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Canada : Le gouvernement Trudeau plus affaibli que jamais à près d’une année des élections fédérales

Le gouvernement minoritaire du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, apparaît plus affaibli que jamais à près d’un an des élections fédérales. Trudeau, dont la cote de popularité ne cesse de dégringoler dans les sondages, se trouve en mauvaise posture face à la popularité croissante du chef du Parti conservateur (opposition) Pierre Poilievre. Selon un récent sondage, les conservateurs sont crédités de 43% des intentions de vote contre 21% pour les libéraux.

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Le gouvernement minoritaire de Trudeau a perdu récemment le soutien d’un allié de taille, à savoir le Nouveau Parti Démocratique (NPD). Son chef, Jagmeet Singh, a mis fin à l’entente qui liait sa formation au Parti libéral de Trudeau. Cette décision, qui pourrait déstabiliser le gouvernement, survient à un moment clé pour le pays nord-américain, car elle risque de déclencher des élections anticipées. Singh a estimé que le moment était venu de prendre ses distances pour se concentrer sur la bataille contre le leader de l’opposition, Pierre Poilievre, qui a le vent en poupe.



«Justin Trudeau a prouvé à maintes reprises qu’il cédait toujours à la pression des PDG. Il a laissé tomber les gens. Il ne mérite pas une autre chance», a déclaré Jagmeet Singh. «Une autre bataille nous attend. Un combat important : affronter Pierre Poilievre et les coupures conservatrices», a-t-il ajouté.

En vertu de l’entente conclue en 2022, le NPD s’était engagé à ne pas soumettre un vote de défiance ni voter pour une motion de défiance. Cet accord a permis à Trudeau de faire adopter plusieurs projets de loi à la Chambre basse du Parlement, ce qui contribue à la stabilité du gouvernement libéral.

Selon plusieurs observateurs, la décision du NPD risque de refaçonner la dynamique politique à Ottawa. Le gouvernement Trudeau devra désormais chercher l’appui d’une autre formation politique pour faire adopter ses propositions de loi.

Trudeau attaqué sur tous les fronts

Selon ses détracteurs, les politiques mises en place par le gouvernement Trudeau sont responsables d’une hausse incontrôlée du nombre de migrants, de la hausse du taux de chômage et de l’inflation. Plusieurs économistes canadiens s’accordent sur le fait que la politique d’immigration actuelle du Canada, l’une des plus ouvertes au monde, cause désormais des dommages économiques et devrait être revue, citant l’impact sur le renchérissement des loyers Au Parlement, une motion a été adoptée à la majorité en février écoulé pour réclamer une révision des cibles fédérales d’immigration dès cette année. La motion demande aussi au gouvernement fédéral de consulter les provinces avant de fixer ses objectifs.

Les députés canadiens estiment que le maintien de la cible de 485.000 nouveaux résidents permanents en 2024 n’est pas raisonnable et plaident pour un rééquilibrage entre le nombre d’immigrés admis et les ressources disponibles au niveau des provinces.

Les libéraux sont aussi critiqués pour leur gestion économique. Selon l’opposition, les politiques économiques du parti de Trudeau sont responsables de la hausse du coût de la vie et de l’augmentation du taux de chômage.

La dette des consommateurs canadiens a augmenté de 4,2% pour atteindre 2.500 milliards de dollars canadiens au deuxième trimestre 2024, a indiqué Market Pulse d’Equifax Canada dans un nouveau rapport. Selon le rapport de l’agence de notation de crédit, les soldes des cartes de crédit à eux seuls ont grimpé à un sommet historique de 122 milliards de dollars, un plus haut depuis 2007. Le taux de chômage a atteint en août dernier son niveau le plus élevé depuis mai 2017, à l’exception de la période pandémique, grimpant à 6,6% contre 6,4% en juillet.

Les libéraux tentent de redresser la situation

Face à ces défis, la réponse des libéraux ne s’est pas fait attendre, dans ce qui semble être une ultime tentative pour redresser la situation sur les plans social et économique.

Ottawa a annoncé récemment sa volonté de réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires occupant des emplois à bas salaire. «En raison de la hausse de l’inflation, la situation n’est plus la même qu’il y a deux ans et le Canada n’a plus autant besoin de main-d’œuvre étrangère», a affirmé Trudeau. Le gouvernement fédéral va «ajuster les taux d’immigration, mais aussi ceux des résidents temporaires», a-t-il souligné, notant toutefois que les nouvelles mesures ne s’appliqueront pas aux domaines de la santé, de la construction et de la sécurité alimentaire. Les libéraux ont aussi nommé l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, conseiller spécial sur l’économie.

La nomination de cet économiste de renom a été accueillie favorablement par les libéraux, qui ont entamé cette semaine leur caucus national visant à préparer la rentrée parlementaire.

Son rôle sera de «dégager de nouvelles idées pour la prochaine phase de la stratégie du Canada visant la croissance économique et la productivité», a indiqué la formation politique dans un communiqué.

Pour certains observateurs, le gouvernement Trudeau est donné perdant lors des élections d’octobre 2025. D’autres estiment qu’une année est une période assez longue dans la vie politique et pourrait voir les libéraux rebondir à la faveur de nouvelles alliances.
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