La réforme de l’enseignement au Maroc est au cœur d’une transformation sans fin depuis plusieurs années, et le projet «Al Madrassa Al Jadida» vient alimenter les débats à ce sujet. Lors de son passage dans l’émission «Kadaya Tarbaouiya» sur «Al Yaoum 24», Abdenasser Naji, expert en éducation et président de la Fondation Amaquen, a livré son analyse du rapport du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) qui expose les fondements et la philosophie de ce nouveau projet. Selon lui, pour que cette réforme atteigne ses objectifs, il est impératif de repenser sa vision stratégique.
Une réforme ambitieuse, mais perfectible
Selon Abdenasser Naji, «Al Madrassa Al Jadida» est un projet ambitieux certes, mais qui doit être accompagnée d'une refonte stratégique pour éviter les écueils des précédents projets de réformes éducatifs. Il met en garde contre le risque d’une approche fragmentaire qui ne prendrait pas en compte l’ensemble des déterminants de la qualité de l’enseignement.
Selon lui, les chiffres du rapport du Conseil supérieur de l’enseignement illustrent ces lacunes. Il rappelle que le niveau de maîtrise des fondamentaux, notamment en lecture et en mathématiques, demeure préoccupant. «Le problème ne réside pas uniquement dans les contenus, mais aussi dans la manière dont ils sont enseignés et évalués», souligne-t-il, insistant sur la nécessité d’adapter les méthodes pédagogiques et de renforcer la formation des enseignants.
Selon lui, les chiffres du rapport du Conseil supérieur de l’enseignement illustrent ces lacunes. Il rappelle que le niveau de maîtrise des fondamentaux, notamment en lecture et en mathématiques, demeure préoccupant. «Le problème ne réside pas uniquement dans les contenus, mais aussi dans la manière dont ils sont enseignés et évalués», souligne-t-il, insistant sur la nécessité d’adapter les méthodes pédagogiques et de renforcer la formation des enseignants.
Une vision stratégique à clarifier
Selon M. Naji, l’un des points fondamentaux à revoir concerne la vision stratégique de la réforme. «Nous avons besoin d’une vision globale qui assure la continuité et la cohérence des réformes. Le projet “Al Madrassa Al Jadida” ne peut réussir que s’il s’inscrit dans un cadre bien défini, avec des objectifs mesurables et des moyens adaptés», affirme-t-il. Et l’expert d’insister sur l'importance de fixer des priorités claires et d’adopter une approche intégrée prenant en compte les réalités du terrain.
Dans cet esprit, il souligne également que la mise en œuvre des réformes antérieures a souvent souffert d’un manque de suivi et de coordination. «Il est essentiel d’apprendre des erreurs du passé pour assurer une mise en œuvre plus efficace», prévient-il ajoutant que la loi-cadre de l’éducation fournit un cadre structurant, mais que son application doit être rigoureusement suivie pour éviter les incohérences dans la gestion du système éducatif.
Dans cet esprit, il souligne également que la mise en œuvre des réformes antérieures a souvent souffert d’un manque de suivi et de coordination. «Il est essentiel d’apprendre des erreurs du passé pour assurer une mise en œuvre plus efficace», prévient-il ajoutant que la loi-cadre de l’éducation fournit un cadre structurant, mais que son application doit être rigoureusement suivie pour éviter les incohérences dans la gestion du système éducatif.
Le rôle central des enseignants et des infrastructures
Autre point soulevé par l'expert, les conditions de travail des enseignants et l’état des infrastructures scolaires. M. Naji estime que l’amélioration du système éducatif passe inévitablement par une valorisation du corps enseignant et une modernisation des établissements. «Il ne suffit pas de changer les programmes ou d’introduire de nouvelles méthodes pédagogiques. Il faut aussi garantir des conditions adéquates aux enseignants et offrir aux élèves un cadre propice à l’apprentissage», explique-t-il. Une idée que les chiffres du Rapport du CSEFRS corroborent : plus de 40% des établissements scolaires souffrent d’un déficit en équipements de base, tels que les bibliothèques, les laboratoires scientifiques et les installations sportives. «Comment espérer une éducation de qualité sans des infrastructures adaptées ?» s’interroge-t-il, soulignant ainsi la nécessité d’une gestion plus efficiente des ressources pour assurer une répartition équitable des moyens sur l’ensemble du territoire.
L’expérience des écoles pionnières : un modèle à suivre ?
Abdenasser Naji a également évoqué le programme des écoles pionnières, une initiative qui vise à expérimenter de nouvelles approches pédagogiques et organisationnelles avant une généralisation à l’ensemble du système éducatif. Il estime que ce projet peut constituer un levier efficace pour tester et affiner les réformes avant leur mise en œuvre à grande échelle. Toutefois, l’expert insiste sur la nécessité d’un accompagnement rigoureux et d’une évaluation continue de ces expériences pour éviter qu’elles ne restent de simples initiatives isolées. «Les écoles pionnières doivent servir de laboratoire d’innovation, mais leur succès dépendra de notre capacité à en tirer des enseignements applicables à l’ensemble du système», souligne-t-il.
Une gouvernance et une gestion à optimiser
L’expert met également l’accent sur la gestion du système éducatif, qu’il juge encore trop rigide et bureaucratique. Il plaide pour une gouvernance plus efficace, avec une répartition plus équilibrée des responsabilités entre les différentes instances en charge de l’éducation. «La loi-cadre a posé les bases d’une réforme structurelle, mais elle ne produira ses effets que si les mécanismes de gouvernance sont renforcés», martèle-t-il.
Par ailleurs, M. Naji insiste sur la mise en œuvre d’une gestion plus transparente et plus efficiente des ressources humaines et financières, en vue d’éviter les doublons administratifs et d’assurer une meilleure répartition des enseignants et des équipements scolaires. «Une réforme ne peut réussir sans une administration efficace et engagée», affirme-t-il.
Enfin, Abdenasser Naji appelle à une mobilisation de tous les acteurs de l’éducation, y compris les parents, les enseignants et les décideurs politiques, pour assurer la réussite de cette réforme. Il insiste sur la nécessité d’une gouvernance plus efficace et d’un suivi rigoureux des mesures mises en place. «La réforme de l’éducation est un chantier national qui ne peut réussir sans une véritable implication collective», conclut-il.
Par ailleurs, M. Naji insiste sur la mise en œuvre d’une gestion plus transparente et plus efficiente des ressources humaines et financières, en vue d’éviter les doublons administratifs et d’assurer une meilleure répartition des enseignants et des équipements scolaires. «Une réforme ne peut réussir sans une administration efficace et engagée», affirme-t-il.
Enfin, Abdenasser Naji appelle à une mobilisation de tous les acteurs de l’éducation, y compris les parents, les enseignants et les décideurs politiques, pour assurer la réussite de cette réforme. Il insiste sur la nécessité d’une gouvernance plus efficace et d’un suivi rigoureux des mesures mises en place. «La réforme de l’éducation est un chantier national qui ne peut réussir sans une véritable implication collective», conclut-il.
Éducation : le CSEFRS plaide pour un nouveau contrat social
Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) vient de publier un rapport intitulé «Al-Madrassa al-Jadida : un nouveau contrat social pour l’éducation». Ce document ambitieux met en lumière l'urgence de repenser en profondeur le système éducatif marocain pour l’adapter aux défis du XXIe siècle. Il propose une approche systémique visant à moderniser l’école, renforcer la gouvernance et préparer les nouvelles générations à un monde en mutation.
Le rapport du CSEFRS insiste sur la nécessité d’un modèle pédagogique agile, qui rompe avec les méthodes classiques et prépare les élèves à des emplois et des défis encore inconnus. Il appelle également à une adaptation des curricula pour répondre aux besoins économiques du pays, en intégrant des compétences transversales et des savoirs pratiques.
Le CSEFRS identifie sept axes stratégiques pour bâtir l’école de demain :
• Un contrat social éducatif inclusif.
• Une autonomie renforcée des écoles.
• Un ancrage local plus fort.
• Une administration au service du progrès éducatif.
• Un modèle pédagogique rénové.
• Une meilleure articulation entre les différents niveaux d’enseignement.
• Une mobilisation durable et une convergence des politiques publiques.
Le rapport du CSEFRS insiste sur la nécessité d’un modèle pédagogique agile, qui rompe avec les méthodes classiques et prépare les élèves à des emplois et des défis encore inconnus. Il appelle également à une adaptation des curricula pour répondre aux besoins économiques du pays, en intégrant des compétences transversales et des savoirs pratiques.
Le CSEFRS identifie sept axes stratégiques pour bâtir l’école de demain :
• Un contrat social éducatif inclusif.
• Une autonomie renforcée des écoles.
• Un ancrage local plus fort.
• Une administration au service du progrès éducatif.
• Un modèle pédagogique rénové.
• Une meilleure articulation entre les différents niveaux d’enseignement.
• Une mobilisation durable et une convergence des politiques publiques.
