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Labubu-mania : la peluche phénomène que le monde s’arrache

D’une créature étrange née à Hong Kong à un objet culte relayé par les stars de la K-pop, Labubu est devenu un phénomène mondial. Rareté, suspense, réseaux sociaux : cette peluche aux dents pointues incarne à elle seule la nouvelle économie de la désirabilité. Et le Maroc n’y échappe pas.

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Imaginé en 2015 par l’artiste hongkongais Kasing Lung, Labubu fait partie de l’univers The Monsters, une galerie de créatures colorées, déformées, presque inquiétantes. Mais c’est en 2019, lorsque la marque chinoise POP MART décide d’en faire une figurine vendue dans ses fameuses blind boxes (boîtes mystères), que tout bascule.

À l’intérieur de chaque boîte : un Labubu différent, sans indication visible sur le modèle. Certains sont communs, d'autres rares, et quelques-uns – les fameux "secrets", sont quasiment introuvables. Résultat : l’achat devient un jeu de hasard, et la collection, une quête infinie.

L’explosion mondiale : de la K-pop à Wall Street

Le tournant décisif a lieu lorsqu’une photo de Lisa, membre du groupe BLACKPINK, apparaît sur les réseaux : à son sac à main, un Labubu pend joyeusement. Puis vient Rihanna, Dua Lipa, des stylistes à Paris, Tokyo, New York... Et soudain, la peluche passe du monde du jouet à celui de la mode, du luxe et de l'influence.
  • Sur TikTok, plus de 1,4 million de vidéos sont publiées sous le hashtag #labubu.
  • L’application POP MART atteint le top 1 des téléchargements aux États-Unis.
  • Les ventes internationales représentent 40 % du chiffre d’affaires de la marque.
  • Le fondateur de POP MART, Wang Ning, voit sa fortune atteindre plus de 20 milliards de dollars en 2025.
Vendues entre 30 et 100 euros l’unité, certaines peluches rares s’échangent désormais à plus de 1 000 euros sur des plateformes spécialisées. Derrière ce succès fulgurant, une mécanique bien huilée qui repose sur des ressorts psychologiques redoutablement efficaces.
  • Suspense : l’incertitude sur le contenu de chaque boîte.
  • Rareté : les modèles « secrets » ne sont présents qu’en un exemplaire sur plusieurs dizaines.
  • Appartenance : collectionner devient une façon d’appartenir à une communauté, de montrer son "goût" et son style.

Le Maroc découvre Labubu : un engouement ultra-ciblé

C’était inévitable : le phénomène Labubu a fini par atteindre le Maroc. Et il n’a pas mis longtemps à s’imposer sur les fils d’actualité. Ces dernières semaines, plusieurs influenceuses marocaines ont publié des vidéos les montrant avec leur Labubu à la main ou suspendu à leur sac à main. Résultat : des milliers de commentaires, souvent les mêmes questions :
  • « D’où tu l’as acheté ? »
  • « Combien ? »
  • « Y a-t-il une boutique au Maroc ? »
Pour l’instant, il n’existe aucune boutique officielle POP MART dans le Royaume. Les peluches sont importées manuellement et revendues sur des comptes privés Instagram ou via WhatsApp.

Les tarifs ont de quoi surprendre :
  • 1 000 dirhams minimum pour une seule pièce,
  • Et jusqu’à 6 000 dirhams pour une collection complète de six coloris différents, sans même inclure les pièces rares.
En l’absence de canal officiel, le marché parallèle prospère, certains modèles s’écoulant en moins de 24 h. La rareté et l’effet de mode font grimper les prix... et les frustrations.

Labubu incarne la mondialisation des désirs : une peluche made in Chine, imaginée par un artiste hongkongais, popularisée par une star coréenne, relayée par TikTok, vendue en ligne, et aujourd’hui objet de convoitise au Maroc.
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