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Etats-Unis - Afghanistan: L'ONU s'attaque, résolument, au financement du terrorisme

Le conseil de sécurité des 110ns unies a décidé de s'attaquer au financement du terrorisme alors que les Etats-Unis assurent être «sur les talons» des responsables du carnage de New York et Washington et que des commandos américains opéreraient déjà

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La télévision qatariote Al-Jazira a affirmé que trois membres des forces spéciales américaines avaient été pris dans l'ouest de l'Afghanistan par les taliban, mais l'information a été aussitôt démentie par l'agence de presse officielle de Kaboul.
Selon la chaîne qatariote, trois Américains en mission de reconnaissance ont été pris avec deux Afghans détenteurs de passeports US près de la frontière avec l'Iran. Ils étaient «en possession d'armes et de cartes sur des sites de l'organisation al-Qaida» d'Oussama Ben Laden, selon cette source.
L'islamiste est présenté par les Etats-Unis comme le principal suspect dans les attentats qui ont fait plus de 6.000 morts et disparus à New York et Washington.
«Ce n'est pas vrai. Nous n'avons arrêté personne», a dit un responsable taliban à l'agence officielle Bakhtar citant des responsables militaires régionaux.
A Londres, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Ben Bradshaw a dit ne pas pouvoir confirmer la capture de soldats américains. Mais, a-t-il ajouté, «personne ne serait surpris d'apprendre que des opérations de reconnaissance puissent avoir été menées».

Une «guerre différente»

Le Président George W. Bush avait déclaré vendredi que les Etats-Unis étaient désormais «sur les talons» des responsables des attentats, semblant confirmer des informations selon lesquelles des commandos américains et britanniques opéraient en Afghanistan.
«Cela sera une guerre différente (...), parfois visible sur les écrans de télévision et parfois pas», avait-il ajouté.
A l'ONU, le Conseil de sécurité a adopté vendredi soir à l'unanimité une résolution présentée par les Etats-Unis contraignant tous les Etats à priver les réseaux terroristes de soutien financier et logistique.
Le texte demande aux Etats membres d'empêcher de lever de l'argent pour les terroristes et de geler «sans délai» les fonds et les avoirs des personnes ayant commis ou tenté de commettre des actes terroristes ou les ayant aidées.
Le Conseil cherche aussi à lutter contre le terrorisme d'Etat sous forme de fournitures d'armes et d'asile aux terroristes et à leurs financiers.
Le Conseil s'est dit prêt à «prendre toutes les mesures nécessaires» pour faire appliquer la résolution adoptée dans le cadre d'un article de la charte de l'ONU prévoyant des sanctions économiques et diplomatiques et même l'usage de la force.
Fort de ce soutien 111110nal, le président George Bush a rappelé l'ultimatum lancé il y a huit jours à Kaboul: la livraison de ben Laden et des membres de son organisation. «Il n'y aura pas de négociations avec les taliban. Ils doivent agir», a-t-il averti.

Nouveau défi

Mais dans un nouveau défi à l'Occident, l'islamiste ben Laden a assuré que son combat continuerait. «Le jihad se poursuivra même si je ne suis pas là», a-t-il dit au quotidien pro-taliban Ummat.
Londres l'a accusé de vouloir frapper dans les semaines à venir et le département d'Etat américain a lancé un nouveau signal d'alarme se disant «profondément inquiet concernant la sécurité des Américains à l'étranger».
Pas question de remettre Ben Laden
Dans l'enquête sur les cellules terroristes, un Algérien soupçonné d'appartenir à un réseau islamiste a été expulsé samedi de Grande-Bretagne vers la France. Les juges anti-terroristes doivent entendre Kamel Daoudi, 27 ans, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 10 septembre concernant des menaces contre les intérêts américains en France. Sept complices présumés ont été arrêtés en France.
Le parquet britannique a par ailleurs déclaré qu'un pilote algérien arrêté la semaine dernière, Lotfi Raissi, avait été l'instructeur de quatre des pirates de l'air.
A Paris, l'aéroport d'Orly a été évacué samedi à la suite de menaces anonymes et Air France a suspendu ses vols intérieurs. Les quelque 6.000 passagers et les personnels évacués ont commencé à réintégrer les lieux peu avant 10H00 GMT, les opérations d'inspection étant terminées.
En Afghanistan même, une tentative de conciliation de la dernière heure a échoué vendredi.
«Les taliban ont clairement indiqué qu'il n'était pas question de remettre Oussama ben Laden pour des raisons morales et religieuses», a déclaré le mufti Jamil, membre d'une mission de religieux pakistanais qui ont rencontré le chef des taliban, le mollah Mohammad Omar.
Le mollah a mis en garde les pays qui coopéreraient avec les Etats-Unis, avertissant qu'»ils pourraient être considérés comme des ennemis».
Mais le roi Abdallah II de Jordanie, premier chef d'Etat arabe à rencontrer le président Bush depuis les attentats, a apporté son «soutien total et sans équivoque» à Washington.
Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell s'est pour sa part félicité de l'appui des pays d'Asie centrale à l'issue d'un entretien avec son homologue du Kazakhstan. Il a aussi salué les efforts du Soudan pour prendre ses distances avec le terrorisme.
Sur le front humanitaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé à expédier au Pakistan, près de la frontière afghane, des centaines de tonnes d'aide alimentaire.
Aux Etats-Unis, le FBI a rendu public le texte d'une lettre contenant des encouragements aux terroristes à mourir et des conseils pratiques pour ne pas échouer. Selon John Ashcroft, le ministre de la justice américain, ce texte montre qu'une action avait été coordonnée entre les différents pirates de l'air.
Une journaliste britannique accusée d'être entrée illégalement en Afghanistan est par ailleurs 111rogée par les services de renseignement de la milice des taliban, a indiqué samedi l'agence Afghan Islamic Press AIP).
Yvonne Ridley du Sunday Express a été arrêtée vendredi à Jalalabad.
A Kaboul, le procès de huit travailleurs humanitaires occidentaux devait reprendre samedi. Arrêtés début août, ils sont accusés d'avoir voulu convertir des musulmans au christianisme. Les huit volontaires —deux Américains, deux Australiens et quatre Allemands— devraient rencontrer leurs avocats avant la fin attendue de leur procès.
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