Cette opérette, pleine de messages sur la citoyenneté et le vivre ensemble, est composée par l’artiste Samir Bahajin sur des paroles du Dr Ahmed Samadi. Les arrangements musicaux et le mixage sont réalisés par l’artiste Saïd Senhaji. Quant à l’interprétation de cette œuvre, elle a été accomplie par les élèves en éducation musicale qui ont été sacrés Meilleures voix dans la région de Fès-Meknès, au Festival national de musique et d’éducation, ainsi que deux lauréats de «The voice Kids», notamment Sami Chraïti et Afrae Dahmouni, accompagnés par l’Orchestre régional d’éducation musicale de Fès-Meknès, composé des meilleurs professeurs de musique.
«L’idée de l’opérette m’est venue lorsque j’ai été sollicité, en tant qu’inspecteur de l’éducation musicale, pour contribuer à la préparation et à la mise en œuvre du projet : “Coexistence et citoyenneté mondiale”, lancé par l’Unesco et réalisé en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale pour le tester d’abord dans les Académies de la région de Fès-Meknès et de Casablanca-Settat. Ainsi, après avoir préparé le programme d’une manière pédagogique, j’ai proposé à la coordinatrice du projet, Aïcha Knidri, de produire une chanson qui incarne ce projet dans la réalité. C’est-à-dire une chanson pour consolider les valeurs, les tendances et les comportements qui soutiennent la citoyenneté mondiale responsable chez les élèves», souligne Samir Bahajin. Ce dernier explique, à ce propos, que l’éducation musicale est, tout d’abord, une matière fondée sur l’éducation aux valeurs. «Elle a un impact sur la personnalité de l’élève en l’aidant à s’intégrer avec ses pairs dans sa vie scolaire et sociale, et sur le respect de soi par le respect d’autrui et de sa culture. C’est une matière qui participe à diffuser les valeurs nationales et la citoyenneté mondiale chez le jeune à travers des chansons qui servent ces valeurs». Et d’ajouter que «la chanson est le moyen le plus efficace pour atteindre les objectifs de la citoyenneté mondiale et de la coexistence». C’est un sujet qui n’est pas étranger à l’artiste Samir Bahajin qui a toujours milité pour inculquer à la jeune génération la culture musicale et leur donner tous les moyens pour avoir une citoyenneté mondiale.
Rappelons que Samir Bahajin est un musicien qui joue du piano, du luth et de certains instruments de percussion. Il est aussi compositeur et sa plus célèbre chanson est intitulée «La paix». En tant que président de l’Association marocaine pour l’Éducation musicale, Bahajin a souligné que «le travail sur des programmes pour enfants est l’un des genres télévisuels les plus difficiles, étant donné que le groupe auquel il s’adresse a une place particulière dans la société. C’est pourquoi les chaines étrangères accordent une grande attention à ces programmes, contrairement aux chaînes nationales».Questions à l’artiste Samir Bahajin
«Avec ce projet, j’essaye d’établir un nouveau modèle de la chanson marocaine et arabe pour enfants»
En créant ce projet, quel était votre objectif principal ?
Le but de l’opérette «Vivre ensemble» a été de produire une chanson destinée aux élèves, en particulier, et à nos enfants de la nation marocaine, en général, à une époque où, malheureusement, des phénomènes dangereux ont émergé tels que la violence, le harcèlement, l’extrémisme, le racisme et le manque d’acceptation de l’autre. Nous essayons à travers cette chanson de combattre tout cela en inculquant à nos enfants les principes de la coexistence et les valeurs de citoyenneté mondiale afin d’accepter l’autre, le comprendre et le respecter.Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée de ce travail ?
Ce produit artistique est une contribution à l’enrichissement de la discothèque nationale et arabe en matière des chansons pour enfants. Ces chansons souffrent, malheureusement, ces dernières années, d’une mauvaise production et de stéréotypes dans le style et la présentation. Ce qui a donné lieu à la perte de leur identité et leurs objectifs et poussé la plupart des enfants à s’en détourner et à s’intéresser aux chansons pour adultes, qui ne correspondent pas à leur niveau intellectuel ou cognitif.Parlez-nous un peu de ce projet pour enfants sur le plan artistique ?
À travers ce projet, j’essaye d’établir un nouveau modèle de la chanson marocaine et arabe pour enfants, en exploitant les capacités artistiques et techniques avancées et distinctes. C’est ce que j’ai voulu incarner dans «Vivons ensemble». Ainsi, à travers les paroles de Samadi, j’ai composé une mélodie dans laquelle l’arabe se mêle au mondial. Puis, en coordination avec le grand arrangeur de musique l’artiste Saïd Senhaji, nous avons pu pour la première fois mélanger le rythme du House, que les enfants et les jeunes apprécient, avec une distribution symphonique appropriée. C’est un projet que j’ai travaillé avec une équipe professionnelle d’artistes et de techniciens dont le souci est l’expertise et l’expérience dans les domaines pédagogiques et artistiques, notamment l’ingénieur de son, Younes Zariouh, Faïçal Berrada à l’image et pour la chorale d’enfants Abdelwahab Alaoui et Khaled Zaïm. Sans oublier de mentionner que c’est la première fois qu’un grand orchestre, composé d’enseignants spécialisés en éducation musicale, joue une chanson pour enfants.Avez-vous pensé à la promotion de cette opérette pour la faire connaître ?
Concernant la diffusion de la chanson, l’Unesco a travaillé en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour faire parvenir «Vivre ensemble» à un maximum d’enfants. Puis, l’Association marocaine pour l’éducation musicale fera la promotion de la chanson en l’envoyant à tous les professeurs d’éducation musicale au Maroc, pour l’enseigner aux élèves.Je travaillerai personnellement pour mettre une version spéciale de la lecture avec playback, accompagnée des paroles sur ma Chaîne YouTube pour que tous les enfants puissent la chanter et ainsi chanter les valeurs de citoyenneté mondiale et de coexistence.