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Ukraine : les étudiants marocains inquiets pour leur avenir universitaire

Les Marocains forment le principal contingent d'étudiants arabes avec les Égyptiens en Ukraine. Ils seraient au moins 12.000. Leur évacuation a commencé au lendemain du déclenchement de la guerre, mais à ce jour, ces étudiants n’ont aucune visibilité sur leur avenir académique. La question mérite d’être posée, au vu de la complexité du conflit russo-ukrainien qui rend difficile leur retour au sein de leurs universités.

Ukraine : les étudiants marocains inquiets pour leur avenir universitaire

Alors que le Maroc a consenti beaucoup d’efforts pour assurer la sécurité des citoyens établis en Ukraine, et notamment les étudiants, en les évacuant vers la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne, plusieurs d’entre eux s’interrogent sur leur avenir universitaire. En effet, après avoir réussi à quitter l’Ukraine, les étudiants marocains qui résident momentanément dans les pays d’accueil devront gérer l’angoisse relative à leur devenir professionnel. Ayant été contraints de quitter leurs universités après le déclenchement de la guerre, ces étudiants n’ont aucune visibilité sur la suite de leur cursus académique. De plus, la complexité du conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie risque d’aggraver davantage la situation.

«La guerre a bouleversé ma vie, je me sens perdu», nous confie Mouhcine, étudiant en cinquième année de pharmacie. «Comme des dizaines de mes amis, nous n’avons aucune visibilité sur la suite de cette année universitaire», a-t-il poursuivi avec un air de déception. Mouhcine allait décrocher son diplôme à la fin de cette année, mais la guerre a chamboulé toute sa vie et celle de plusieurs autres étudiants qui se retrouvent dans la même situation.

Pour quitter l’Ukraine, il raconte avoir passé plus de 30 heures sur la route avant d’arriver à la frontière ukraino-polonaise. «Après notre arrivée, nous avons été reçus par les autorités locales et quelques associations qui nous ont donné de la nourriture. Nous n’oublierons jamais le geste d’une dame marocaine résidant en Pologne qui nous a invités chez elle et qui propose de nous héberger jusqu’à notre départ pour le Maroc», nous confie-t-il. Pour Mouhcine, la destination sera la France où il compte résider jusqu’à ce que la situation se calme. Pour beaucoup d’autres étudiants, il va falloir rentrer au Maroc et attendre. Une attente qui s’avère difficile à gérer et à supporter en l’absence de toute visibilité sur la situation dans le pays où ils ont choisi de poursuivre leurs études. «Mon université a été touchée lors des bombardements, même l’option de poursuivre les cours à distance n’est pas envisageable dans notre cas. Nous ne savons vraiment pas quoi faire, mais nous gardons espoir», témoigne Karim, un étudiant en architecture.

À noter que les parents des étudiants marocains toujours coincés en Ukraine viennent de lancer un appel pour accélérer le rapatriement de leurs enfants. Dans une déclaration aux médias, le père d’une étudiante a déclaré que les parents appellent l’ambassade du Maroc en Ukraine à ne pas abandonner les étudiants et à mettre à leur disposition des moyens de transport afin de sortir des zones de conflit.
Bloqué à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le jeune Mohamed témoigne : «J'ai pensé à quitter la ville, mais c'est impossible, la frontière la plus proche est celle de la Russie». Pour accélérer le rapatriement des citoyens toujours bloqués, les ambassadeurs du Maroc, de la Palestine et de l’Égypte à Kiev ont eu mercredi des entretiens avec des responsables ukrainiens pour organiser les opérations d’évacuation vers les pays limitrophes.

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Plus de 5.300 Marocains ont déjà quitté l'Ukraine

Le nombre des Marocains qui ont quitté l’Ukraine via les postes-frontières s’est élevé, mercredi à 17 h 46, à 5.303 personnes, apprend-on auprès du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Appelé à évoluer, ce nombre est réparti entre la Slovaquie (2.123 personnes), la Pologne (1.500 personnes), la Hongrie (1.100) et la Roumanie (580 personnes), précise-t-on de même source. Le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a dépêché une vingtaine de fonctionnaires consulaires, dont quatre anciens consuls généraux, pour assister et aider les équipes des ambassades marocaines déjà sur le terrain à accueillir et à fournir l’aide nécessaire aux Marocains dans les quatre pays limitrophes de l’Ukraine.

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