection civile, aux Forces Armées Royales (FAR), à la Gendarmerie Royale, au ministère de l’Agriculture, aux Forces Royales Air (FRA), aux Forces auxiliaires, aux autorités locales et à la société civile.  Ce personnel a été appuyé par près de 95 engins et aéronefs d’intervention terrestre (camions citernes d’incendie, véhicules de premières interventions, ambulances, VTT, matériels de terrassement, tracteurs…) et aériens (2 avions bombardiers canadairs des FRA).

Lors des opérations de lutte et conformément aux protocoles préétablis, une attention particulière a été accordée et en priorité par les services d’intervention, à la sauvegarde des vies de la population locale et de leurs biens, ainsi qu’à la sécurité des intervenants opérant sur les lieux du sinistre. Au côté des moyens dépêchés par les services de l’État, il y a lieu également de signaler la mobilisation citoyenne et exemplaire des collectivités territoriales, des organisations non gouvernementales et de la population locale, dans la limite de la sécurité des procédures, pour faire face au sinistre.
Ainsi, malgré les conditions défavorables exceptionnelles marquées par de fortes chaleurs, une végétation résineuse très inflammables, des vents violents de chergui et un relief accidenté, les feux ont été circonscrits avec professionnalisme, dans un intervalle de temps réduit, et sans perte de vie humaine, ni préjudice notoire aux biens de la population, indique le département des Eaux et forêts, notant que la superficie forestière qui risquait d’être sinistrée par les deux incendies de Sefrou est de 53.800 ha.  C’est grâce aux efforts d’intervention consentis qu’il n’a été endommagé que 820 ha de forêt, ce qui représente un pourcentage de 1,5%. 

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