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Catastrophes naturelles : anticiper permet de sauver des vies et de limiter les dégâts

Que faire pour réduire les risques et gérer les urgences dues aux catastrophes naturelles ? Cette question était au cœur, mercredi, d’une table ronde animée en ouverture des travaux de la deuxième Conférence africaine et la première Conférence Sud-Sud sur la réduction des risques en santé à Marrakech.

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Pour la première table ronde de cette deuxième conférence africaine, coorganisée, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par le ministère de la Santé et de la protection sociale et le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, en partenariat avec l’association «African Global Health», le thème retenu portait sur les catastrophes naturelles, la réduction de leurs risques et la gestion des urgences qui en résultent. Ainsi, et comme l’a souligné le président de cette séance, professeur Saaïd Amzazi, «nous sommes en effet quelques jours seulement après le séisme destructeur ayant dévasté la région du Haut Atlas au Sud de Marrakech», et «il était donc impossible de mettre en place cet événement d’envergure, sans consacrer, en plus des panels dédiés à la réduction des risques sanitaires en relation avec l’eau, l’environnement et la sécurité alimentaire, un panel sur les catastrophes naturelles».

Agir en amont pour prévenir les risques

Agir pour prévenir ou réduire les risques liés aux catastrophes naturelles, afin de préserver les vies, les biens, les activités sociales et économiques et les ressources naturelles, est évidemment plus judicieux que de répondre aux conséquences de ces catastrophes. Ainsi, tous les participants à cette table ronde ont reconnu que la sensibilisation, l’éducation, la préparation et la mise en place de systèmes de prévision et d’alerte peuvent réduire les effets perturbateurs des catastrophes naturelles sur les communautés. Des mesures d’atténuation telles que le zonage et les normes de construction sont donc indispensables pour prévenir ou réduire les dommages causés par les aléas naturels. Éviter le développement dans les zones exposées aux glissements de terrain et aux inondations par le biais d’ordonnances de planification territoriale peut ainsi permettre d’économiser de l’argent dans la construction et de réduire les pertes en vies humaines et les dommages aux biens. Les études post-catastrophe continuent en effet de confirmer le fait fondamental que les investissements dans la recherche visant à atténuer les effets de ces risques sont directement rentables lorsqu’une catastrophe survient. Aussi, et pour accroître la capacité de résistance aux séismes, le professeur américain Ertugrul Taciroglu plaide en faveur d’un investissement accru dans la recherche visant à améliorer la parasismicité des infrastructures critiques, des bâtiments résidentiels et même des constructions rurales. Des règles de conception sismique efficaces et applicables, affirme-t-il, permettront de maintenir les infrastructures critiques et les bâtiments résidentiels opérationnels face à des événements de gravité moyenne qui peuvent survenir tous les 25 ans. Et même en cas d’événements rares et graves (susceptibles de se produire tous les 500 ans), le recours à des règles parasismiques efficaces permettrait de préserver le fonctionnement des installations critiques et de reloger immédiatement les habitants d’immeubles résidentiels, même si ceux-ci ont subi des dommages qui peuvent être réparés.

Développer la médecine des catastrophes

Les panélistes ont également évoqué la nécessité de mettre en place et de développer des services performants spécialisés dans la médecine des catastrophes. Cette médecine, qui est une science à part entière, comme l’a rappelé le professeur Ali Kettani, s’appuie sur plusieurs disciplines telles que la santé publique, les services de santé d’urgence, la médecine d’urgence et la médecine militaire. Son objectif, d’après le chirurgien argentin spécialiste en médecine d’urgence, Diego Verrastro, est de «sauver le plus grand nombre possible de victimes» grâce surtout au «triage» qui consiste à classer les victimes par ordre de priorité en fonction du niveau de soins dont elles ont besoin.

Sensibiliser les populations

Un autre point soulevé par les panélistes concerne la sensibilisation du public. Ainsi que la professeure Hasna Chennaoui l’a souligné, «il y a un manque à ce niveau et il faut envisager d’introduire des cours sur les risques naturels dans les programmes d’enseignement à tous les niveaux scolaires». Mme Chennaoui prône également une ouverture du monde des chercheurs universitaires sur le public, la mise en place de formations académiques universitaires dédiées à la gestion des risques naturels et technologiques et le développement de l’esprit critique chez le public par rapport aux informations qui circulent sur internet.
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