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Bilan des Commissions parlementaires : une performance contrastée en 2024

Avec 1.692 amendements proposés et un taux d’adoption de 22,75%, les Commissions permanentes de la Chambre des représentants affichent une activité intense durant la session d’avril 2024. Le dernier rapport de SimSim-Participation citoyenne révèle cependant des écarts significatifs dans leur fonctionnement, alors que la onzième législature (2021-2026) est à mi-mandat. Entre avancées législatives et participation ministérielle inégale, état des lieux d’un pilier essentiel de la démocratie parlementaire marocaine.

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L’association SimSim-Participation citoyenne vient de publier un rapport détaillé sur les performances des Commissions permanentes de la Chambre des représentants pour la session d’avril 2024. Cette analyse approfondie met en lumière le rôle crucial de ces organes parlementaires dans le processus législatif. Le document souligne notamment une activité législative importante, avec 22 projets de loi examinés, dont 18 ont été adoptés. Il révèle également des écarts significatifs dans l’engagement des différentes Commissions et la participation ministérielle, offrant ainsi un panorama complet du fonctionnement parlementaire actuel.

Une productivité législative marquée par des contrastes

Dans l’hémicycle parlementaire, les Commissions permanentes jouent un rôle fondamental, au point que l’association SimSim-Participation citoyenne les qualifie de «cœur battant du travail parlementaire». Cette métaphore prend tout son sens à la lecture des chiffres : sur les 22 projets de loi soumis aux Commissions en 2024, 18 ont franchi avec succès l’étape de l’adoption. Un taux de réussite qui témoigne d’une machine législative bien huilée, mais qui cache aussi des réalités plus nuancées. «Les Commissions permanentes sont le véritable laboratoire de notre démocratie parlementaire», souligne le rapport de SimSim, mettant en évidence leur rôle crucial dans l’élaboration et l’amélioration des textes législatifs. Cette affirmation est notamment etayée par les 1.692 amendements proposés par les différents groupes parlementaires, dont 385 ont été acceptés, soit un taux d’adoption de 22,75%.

Un engagement ministériel inégal devant les Commissions

L’analyse de la présence ministérielle devant les Commissions révèle des disparités notables. Le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime arrive en tête avec cinq participations, suivi par le ministre de la Transition énergétique qui comptabilise trois présences. Cette asymétrie dans l’engagement ministériel soulève des questions sur l’équilibre du dialogue entre l’Exécutif et le législatif. «La présence des ministres devant les Commissions est un indicateur crucial de la vitalité de notre démocratie», note le rapport, qui pointe du doigt le fait que certains ministres n’ont participé qu’à une seule réunion durant toute la période étudiée dans le rapport.

La Commission des secteurs sociaux en première ligne

La répartition des projets de loi entre les différentes Commissions révèle une prédominance des questions sociales. La Commission des secteurs sociaux se distingue avec sept projets de loi, suivie par la Commission des finances et du développement économique qui en a traité quatre. Cette distribution reflète les priorités législatives actuelles, avec un accent particulier mis sur les enjeux sociaux et économiques.

Les propositions de loi : un indicateur de vitalité démocratique

Le rapport met en lumière une activité particulièrement intense en matière d’amendements. Le projet de loi n°02.23 relatif à la procédure civile a concentré à lui seul 1.161 propositions d’amendement, témoignant de l’engagement des parlementaires dans l’amélioration des textes législatifs. Le taux d’acceptation des amendements, établi à 29,54% pour ce texte, illustre une volonté de dialogue constructif entre les différentes parties prenantes. L’analyse des 70 propositions de loi déposées durant cette période révèle une forte activité de la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme, qui totalise 19 propositions. La Commission de l’intérieur suit avec 13 propositions et la Commission des secteurs sociaux avec 10 propositions, ce qui démontre un intérêt marqué pour les questions de gouvernance locale et territoriale.

Le contrôle gouvernemental : une mission essentielle

Les Commissions permanentes ne se limitent pas à leur rôle législatif. Le rapport souligne leur fonction cruciale dans le contrôle de l’action gouvernementale, notamment à travers des séances d’audition avec les ministres et les responsables d’institutions publiques. La Commission des infrastructures de base, de l’énergie et de l’environnement s’est particulièrement distinguée dans cet exercice. Le rapport met en évidence une collaboration active avec les institutions constitutionnelles. Le Conseil économique, social et environnemental se démarque par sa présence régulière aux réunions des Commissions, que ce soit à travers son président ou ses cadres. Le Médiateur du Royaume et le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption ont également participé aux travaux des Commissions.

Des défis persistants à relever

Malgré ces avancées, le rapport identifie plusieurs axes d’amélioration. La coordination entre les Commissions et le gouvernement reste perfectible, tout comme l’implication effective des citoyens dans les processus décisionnels. La communication et l’ouverture des Commissions vers l’extérieur constituent également des chantiers à approfondir. Le rapport de SimSim-Participation citoyenne attire l’attention sur la nécessité de renforcer le rôle des Commissions permanentes comme piliers de la démocratie parlementaire. L’association recommande notamment le renforcement de la présence ministérielle devant les Commissions, une meilleure communication des travaux des Commissions au grand public, le développement des outils de participation citoyenne et l’optimisation des processus d’amendement des textes législatifs. Cette analyse des performances des Commissions permanentes offre un éclairage précieux sur le fonctionnement des instances parlementaires. Elle met en lumière les progrès accomplis tout en identifiant les axes d’amélioration nécessaires pour un Parlement plus efficace et plus proche des citoyens.
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