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Comment le Maroc a renforcé son ancrage africain (Rapport)

Selon le dernier rapport du Centre de Rabat pour les Études politiques et stratégiques, l’approche du Maroc dans ses relations avec les autres pays africains lui a permis de consolider sa position de leader régional, tout en œuvrant pour la prospérité collective du continent. Investissements, coopération sécuritaire, développement humain, liens spirituels… le Royaume adopte une stratégie intégrée et multidimensionnelle qui a fait ses preuves. Mais des défis restent à relever.

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Le Maroc s’impose, année après année, comme un acteur incontournable à l’échelle du continent africain. Que ce soit sur le plan économique, humain, politique ou culturel, le Royaume montre l’exemple en matière coopération et d’intégration régionale. C’est ce que souligne le Centre de Rabat pour les Études politiques et stratégiques (CREPS) dans son rapport stratégique pour l’année 2024. Le document qui vient d’être dévoilé dresse un bilan détaillé des réalisations marocaines en Afrique.

«L’Afrique représente l’axe prioritaire dans le contexte actuel pour le Royaume du Maroc», souligne Khalid Cherkaoui Semmouni, directeur du CREPS, dans l’introduction du rapport. Selon lui, cette approche a permis au Maroc de consolider sa position de leader régional, tout en œuvrant pour la prospérité collective du continent africain. En effet, depuis son retour à l’Union africaine en 2017, le Maroc s’est imposé comme un acteur incontournable à l’échelle du continent. «Ce retour a marqué une étape décisive dans la diplomatie africaine du Royaume», souligne le rapport, insistant sur les dividendes politiques et économiques de ce retour historique. L’influence croissante du Maroc dans des organes stratégiques, tels que le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, illustre cette dynamique. Le rapport souligne par ailleurs que l’année 2024 a été une étape clé pour la politique africaine du Maroc, grâce notamment à de multiples réalisations stratégiques. Un bilan qui témoigne de l’engagement du Royaume à renforcer ses relations bilatérales et multilatérales avec les pays africains, conformément à une vision Royale axée sur la coopération Sud-Sud.

Le Maroc, deuxième investisseur en Afrique

Sur le plan économique, le rapport met en lumière les investissements marocains en Afrique subsaharienne, qui représentent 85% de ses investissements directs étrangers (IDE). Ces initiatives touchent des secteurs stratégiques comme les infrastructures, les télécommunications, les énergies renouvelables et l’agriculture. L’un des projets phares cités par le document est le gazoduc Maroc-Nigeria, qualifié de «symbole d’une intégration économique exemplaire et d’une coopération gagnant-gagnant entre pays africains». Cette infrastructure stratégique vise à fournir du gaz à plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, tout en renforçant les relations économiques du continent avec l’UE. En parallèle, le Maroc s’est positionné comme un acteur clé dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le rapport souligne que cette zone offre des opportunités majeures pour les exportations marocaines, notamment dans des secteurs tels que l’automobile et l’aéronautique.

Coopération culturelle et spirituelle : un soft power à ne pas négliger

Le rapport met également en avant le rôle central de la culture et de la religion dans la stratégie africaine du Maroc. L’Institut Mohammed VI pour la formation des imams, en partenariat avec plusieurs pays africains, a renforcé la lutte contre l’extrémisme religieux, en promouvant un islam tolérant et modéré. «La coopération culturelle joue un rôle clé dans le rapprochement entre les peuples africains et marocain», affirme le rapport, qui mentionne également les efforts du Maroc pour accueillir des milliers d’étudiants africains chaque année. Selon les chiffres du CREPS, plus de 30.000 diplômés africains des universités marocaines contribuent désormais au développement de leurs pays d’origine.

Lutte contre le terrorisme: l’expertise marocaine au service de l’Afrique

Dans un contexte de menaces transnationales croissantes, notamment dans la région du Sahel, le Maroc a intensifié sa coopération sécuritaire avec ses partenaires africains. En 2024, le Royaume a poursuivi ses efforts au sein du G5 Sahel, tout en partageant son expertise en matière de lutte contre le terrorisme et de stabilisation régionale. Le rapport rappelle que le Maroc a été élu membre du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour un mandat de trois ans (2022-2025). Ce rôle permet au Royaume de peser dans les décisions stratégiques de l’UA, tout en défendant ses intérêts, notamment sur la question du Sahara.

Mais malgré ces percées, le Maroc doit encore faire face à différents défis afin de consolider son leadership sur le continent. Le document relève à cette égard la concurrence accrue d’autres acteurs étrangers de taille comme la Chine ou la Turquie, et la nécessité d’intensifier les partenariats avec les pays anglophones. «Il est impératif de sortir de notre zone de confort en Afrique francophone et de cibler de manière stratégique les pays anglophones», préconise le rapport. À cet égard, le Maroc multiplie les initiatives pour s’ouvrir à des régions comme l’Afrique de l’Est et australe, avec des visites Royales marquantes dans des pays comme le Kenya, l’Éthiopie ou encore la Zambie.

In fine, le rapport du CREPS met en lumière le rôle croissant du Maroc comme pôle régional en Afrique, grâce à une approche intégrée qui allie diplomatie, économie, culture et sécurité. Un modèle de coopération Sud-Sud, porté par une vision Royale ambitieuse qui positionne le Maroc comme un partenaire incontournable pour le développement et la stabilité du continent. «Le Maroc ne se contente pas de défendre ses intérêts ; il s’engage pleinement pour une Afrique unie et prospère», insiste le directeur du CREPS, Khalid Cherkaoui Semmouni.
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