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Comment le Maroc finance sa réforme du secteur de la Santé

Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, a mis en avant, mardi à Rabat, les réalisations enregistrées dans le cadre du chantier de la généralisation de la protection sociale. Intervenant à l’ouverture de l’atelier technique de haut niveau sur les réformes du financement de la santé, M. Aït Taleb a insisté en particulier sur les mécanismes prévus pour assurer le financement de ce projet d’ampleur, notamment en matière de gouvernance territoriale et d’optimisation des ressources disponibles.

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Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, a appelé mardi au renforcement de la résilience des systèmes de santé à travers l’instauration d’un financement pérenne constituant un levier transversal à toutes les composantes du système de santé afin qu'elles puissent répondre aux besoins des populations aussi bien en temps normal qu’en temps de crise.



Dans un discours prononcé en son nom par le secrétaire général du ministère lors de l’ouverture officielle de l’atelier technique de haut niveau sur les réformes du financement de la santé pour accélérer les progrès vers la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans la région de la Méditerranée orientale et la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), le ministre de la Santé a indiqué que la pandémie de Covid-19 a mis à l’épreuve les systèmes de santé du monde entier, suscitant de leur part le déploiement de ressources humaines, matérielles et financières pour pouvoir répondre à ce fléau et assurer ainsi une sécurité sanitaire à l’échelle mondiale.

La gouvernance territoriale et l’optimisation des ressources, deux mécanismes actionnés pour le financement

Ainsi, pour ce qui est de l’expérience du Maroc, M. Aït Taleb a rappelé que le Royaume avait déjà organisé en 2019 une conférence internationale sur le financement de la santé qui a connu la participation de plusieurs pays et experts internationaux et qui a débouché sur la formulation de recommandations, traduites en 2021 par l’élaboration d’une stratégie nationale du financement de la santé avec une vision pour améliorer l’architecture et la soutenabilité du financement de la santé.

Parallèlement à cet effort, le Royaume a veillé, tout en adoptant un rythme accéléré, à la généralisation de la couverture médicale de base afin de garantir la santé pour tous sans laisser personne de côté. Un objectif ambitieux dont la mise en œuvre a nécessité d’opter pour une implémentation progressive pendant les trois dernières années. Une démarche qui a permis ainsi la généralisation de l’assurance maladie obligatoire à travers son extension aux travailleurs non salariés, le basculement des ramédistes vers l’AMO Tadamon et la mise en place de l’AMO Chamil. Ces transformations importantes ne pouvaient néanmoins s’opérer sans le développement de plusieurs aspects qui sont liés au financement, à l’offre de soins et à la gouvernance globale de la couverture médicale de base.

«L’instauration d’un système de financement de la santé diversifié, équilibré et durable nécessite, au-delà de la mise en place des mécanismes directs du financement, l’élaboration d’un système de l’offre de soins solide et performant. C’est dans ce sens que le Maroc, dans le cadre de sa refonte du système de santé, a fait le choix de mettre en place une nouvelle gouvernance territoriale de l’offre de soins à travers la création des groupements sanitaires territoriaux (GST) en vue d’améliorer la gouvernance des établissements de santé et optimiser l’utilisation des services de santé offerts à la population. Cette réforme a prévu ainsi que les hôpitaux publics soient des entités autonomes intégrées dans les GST, ce qui constitue un préalable important pour développer l’achat stratégique et asseoir une contractualisation axée sur la performance entre les Caisses d’assurance maladie et les producteurs de soins en vue de maximiser l'impact des ressources financières disponibles et améliorer l'accès aux services de santé», explique M. Aït Taleb.

Par ailleurs, conscient de l’importance du facteur humain dans la réussite de la refonte du système national de santé, le gouvernement planche actuellement sur la mise en place d’une fonction sanitaire pour les professionnels de santé qui tient compte des spécificités du secteur. Selon le ministre, ce nouveau statut du personnel de santé permettra de créer une dynamique d’incitation à la performance, en tant qu'aspect important dans le financement de la santé. «Nous sommes conscient que nous pouvons augmenter l’espace budgétaire pour la santé à travers l’augmentation des ressources allouées, cependant, une grande partie peut être renforcée à travers le gain en efficience dans le processus de production des soins. Parallèlement, la couverture médicale constitue un acquis social qui va permettre une protection financière de toute la population et surtout les plus vulnérables. C’est ainsi que la refonte du système national de santé permettra aussi la réduction de la contribution des ménages au financement de la santé pour s’aligner sur les recommandations internationales dans ce sens», conclut le ministre de la Santé.
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