Mardi 20 mai 2025, Rabat a abrité l'une des sessions les plus attendues de la Global Growth Conference. Quelque 600 participants venus de 50 pays ont suivi le débat consacré à une révolution silencieuse en cours sur le continent africain : la transformation du sport en véritable moteur économique. Qui aurait imaginé, il y a seulement quelques années, que l'industrie sportive africaine deviendrait un sujet central dans une conférence économique internationale ? Et pourtant, c’est vrai et c’est grâce au Maroc. Le Royaume s'apprête à co-organiser la Coupe du monde de football 2030. Mieux encore, la question n'était pas tant de savoir si le sport pouvait être un pilier de développement économique, mais comment maximiser son impact et ses retombées sur l'ensemble du continent.
Une vision Royale qui transforme le sport en locomotive économique
«Depuis plus de 25 ans et sous le règne de S.M. le Roi, notre modèle de développement est clair. Il repose sur un équilibre harmonieux entre inclusion sociale et croissance économique», a déclaré à cette occasion Fouzi Lekjaâ, ministre délégué chargé du Budget et président de la Fédération Royale marocaine de football. Cette vision holistique trouve aujourd'hui une expression particulièrement puissante dans la stratégie sportive du Royaume. Cette dernière se veut un levier de croissance au profit de plusieurs secteurs. «À part la Coupe du monde, entre 2025 et 2030, il y aura une succession d'événements footballistiques d'envergure», a-t-il expliqué, citant la Coupe d'Afrique féminine en juillet 2025, la Coupe du monde féminine U17 fin 2025, puis la CAN masculine début 2026.
«La Coupe du monde 2030, c'est un minimum de 15 milliards de dollars, plus de 5 millions de visiteurs dans les trois pays organisateurs, 48 équipes participantes et 7 semaines de compétition», a tenu à préciser le haut responsable. Plus qu’un simple choix de prestige, cette stratégie répond à un «impératif de développement», a souligné M. Lekjaâ. «On est à plus de 20 millions de touristes aujourd'hui. En 2030, on serait à plus de 30 millions si toutes les planifications atteignaient leur objectif». L’évidence, cette ambition exige une transformation profonde des infrastructures du pays.
«La Coupe du monde 2030, c'est un minimum de 15 milliards de dollars, plus de 5 millions de visiteurs dans les trois pays organisateurs, 48 équipes participantes et 7 semaines de compétition», a tenu à préciser le haut responsable. Plus qu’un simple choix de prestige, cette stratégie répond à un «impératif de développement», a souligné M. Lekjaâ. «On est à plus de 20 millions de touristes aujourd'hui. En 2030, on serait à plus de 30 millions si toutes les planifications atteignaient leur objectif». L’évidence, cette ambition exige une transformation profonde des infrastructures du pays.
Une transformation structurelle génératrice d'opportunités massives
Au Maroc, le football devient donc le catalyseur d'une modernisation accélérée du pays. Bouchra Hajij, présidente de la Confédération africaine de volleyball, a mis en perspective l'ampleur des investissements : «Aujourd'hui, le Maroc a investi massivement dans la construction et la rénovation de six stades, dont un à Benslimane avec une capacité de plus de 115.000 place».
Mais l'impact va bien au-delà des seules enceintes sportives. M. Lekjaâ souligne à cet égard : «Vous êtes obligé d'augmenter la capacité des aéroports de Marrakech, d'Agadir, de Tanger, de Rabat, de Fès, et permettre à Casablanca de jouer le rôle qu'elle a toujours joué mais avec plus de professionnalisme». Et de préciser que la capitale économique verra la construction d'un hub pour 3 milliards de dollars» en plus d’une mise à niveau générale des infrastructures footballistiques.
Cette dynamique touche également le secteur touristique, avec un impératif d'augmentation de la capacité d'hébergement. «Les gens qui ont eu l'occasion d'accompagner l'évolution d'une ville comme Rabat ont vu le rythme et la fréquence de construction et d'ouverture des unités hôtelières. La même dynamique est observée dans toutes les villes», relève le président de la FRMF qui insiste sur la dimension inclusive, tant géographiquement qu'économiquement, de la stratégie sportive. Le ministre a précisé que 32 sites, incluant de villes relativement petites comme Nador, Al Hoceïma ou Agadir, étaient concernés par l'installation des camps de base des équipes nationales. «C'est une répartition qui touche tout le Royaume et qui permettra d'avoir une distribution équitable des investissements mais aussi de la valeur ajoutée créée».
Mais l'impact va bien au-delà des seules enceintes sportives. M. Lekjaâ souligne à cet égard : «Vous êtes obligé d'augmenter la capacité des aéroports de Marrakech, d'Agadir, de Tanger, de Rabat, de Fès, et permettre à Casablanca de jouer le rôle qu'elle a toujours joué mais avec plus de professionnalisme». Et de préciser que la capitale économique verra la construction d'un hub pour 3 milliards de dollars» en plus d’une mise à niveau générale des infrastructures footballistiques.
Cette dynamique touche également le secteur touristique, avec un impératif d'augmentation de la capacité d'hébergement. «Les gens qui ont eu l'occasion d'accompagner l'évolution d'une ville comme Rabat ont vu le rythme et la fréquence de construction et d'ouverture des unités hôtelières. La même dynamique est observée dans toutes les villes», relève le président de la FRMF qui insiste sur la dimension inclusive, tant géographiquement qu'économiquement, de la stratégie sportive. Le ministre a précisé que 32 sites, incluant de villes relativement petites comme Nador, Al Hoceïma ou Agadir, étaient concernés par l'installation des camps de base des équipes nationales. «C'est une répartition qui touche tout le Royaume et qui permettra d'avoir une distribution équitable des investissements mais aussi de la valeur ajoutée créée».
Un écosystème inclusif générateur d'emplois et d'opportunités
À ce titre, M. Lekjaâ rappelle que la construction d'un stade mobilise «plus de 40 spécialités et métiers», offrant des opportunités à tous les niveaux du tissu économique. «La taille de l'entreprise n'est pas un élément déterminant. Dans un stade, il y a de la place pour la startup et pour la multinationale. Le câblage, la petite sécurité, le petit réglage électronique d'un stade, c'est la startup qui s'en occupe», explique-t-il.
Cette diversité et cette multiplicité d’opportunités ont également été soulignée par Bouchra Hajij, qui a évoqué «tout un écosystème qui entoure le sport et son investissement». Dans ce sens, elle souligne : «Quand on parle de construction, il y a des milliers d'emplois, tous les produits dérivés autour des stades. Quand on organise des événements de très haut niveau, il y a le tourisme sportif, l'hôtellerie, la restauration, le merchandising, les équipements, la sécurité...» La présidente de la Confédération africaine de volleyball a également mis en lumière l’émergence «de nouveaux secteurs au niveau de l'écosystème sportif» comme «la diffusion télévisée, le sponsoring, le marketing sportif», mais aussi «la transformation numérique ou digitale à travers ces petites entreprises et startups qui travaillent sur le coaching online, la billetterie et toutes les plateformes en ligne».
Cette diversité et cette multiplicité d’opportunités ont également été soulignée par Bouchra Hajij, qui a évoqué «tout un écosystème qui entoure le sport et son investissement». Dans ce sens, elle souligne : «Quand on parle de construction, il y a des milliers d'emplois, tous les produits dérivés autour des stades. Quand on organise des événements de très haut niveau, il y a le tourisme sportif, l'hôtellerie, la restauration, le merchandising, les équipements, la sécurité...» La présidente de la Confédération africaine de volleyball a également mis en lumière l’émergence «de nouveaux secteurs au niveau de l'écosystème sportif» comme «la diffusion télévisée, le sponsoring, le marketing sportif», mais aussi «la transformation numérique ou digitale à travers ces petites entreprises et startups qui travaillent sur le coaching online, la billetterie et toutes les plateformes en ligne».
Un modèle inspirant pour tout le continent africain
Mais cette ambition marocaine est celle de toute l’Afrique, comme le précise Fouzi Lekjaâ. «Nous considérons que c'est une Coupe du monde africaine», dit-il. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir Bestine Kazadi, ministre déléguée de la RDC chargée de la Coopération internationale. La haute responsable congolaise a salué ainsi «le Maroc qui représente un modèle impulseur». Pour elle, «la Coupe du monde qui va avoir lieu en 2030 donne à l'Afrique d’ici là cinq ans pour être attractive, pour montrer son sens de l'organisation, pour appeler des investissements».
Cette dimension continentale était d'autant plus importante que, comme l'a rappelé la ministre congolaise, «le secteur du sport n'est plus seulement divertissement, c'est une véritable industrie génératrice de valeur ajoutée». Chiffres à l’appui, elle a précisé que «le sport représente 5% du PIB mondial avec une croissance de 4% annuelle. Par contre, en Afrique c'est juste 0,35%». Il s’agit donc d’un potentiel largement inexploité que l'exemple marocain pourrait aider à libérer.
Pour Patrice Ribaton, expert international en marketing sportif, l'enjeu est clair : «Attirer des investissements sur son territoire, c'est déjà investir avec précision, avec réflexion, avec méthodologie.» Il a salué la décision du Maroc qui, pour rayonner économiquement, a choisi d'accueillir «un Grand Événement sportif international comme la Coupe du monde de football», créant ainsi «une campagne de communication planétaire». Mais L'expert français a insisté aussi sur la dimension symbolique de l’événement : «Cette Coupe du monde partagée entre l'Europe et l'Afrique est quelque chose d’unique». Pour lui, si la couverture médiatique des matchs en Espagne et au Portugal sera principalement sportive, «la vision qui sera portée sur les matchs au Maroc sera tout autre» et scrutera «ce qu’il a pu démontrer à travers cet événement».
Cette dimension continentale était d'autant plus importante que, comme l'a rappelé la ministre congolaise, «le secteur du sport n'est plus seulement divertissement, c'est une véritable industrie génératrice de valeur ajoutée». Chiffres à l’appui, elle a précisé que «le sport représente 5% du PIB mondial avec une croissance de 4% annuelle. Par contre, en Afrique c'est juste 0,35%». Il s’agit donc d’un potentiel largement inexploité que l'exemple marocain pourrait aider à libérer.
Pour Patrice Ribaton, expert international en marketing sportif, l'enjeu est clair : «Attirer des investissements sur son territoire, c'est déjà investir avec précision, avec réflexion, avec méthodologie.» Il a salué la décision du Maroc qui, pour rayonner économiquement, a choisi d'accueillir «un Grand Événement sportif international comme la Coupe du monde de football», créant ainsi «une campagne de communication planétaire». Mais L'expert français a insisté aussi sur la dimension symbolique de l’événement : «Cette Coupe du monde partagée entre l'Europe et l'Afrique est quelque chose d’unique». Pour lui, si la couverture médiatique des matchs en Espagne et au Portugal sera principalement sportive, «la vision qui sera portée sur les matchs au Maroc sera tout autre» et scrutera «ce qu’il a pu démontrer à travers cet événement».
La diplomatie sportive, un soft power continental
Au-delà des retombées économiques directes, le sport s'affirme comme un puissant levier diplomatique pour le Maroc et le continent africain. Bouchra Hajij a particulièrement insisté sur cette dimension : «La diplomatie sportive est le soft power extraordinaire. Elle contribue à positionner le Maroc en tant que hub continental africain, à l'avant de la scène internationale, c'est une sorte de vitrine pour le Royaume mais aussi pour l’Afrique».
Pour Fouzi Lekjaâ, l'ambition marocaine pour le Mondial 2030 consiste à créer un espace d'épanouissement et de développement collectif qui concrétise la logique de la coopération Sud-Sud». Il a ajouté que ces événements permettraient «de faire la démonstration que la jeunesse de part et d'autre de la Méditerranée peut échanger, cohabiter et travailler ensemble».
Pour Fouzi Lekjaâ, l'ambition marocaine pour le Mondial 2030 consiste à créer un espace d'épanouissement et de développement collectif qui concrétise la logique de la coopération Sud-Sud». Il a ajouté que ces événements permettraient «de faire la démonstration que la jeunesse de part et d'autre de la Méditerranée peut échanger, cohabiter et travailler ensemble».