Le climat social n’en finit pas de s’alourdir dans les Centres hospitaliers relevant du CHU Ibn Sina. Le bureau régional de la Fédération nationale de la santé, affiliée à l’Union marocaine du travail, annonce l’organisation d’une manifestation de protestation ce mercredi 9 juillet 2025 à 11 h, devant la direction du Centre hospitalier universitaire Ibn Sina à Rabat.
Un cri d’alarme face à l’inaction de la direction
Dans un communiqué publié récemment, le syndicat dénonce une «une responsabilité totale» de la direction et une «indifférence flagrante envers les grands chantiers de réforme» engagés au niveau national. Selon les représentants syndicaux, cette situation menace non seulement la santé des patients, mais aggrave aussi le quotidien du personnel soignant dans les hôpitaux de Rabat, Salé et Témara. En effet, le bureau régional dresse un constat alarmant de la situation dans les différentes structures relevant du CHU Ibn Sina, évoquant «une véritable agonie». Cette détérioration, précisent-ils, touche non seulement le centre principal, mais s’étend également au Centre hospitalier régional Moulay Youssef à Rabat ainsi qu’aux hôpitaux provinciaux de Salé et Témara. Selon le communiqué, les racines de cette crise sont à chercher dans «l’échec patent de la gestion» et les «dysfonctionnements quotidiens persistants» qui gangrènent le fonctionnement du centre hospitalier.
Urgences saturées, équipements défaillants et délais interminables
Parmi les dérives recensées, le syndicat pointe du doigt le chaos dans les services d’urgence, la pénurie de matériel médical et de réactifs de laboratoire, les délais d’attente insoutenables pour les consultations et les hospitalisations et la difficulté d’accès aux soins, même pour les cas urgents. La mauvaise gestion des ressources humaines n’est pas en reste, elle est également pointée du doigt par le syndicat qui estime qu’elle contribue à un climat de frustration généralisée aussi bien chez les soignants que chez les patients. Autre fait marquant relevé par le syndicat : le transfert précipité de certains services vers d’autres hôpitaux de la région, qui aurait entraîné un déséquilibre majeur dans le fonctionnement. Le cas de la réaffectation du service de néonatologie du CHU Moulay Youssef en service de réanimation, au mépris des normes techniques, est cité comme symptomatique de cette gestion hasardeuse.
Ce transfert a non seulement compromis la qualité des soins, mais a aussi mené à la fermeture pure et simple du service de réanimation, provoquant une surcharge critique dans les établissements de Salé et Témara. À cela s’ajoute l’immobilisation du scanner depuis plus d’un mois et demi, ainsi que d'autres pannes non résolues. Le syndicat appelle donc au lancement d’inspections en urgence, réclamant l’intervention de la Cour des comptes et du ministère de la Santé.
Ce transfert a non seulement compromis la qualité des soins, mais a aussi mené à la fermeture pure et simple du service de réanimation, provoquant une surcharge critique dans les établissements de Salé et Témara. À cela s’ajoute l’immobilisation du scanner depuis plus d’un mois et demi, ainsi que d'autres pannes non résolues. Le syndicat appelle donc au lancement d’inspections en urgence, réclamant l’intervention de la Cour des comptes et du ministère de la Santé.
Accusations de représailles pour activités syndicales et de campagnes de diversion
Dans un autre registre, le bureau régional dénonce ce qu’il qualifie de «mesures de représailles» dont sont victimes ses membres, à travers des décisions de mutation forcée touchant des syndicalistes actifs. Une démarche interprétée comme une tentative de museler la contestation au sein de l’établissement. «Les campagnes de communication engagées récemment par la direction sont des tentatives de diversion destinées à masquer la réalité dégradée du centre, et ne font que souligner l’ampleur de l’échec managérial», souligne le syndicat. Face à cette situation jugée intenable, la Fédération nationale de la santé appelle à une mobilisation urgente à travers cette première action d’alerte, en espérant un «réveil rapide des autorités concernées pour sauver ce qu’il reste de l’offre publique de soins dans la région».
