Menu
Search
Vendredi 05 Décembre 2025
S'abonner
close
Vendredi 05 Décembre 2025
Menu
Search

Transition énergétique : un virage mondial… que l’Afrique ne prend toujours pas

En 2024, les énergies renouvelables ont explosé, représentant plus de 90 % des nouvelles capacités installées. Pourtant, le continent au soleil abondant n’en capte presque rien. Dans son rapport 2025, l’ONU dénonce une aberration : 85 % des personnes sans électricité vivent en Afrique, mais elle n’accueille que 1,5 % des investissements verts. La transition est en marche, mais pas pour tous !

No Image
La révolution énergétique est bel et bien lancée, mais elle roule à deux vitesses. Dans un rapport publié en juillet 2025, les Nations Unies décrivent une transformation spectaculaire : le solaire et l’éolien dominent désormais les nouvelles installations électriques dans le monde. En 2024, ils ont représenté plus de 92 % des nouvelles capacités. Mieux encore, leur coût est désormais inférieur à celui des énergies fossiles, et les délais de mise en service sont deux à trois fois plus courts.

Un tournant historique ? Oui, mais réservé aux riches. Car selon ce même rapport, 80 % de cette capacité renouvelable est concentrée en Chine et dans les pays de l’OCDE. L’Afrique, elle, ne représente que 1,5 % des installations... alors qu’elle concentre 85 % de la population mondiale non raccordée à l’électricité.



À l’échelle mondiale, le rapport souligne que les investissements dans l’énergie propre ont atteint pour la première fois 2.000 milliards de dollars en 2024, contre 1 200 milliards pour les fossiles. Mais à l’échelle des pays en développement, la réalité est tout autre : moins d’un dollar sur cinq investis dans les renouvelables y atterrit réellement.

Dans plusieurs régions de l'Afrique où l’ensoleillement est deux à trois fois supérieur à celui de l’Europe, le développement de l’énergie solaire reste limité. Les installations y demeurent plus coûteuses en raison de l’insuffisance des infrastructures, de l’accès restreint au financement et de chaînes d’approvisionnement peu structurées. Ces obstacles freinent l’adoption des énergies renouvelables, malgré la baisse significative de leurs coûts à l’échelle mondiale.

Ce déséquilibre inquiète d’autant plus que le secteur est désormais un moteur de croissance. En 2024, les énergies propres ont généré 35 millions d’emplois, surpassant pour la première fois les fossiles. Elles ont contribué à 10 % de la croissance mondiale du PIB, et jusqu’à 30 % en Europe.

L’ONU appelle à un sursaut collectif. Pour que les pays du Sud puissent prendre part à cette transition, les investissements dans l’énergie propre devront être multipliées par cinq à sept pour atteindre entre 1.400 et 1.900 milliards de dollars par an d’ici 2030. Une ambition portée haut par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a résumé le moment dans une formule forte : « L’ère des combustibles fossiles vacille et échoue ! Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère énergétique, où une énergie bon marché, propre et abondante alimente un monde riche en opportunités économiques ».
Lisez nos e-Papers